Michel Ange Mangourit

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Michel Ange Mangourit

Diplomate et ministre français

(21 août 1752,Rennes - 17 février 1829, Paris)

Étrange personnage que ce Rennais qui a bourlingué avec différentes missions, aux États-Unis d'Amérique et en Europe, révolutionnaire, mais royaliste mais antiultra.

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Révolutionnaire

Il est le fils de Bernard de Mangourit et de Marguerite-Angélique Cairgnon de La Touche. Il est nommé lieutenant au bataillon garde-côte de Pontorson de 1770 à 1777. Puis, il acquiert l'office de lieutenant criminel au présidial de Rennes mais selon une rumeur colportée par le royaliste contre-révolutionnaire suisse Mallet du Pan dans le Journal de Perlet (en 1796), il aurait fabriqué de fausses affaires, lesquelles étaient payées en dédommagement par le Trésor royal et aurait violé sur une jeune fille durant un interrogatoire, et n' ayant échappé à la pendaison que par une fuite rapide.

En 1787, il publie diverses brochures jugées séditieuses par le parlement de Bretagne. Par sa feuille le Hérault de la Nation, publiée de Paris et dont il est l'unique rédacteur, il informe pour juger de l’impact national du problème qui est au centre des affrontements de Rennes et plus généralement du débat suscité par la convocation des États Généraux : quelle sera la représentation du Tiers État face à celle des deux ordres privilégiés. [1] En 1788-1789, il en publie d'autres pour défendre la réforme du garde des Sceaux Lamoignon (confier le droit d'enregistrement à une cour plénière, créer 47 tribunaux dits de grands bailliages et abolition de la torture. Mais, le 14 juillet, il est parmi les insurgés lors de la prise de la Bastille. Le 28 juin 1791, il prononce un discours à l'Assemblée nationale , au nom de la section parisienne des Gravilliers soutenant leurs pétitions. [2]

En missions multiples

En remerciement de ses services le voici consul de France à Charleston (Caroline du Sud), le 2 mars 1792 mais il doit rentrer en France le 23 août 1794, au grand regret des Américains. Pendant son séjour aux États-Unis il avait projeté de soulever la Louisiane pour qu'elle revienne vers la France. Il est nommé ministre des Affaires étrangères du 3 au 21 novembre 1794 dans le gouvernement de la Convention mais il écrit au Comité qu'il ne peut accepter le poste. Le Comité de salut public le charge alors d'un travail sur la situation de la France vis-à-vis du Royaume des Deux-Siciles et de l'Espagne. En novembre 1795, il est nommé premier secrétaire de légation en Espagne mais, dénigrant l'ambassadeur, il est rappelé. Le 26 juillet 1796, il est nommé chargé d'affaires aux États-Unis et publie dans la foulée un pamphlet contre Lazare Carnot.

En novembre 1797, le voici chargé d'affaires près la république du Valais, où il propage l'anticléricalisme. Dès janvier 1798 il pousse la révolution libérale en Valais. Le moment est arrivé d’utiliser le zèle des 400 Valaisans qui ont offert leurs services pour combattre les satellites de l’oligarchie bernoise. Il ne faut pas que ces braves citoyens puissent nous reprocher un jour de ne pas les avoir crus dignes de la liberté. Admettons-les à l’honneur de partager notre gloire en les associant à nos travaux… Après cet appel du général Chastel au résident français en Valais, Mangourit, le comité général de Saint-Maurice décrète la levée d’un contingent de 400 hommes pour secourir le Pays de Vaud.[3]

Mangourit reçoit une médaille en récompense de ses actions au profit de la Révolution. Puis il est commissaire des relations extérieures à Ancône, et devient membre de l'« agence pour l'armée d'Égypte, l'Archipel, la Morée », une officine en fait chargée d'appeler les Grecs à l'insurrection. En 1798 Mangourit se retrouve ensuite enfermé dans Ancône avec le général Jean-Charles Monnier lors du siège qui tourna au drame pour l'armée française : il est l'un des commissaires qui signent la reddition après 500 jours.

Après avoir siégé à la commission des Émigrés, il refusa, sous l'Empire, le poste de vice-consul à Savannah. En 1814, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur. Il fut ensuite un fervent apôtre de la franc-maçonnerie et fonda la Société des antiquaires de France.


Références

  1. Journée des Bricoles
  2. Aux origines idéologiques de la Révolution. Journaux et pamphlets à Rennes (1788-1789. Mangourit et Le Héraut de la Nation. Roger Dupuy. PUR - 2001
  3. Nottes relatives à la Révolution de Berne pour M. Mallet Du Pan. Erlach, Gabriel-Albert von. Revue historique vaudoise