Métairie de Saint-Cyr

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La métairie de Saint-Cyr était une métairie de Rennes, voisine et dépendante du prieuré de Saint-Cyr.

La Demoiselle Amiral, fermière en 1773

En 1773, un litige entre Julienne Amiral, fermière de la métairie, et le prieuré, jugé par le présidial de Rennes, est l'occasion d'un état des lieux riche de diverses informations sur le site et l'évolution de la métairie sous l'impulsion de ladite Amiral[1].

Pierre Taudière, 36 ans, fermier du Petit Saint Cyr, depose qu'il a connaissance que la Dlle. Amiral a fait faire un mur de pierre à son jardin pour le deffendre des voleurs, attendu que la haye qui existait auparavant n'empechait point d'y entrer ; que meme les bestiaux y allaient ; et que les pierres qu'elle a mis à construire ce mur provenaient des anciennes perrieres qui etaient sur les buttes de Sainct Cyr ; que pendant un mois, il a travaillé avec son harnois pour aider à applanir partye des buttes de Sainct Cyr, et à recombler des caves extremement profonde et remplis de differants venins, ce qui meme occasionnait la mort de beaucoup de bestial, et [que] le terrain qui est actuellement applany contient environ deux journaux de terre labourable, laquelle augmentation, jointe avec d'autres que laditte Dlle. Amiral a fait, augmenter la mettairie du prieuré de St Cyr de plus de deux cent livres par an...

Les initiatives de la demoiselle[2] ne seraient pas vraiment du goût du prieur. Un témoin raconte qu'un jour qu'il ne peut nous cotter autrement, il alla avec le Sr. d'Allerac se promener sur les buttes de St. Cyr ... en sa présence [Jean Fauvel, entrepreneur] ledit prieur deffendit à des ouvriers qui etaient à tirer de la pierre d'une ancienne perriere de continuer leurs travaux... ; ajoutant qu''à sa connaissance, le prieur de St. Cyr a fait abattre un gros noyer qui etait dans le chemin qui conduit du grand portail à la métairie. On apprend que du sable est tiré de la pièce des Cinq Jours, et vendu 15 à 20 sols la charretée, et que le nommé Jouvance entrepreneur en a eu beaucoup à raison de dix-huit sols la chartée. ; la pierre étant vendue 15 livres la toise.

Pourtant plusieurs témoins s'accordent sur la plus-value apportée, l'un disant par exemple que l'amélioration et deffrichement qu'a fait la Dlle. Amiral luy ont coûté plus de deux mille livres, et que sans ses travaux plusieurs familles voisines de lad. Dlle. Amiral seraient mortes de besoin. Un autre le confirmant ainsi : Il a vu laditte Amiral faire deffricher les buttes de St Cyr, auquel deffrichement, elle occupait [pendant pres d'un an] une tres grande quantité d'ouvriers dont partye luy ont dit qu'eux et leurs familles seraient mort de besoin sans l'ouvrage que leur donnait laditte Dlle. Amiral, laquelle ameillore journellement les terres du prieuré de Saint Cyr, lesquelles il suffit de voir pour en juger.

Faute d'autres éléments sur les motivations du prieur, il semble que loin de ces considérations philanthropiques, il tienne au côté sauvage du site, à sa biodiversité préjudiciable aux intérêts matériels de la fermière. Elle aurait fait recombler des caves qui y etaient, lesquelles etaient remplyes de differant venis [sic] qui causaient souvent la perte des bestiaux, et attiraient quantité de vagabons... ; si bien qu'un témoin s'interroge : les trous de lapins et les lapins qu'il y avait sur la garenne de Saint Cyr existe encore, à moins que le prieur qui va fort souvent à la chasse avec d'autres particuliers[3] n'ait tué lesdits lapins.

Voir aussi


Notes et références

<références/>

  1. Archives départementales d'Ille-et-Vilaine : cote 2B 494.
  2. Titre utilisé par les témoins.
  3. Exemple de chasseur : Yves Deleuche, jardinier de Monsieur de Begasson.