Passerelle Pauline de La Choüe de la Mettrie

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La passerelle Pauline de La Choüe de la Mettrie (Treuzell Pauline de La Choüe de la Mettrie) a été dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes en date du 1er avril 2019 pour rendre hommage à :

Pauline de La Choüe de la Mettrie

Infirmière américaine volontaire en 1914-1918 (1887 – 1977)

DR

Pauline, Andrée de Gasquet-James est née le 1er mars 1887, à Esopus dans l’Etat de New-York, aux Etats-Unis d’Amérique. Elle est la fille d’Elisabeth Bleecker Tibbitts Pratt qui épouse en 1881 à la Nouvelle-Orléans, Amédée Gasquet-James dont la mère est issue d’une vieille famille Française. À cette époque, bon nombre de riches Américaines cherchent à épouser des Européens pour leur titre de noblesse qui n’existe pas aux Etats-Unis. Bien que non titré, le couple de se faire appeler Comte et Comtesse de Gasquet-James. Quelques années après son mariage, le couple vient s’installer en France avec ses trois filles et son fils. La famille s’installe à Dinard en Ille-et-Vilaine où elle achète le Manoir de la Belle-Issue, située à l’entrée de la ville (à l’angle de l'actuel boulevard de la Libération et de l’avenue de la Vicomté). Durant sa jeunesse, Pauline voyage régulièrement avec sa famille entre l’Europe et l’Amérique, jusqu’au décès, en 1903, d’Amédée Gasquet-James dans la villa familiale de Dinard. Le 20 avril 1909, Pauline, Andrée de Gasquet-James épouse à Taden dans les Côtes-du-Nord, Henri de La Choüe de la Mettrie, né en 1877, à Bordeaux. Le couple s’installe dans la Villa Viviane qui se trouve sur la Grande Rue de Dinard, (actuelles avenues Général Giraud et George V).

Dès le début de la première guerre mondiale, en septembre 1914, alors que son mari est mobilisé à la 10e Section de Secrétaires d'Etat-Major, de la 10e Région militaire, Pauline de La Choüe de la Mettrie veut absolument apporter son aide. Avec ses propres fonds, elle décide de créer un groupe de jeunes infirmières qu'elle fait venir des États-Unis. C'est en tant que bénévole que durant 7 mois, elle est infirmière à Rennes avant de partir pour 8 mois à l'Hôpital Militaire Buffon, dans le 15e arrondissement de Paris. Elle prend ensuite la direction du front pour exercer dans un H.O.E., Hôpital Origine Étape, désigné également sous le nom d'Hôpital d'Évacuation. Elle s'y rend en compagnie de celles que les soldats appellent "les Miss". Très rapidement les infirmières bénévoles deviennent militaires. Dans un premier temps, Pauline est affectée dans l'H.O.E. de la 10e armée qui est alors engagée dans la bataille de la Somme. Avec ses compétences d'infirmière, elle apporte une aide précieuse auprès des médecins et s'avère être très rassurante auprès des blessés. C'est à sa demande, qu'elle est alors amenée à se rendre dans divers hôpitaux de plus en plus proches de la ligne de feu. Nommée infirmière principale de 2e classe, elle va dans des unités médico-chirurgicales de l'hôpital de Mont-Notre-Dame puis à Vierzy, avant d'être affectée dans des Ambulances encore plus proches du front. Le 30 Novembre 1917, alors qu'elle se trouve à l'Ambulance 11/17, son unité est atteinte par une gerbe d'obus. Bien que légèrement blessée, Pauline de La Choüe de la Mettrie fait preuve de courage et de sang-froid. Elle se porte immédiatement au secours des infirmiers qui ont été grièvement blessés. Elle refuse de courir pour se mettre à l'abri préférant garder son calme pour secourir les victimes. Ce qui lui vaut dès le 2 décembre 1917, d'être proposée pour une citation à l'ordre de la Nation à titre militaire. Elle va recevoir la Croix de Guerre avec deux citations pour sa conduite exceptionnelle. Durant son service, elle contracte la typhoïde suivie d'une otite, c'est pour cette raison qu'elle reçoit la Médaille de Vermeil de Épidémies.

Sa grande pratique des interventions chirurgicales lui vaut, dès le début 1918, de se voir confier la direction d'une salle d'opération. Elle y reçoit des poilus grièvement blessés, parfois mutilés. Parmi eux, elle doit également soigner et réconforter les "gueules cassées" souvent au bord du désespoir. Avec toute l'expérience qu'elle a acquise, Pauline de La Choüe de la Mettrie devient anesthésiste dans une équipe chirurgicale. Elle va encore à plusieurs reprises faire preuve de sang-froid en dépit du danger lors de l'évacuation de H.O.E. d'Hargicourt, en mars 1918, et pendant les bombardements de Beauvais et de Creil. Elle n'hésite pas à donner son sang pour une transfusion sur un grand blessé. Le jour même de la signature de l'Armistice, le 11 novembre 1918, Pauline de la Mettrie, promue Infirmière Principale de 1ère classe quelques jours auparavant, devient aide-opératoire. Ce n'est que dans le courant de l'année 1919, qu'elle est démobilisée.

La 5 août 1920, sa bravoure est récompensée : elle est nommée chevalier de la Légion d'Honneur : « Mme de la Mettrie (Pauline) – Infirmière principale de 2ème classe à titre bénévole : infirmière hors pair constamment sur la brèche pendant toute la durée des hostilités. A donné dans les circonstances les plus difficiles et les plus périlleuses un magnifique exemple de courage et de dévouement ». Elle reçoit la Croix du Combattant, lors de la création de cette distinction en 1930. Ce qui est une décoration exceptionnelle pour une femme pendant la guerre 1914-1918.

Peu de temps après la guerre, le manoir du Prieuré est à vendre. Comme il l'avait été stipulé sur l'acte de vente du Manoir de la Belle-Issue, à Mr. Amédée de Gasquet-James le nouveau propriétaire, que la préférence de l'achat du Prieuré lui revenait, avec obligation d'entretien. Or, celui-ci est décédé depuis plusieurs années. Ce sont donc ses héritiers qui sont sollicités pour faire l'acquisition du manoir. Parmi les quatre héritiers présents, ce sont les époux de La Choüe de la Mettrie, résidant alors à Paris, qui en prennent possession. En 1925, la Chapelle est restaurée en priorité.

Lors de la déclaration de la seconde Guerre Mondiale, Henri et Pauline de La Choüe de la Mettrie, viennent se réfugier à Dinard. En juin 1940, lors de l'occupation de la ville par les Allemands, le Prieuré est réquisitionné ainsi que le personnel de maison. Le couple est donc obligé de se loger près du port. Durant toute la guerre, Madame de La Mettrie, toujours dans l'esprit d'aider les autres, reprend du service en tant qu'infirmière de la Croix-Rouge et se porte volontaire à la Défense Passive de Dinard. En août 1944, Pauline de la Mettrie, va guider ses compatriotes Américains, venus libérer la Ville, à entrer dans Dinard. Une fois la ville libérée, elle participe au ravitaillement d'une partie de la population.

Henri de La Choüe de la Mettrie décède à Dinard, le 19 avril 1954, à l'âge de 76 ans. Sa femme décide de léguer à son décès sa propriété du Prieuré au diocèse aux Armées. Après un accord de principe de l'évêque aux armées, un aumônier militaire catholique est désigné pour diriger les travaux indispensables pour y accueillir du public.

Pour son comportement et son attachement à la France, Madame de la Mettrie est promue au grade d'Officier de la Légion d'Honneur, en février 1961.

Pauline de La Choüe de la Mettrie décède à Dinard, le 8 mai 1977, à l'âge de 90 ans.

Notice biographique Joël DAVID – Service ResCom – Ville de Rennes – Rennes Métropole.

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