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(J'ai rajouté de nombreuses informations sur Pierre Hévin issu des recherches effectuées dans le cadre de mon mémoire universitaire sur la famille Hévin et donc Pierre Hévin. J'ai encore beaucoup d'informations pour enrichir sa page Wikipedia.)
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'''Pierre Hévin''' est un  
'''Pierre Hévin''' (1623-1692) est un jurisconsulte, avocat et historien rennais qui vécut au XVIIe siècle. Procureur-syndic de Rennes (1671-1674), bâtisseur de l'hôtel du Molant ou auteur de la cinquième représentation connue de Rennes le « plan Hévin », il est une figure incontournable de Rennes à l'époque moderne.


Procureur-syndic de Rennes
== Origines familiales ==
[[Fichier:Ouvrage_P._H%C3%A9vin.png|300px|right|thumb|Ouvrage de Pierre Hévin sur la coutume de Bretagne, édition de 1734]]
D'après la notice biographique sur Pierre Hévin III écrite Auguste-Marie Poullain-Duparc<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Auguste-Marie Poullain-Duparc|titre=Coutumes générales du païs et duché de Bretagne, Tome 1|passage=Pages 9 à 16|lieu=Rennes|éditeur=Guillaume Vatar|date=1745|pages totales=916|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k30421383/f23.item}}</ref>, la famille Hévin serait originaire d'Irlande. Jean Hévin, issu d'une famille noble, s'installe à Arras et épouse une certaine Marguerite Morieux en 1537.
( 30 Novembre 1623, Rennes – 15 novembre 1692, Rennes)


Il fait ses études de droit à Rennes et il est obligé de s'accrocher pour continuer, son père ne croyant pas du tout en lui, car il craint que l'embonpoint précoce de son fils soit un obstacle au développement de l'esprit. À 19 ans, il devient avocat au Parlement de Bretagne, où il prouve qu'il est brillant dans ses plaidoiries, faisant ainsi changer d'avis à son père.
Tous leurs enfants mènent une carrière militaire, sauf un, Pierre Hévin I sieur de Mellery qui s'oriente vers les lettres. Il fut membre de l'Université de Paris et recteur de celle de Saint-Maixent dans le Poitou. Installé à Poitiers, il épouse Madeleine Texier le 12 avril 1586, fille de François Texier, seigneur de la Guilloutière et avocat du roi dans cette ville.
 
Un des enfants suit la voie religieuse et entre chez les Jésuites, l'autre Pierre Hévin II (†1645) se consacre au droit. Il est admis à l'Académie des Humoristes de Rome où il se lie d'amitié avec l'écrivain Jean Barclay (1582-1621). Devenu avocat à Paris, il est appelé à Rennes au début de l'année 1620. Il s'y installe, devient avocat au Parlement de Bretagne se marie avec Julienne Billefer le 28 avril 1620 et fonde sa famille.
 
== Biographie ==
Pierre Hévin III naît le 30 novembre 1623 à Rennes<ref>Archives municipales de Rennes, GGSTJE2, vue 98.</ref>. Il est le fils du premier mariage de Pierre Hévin II (†1645) avec Julienne Billefer, docteur en droit, avocat à Paris puis au Parlement de Bretagne, qui s'est installé à Rennes aux alentours de 1620<ref>{{Article|langue=Français|auteur1=Frédéric Saulnier|titre=Pierre Hévin et sa famille à Rennes (1620-1775). Notice généalogique.|périodique=Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine.|date=1880|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207766t/f316.item|pages=Tome XIV, p. 287 à 305.}}</ref>.
 
Comme son père, Pierre Hévin III devient docteur en droit et avocat au Parlement de Bretagne en 1640 d'après Auguste-Marie Poullain-Duparc, charge qu'il exercera jusqu'à sa mort en 1692.
 
Pierre Hévin III est procureur-syndic de la ville et communauté de Rennes (l'équivalent de maire) du 11 mars 1671 au 1er janvier 1674. La fin de son mandat ne marque pas la fin de son implication dans la vie politique locale, puisqu'il continue d'assister à des assemblées du corps de ville ou est présent lors de certaines cérémonies publiques et religieuses jusqu'à sa mort en 1692<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Arthur Mignon|titre=La famille Hévin : haute bourgeoisie ou noblesse présidiale ? Analyse des pratiques et des comportements d'imitation sociale de la haute bourgeoisie rennaise des XVIIe et XVIIIe siècles par rapport à la noblesse d'épée et parlementaire|passage=pages 91 à 93|lieu=Rennes|éditeur=Université Rennes 2|date=2020|pages totales=274|lire en ligne=}}</ref>.
 
Pierre Hévin III est le bâtisseur de l'hôtel du Molant, situé au 34 place des Lices à Rennes. La maison de Pierre Hévin III, puisque l'édifice ne porte pas encore le nom d'hôtel du Molant, est certainement construite entre 1666 et 1671. Elle est édifiée en même temps que les autres hôtels particuliers de la place des Lices : l'hôtel de Montbourcher (n°30), l'hôtel Racapé de La Feuillé (n°28) et l'hôtel de la Noue (n°26).
 
Cependant, Pierre Hévin III n'a jamais habité dans la demeure qu'il a construite place des Lices. Il vécut toute sa vie dans le haut de l'ancienne rue aux Foulons (actuellement la rue Le Bastard), dans une maison située du côté pair et en retrait par rapport à la rue.
 
Pierre Hévin III est aussi l'auteur de la cinquième représentation connue de la ville de Rennes : le « Plan de la Vieille ville ou Cité, Villeneuve, et Nouvelle ville, de Rennes » ou plus couramment appelé le « plan Hévin ». La date exacte de réalisation du plan Hévin est toujours inconnue. Plusieurs dates ont été évoquées : 1665<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Alain Croix|titre=L'âge d'or de la Bretagne (1532-1675)|passage=page 108.|lieu=Rennes|éditeur=Ouest-France|date=1996|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref> ou 1685.
 
Pierre Hévin III meurt le 15 novembre 1692 dans la maison familiale de la rue aux Foulons, puis est inhumé le lendemain dans la chapelle de la Sainte Vierge de la paroisse Saint-Jean de Rennes, en présence d'une partie du clergé et des membres de la Communauté de la ville de Rennes<ref>Archives municipales de Rennes, GGSTJE7, vue 298.</ref>.[[Fichier:Ouvrage_P._H%C3%A9vin.png|300px|right|thumb|Ouvrage de Pierre Hévin sur la coutume de Bretagne, édition de 1734]]
Pierre Hévin III est le seul procureur-syndic à avoir une [[Rue Pierre Hévin|nom de rue]] à Rennes, située dans le sous-quartier Arsenal-Redon entre la rue de Redon au nord et la rue Alexandre Duval au sud. Dénommée par délibération du conseil municipal de Rennes du 25 juillet 1906, elle honore la mémoire du jurisconsulte. D'ailleurs, les panneaux indiquant la rue comportent une erreur : Pierre Hévin III est né en 1623 et non en 1621.
 
== Pierre Hévin, le procureur-syndic ==
Le 11 mars 1671, Pierre Hévin III est nommé procureur-syndic de la ville et communauté de Rennes (l'équivalent de maire) à la place de Jean Laperche sieur de la Rousserie décédé le matin même<ref>Archives municipales de Rennes, BB 557, vue 15.</ref>. Pierre Hévin III est procureur-syndic de Rennes pendant 3 ans, jusqu'au 1er janvier 1674 où il est remplacé par François Gentil sieur des Hayes<ref>Archives municipales de Rennes, BB 560, vue 6.</ref>.
 
Durant ses trois années à la tête de la municipalité rennaise, Pierre Hévin III est un procureur-syndic impliqué et engagé dans la lutte et la conservation des intérêts de la ville de Rennes. Par exemple, il ordonne l'inventaire des papiers, titres et droits détenus par la Communauté. Un inventaire dont il s'occupe personnellement. Pour lui, ces documents ont une valeur importante et doivent être impérativement conservés<ref>Archives municipales de Rennes, BB 558, vues 9-11. Séance du 21 janvier 1672.</ref>.


Il va exercer à Paris, il se fait connaître. Il découvre lors de l'un de ses déplacements, un texte rédigé par Geoffroy II Pantagenet, Duc de Bretagne rétablissant le droit d'aînesse : l'aîné de chaque famille devait hériter de tout, pour éviter le morcellement des terres et pour qu'elles restent bretonnes. En 1665, de retour à Rennes, Pierre Hévin réalise un plan en fausse élévation de la Ville de Rennes. Il se fait construire ensuite un Hôtel particulier, connu sous le nom d'[[Hôtel du Molant]], du nom de son gendre qui en hérita. Pierre Hévin y fait lui-même les serrures pour se distraite. Admirateur de Louis XIV, dans le Hall d'entrée, il fait mettre une plaque à sa gloire ainsi qu'un médaillon à son effigie.
Mais ce qui marque véritablement le mandat de procureur-syndic de Pierre Hévin III ce sont les conflits avec les communautés religieuses installées à Rennes : les Calvairiennes de Cucé et les Augustins. En décembre 1671, il dénonce une « invasion conventuelle » : « la ville & les fauxbourgs de Rennes, qui ne sont que d’une très médiocre estendue, sont tous inondés de religieux et religieuses ». L'inondation dont parle Pierre Hévin III est une réaction à l'invasion conventuelle qui touche la ville au XVIIe siècle : dix-sept fondations s'implantent ''intra-'' et ''extra-muros''. Cette critique frappe l'emprise foncière des communautés religieuses sur la ville et ses faubourgs mais « reflète aussi l'impuissance politique de la municipalité à juguler un mouvement qui, [], lui a presque toujours échappé depuis le début du siècle »<ref>{{Ouvrage|langue=Français|directeur1=Philippe Hamon|directeur2=Catherine Laurent|titre=Le pouvoir municipal de la fin du Moyen Age à 1789 : [actes du colloque "L'exercice du pouvoir municipal de la fin du Moyen Age à 1789" tenu à Rennes en février 2010]|passage=|lieu=Rennes|éditeur=Presses Universitaires de Rennes|date=2012|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.


Devenu un notable, à la fin des travaux, il est choisi pour être procureur-syndic de la ville, c'est-à-dire l'équivalent du Maire.<ref>à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole</ref>
Même après la fin de son mandat en 1674 et jusqusa mort en 1692, Pierre Hévin III reste activement engagé dans la vie politique rennaise et dans les affaires locales. Il assiste à des assemblées de la Communauté, participe à des cérémonies et marches religieuses et civiles ou enfin exerce la charge de député du quartier.


Il fait ses études de droit à Rennes et il est obligé de s'accrocher pour continuer, son père ne croyant pas du tout en lui, car il craint que l'embonpoint précoce de son fils soit un obstacle au développement de l'esprit. À 19 ans, il devient avocat au Parlement de Bretagne, où il prouve qu'il est brillant dans ses plaidoiries, faisant ainsi changer d'avis à son père.


Pierre Hévin est le seul procureur-syndic à avoir une [[Rue Pierre Hévin|nom de rue]] à Rennes.
Il va exercer à Paris, où il se fait connaître. Il découvre lors de l'un de ses déplacements, un texte rédigé par Geoffroy II Pantagenet, Duc de Bretagne rétablissant le droit d'aînesse : l'aîné de chaque famille devait hériter de tout, pour éviter le morcellement des terres et pour qu'elles restent bretonnes. En 1665, de retour à Rennes, Pierre Hévin réalise un plan en fausse élévation de la Ville de Rennes. Il se fait construire ensuite un Hôtel particulier, connu sous le nom d'[[Hôtel du Molant]], du nom de son gendre qui en hérita. Pierre Hévin y fait lui-même les serrures pour se distraite. Admirateur de Louis XIV, dans le Hall d'entrée, il fait mettre une plaque à sa gloire ainsi qu'un médaillon à son effigie.


== Note et références ==  
== Note et références ==  
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[[Catégorie:Personnalité (classement alphabétique)|Hévin]]
[[Catégorie:Personnalité (classement alphabétique)|Hévin]]
[[Catégorie:Personnalité (Politique)|Hévin]]
[[Catégorie:Personnalité (Politique)|Hévin]]

Version du 10 décembre 2020 à 17:25

Pierre Hévin (1623-1692) est un jurisconsulte, avocat et historien rennais qui vécut au XVIIe siècle. Procureur-syndic de Rennes (1671-1674), bâtisseur de l'hôtel du Molant ou auteur de la cinquième représentation connue de Rennes le « plan Hévin », il est une figure incontournable de Rennes à l'époque moderne.

Origines familiales

D'après la notice biographique sur Pierre Hévin III écrite Auguste-Marie Poullain-Duparc[1], la famille Hévin serait originaire d'Irlande. Jean Hévin, issu d'une famille noble, s'installe à Arras et épouse une certaine Marguerite Morieux en 1537.

Tous leurs enfants mènent une carrière militaire, sauf un, Pierre Hévin I sieur de Mellery qui s'oriente vers les lettres. Il fut membre de l'Université de Paris et recteur de celle de Saint-Maixent dans le Poitou. Installé à Poitiers, il épouse Madeleine Texier le 12 avril 1586, fille de François Texier, seigneur de la Guilloutière et avocat du roi dans cette ville.

Un des enfants suit la voie religieuse et entre chez les Jésuites, l'autre Pierre Hévin II (†1645) se consacre au droit. Il est admis à l'Académie des Humoristes de Rome où il se lie d'amitié avec l'écrivain Jean Barclay (1582-1621). Devenu avocat à Paris, il est appelé à Rennes au début de l'année 1620. Il s'y installe, devient avocat au Parlement de Bretagne se marie avec Julienne Billefer le 28 avril 1620 et fonde sa famille.

Biographie

Pierre Hévin III naît le 30 novembre 1623 à Rennes[2]. Il est le fils du premier mariage de Pierre Hévin II (†1645) avec Julienne Billefer, docteur en droit, avocat à Paris puis au Parlement de Bretagne, qui s'est installé à Rennes aux alentours de 1620[3].

Comme son père, Pierre Hévin III devient docteur en droit et avocat au Parlement de Bretagne en 1640 d'après Auguste-Marie Poullain-Duparc, charge qu'il exercera jusqu'à sa mort en 1692.

Pierre Hévin III est procureur-syndic de la ville et communauté de Rennes (l'équivalent de maire) du 11 mars 1671 au 1er janvier 1674. La fin de son mandat ne marque pas la fin de son implication dans la vie politique locale, puisqu'il continue d'assister à des assemblées du corps de ville ou est présent lors de certaines cérémonies publiques et religieuses jusqu'à sa mort en 1692[4].

Pierre Hévin III est le bâtisseur de l'hôtel du Molant, situé au 34 place des Lices à Rennes. La maison de Pierre Hévin III, puisque l'édifice ne porte pas encore le nom d'hôtel du Molant, est certainement construite entre 1666 et 1671. Elle est édifiée en même temps que les autres hôtels particuliers de la place des Lices : l'hôtel de Montbourcher (n°30), l'hôtel Racapé de La Feuillé (n°28) et l'hôtel de la Noue (n°26).

Cependant, Pierre Hévin III n'a jamais habité dans la demeure qu'il a construite place des Lices. Il vécut toute sa vie dans le haut de l'ancienne rue aux Foulons (actuellement la rue Le Bastard), dans une maison située du côté pair et en retrait par rapport à la rue.

Pierre Hévin III est aussi l'auteur de la cinquième représentation connue de la ville de Rennes : le « Plan de la Vieille ville ou Cité, Villeneuve, et Nouvelle ville, de Rennes » ou plus couramment appelé le « plan Hévin ». La date exacte de réalisation du plan Hévin est toujours inconnue. Plusieurs dates ont été évoquées : 1665[5] ou 1685.

Pierre Hévin III meurt le 15 novembre 1692 dans la maison familiale de la rue aux Foulons, puis est inhumé le lendemain dans la chapelle de la Sainte Vierge de la paroisse Saint-Jean de Rennes, en présence d'une partie du clergé et des membres de la Communauté de la ville de Rennes[6].

Ouvrage de Pierre Hévin sur la coutume de Bretagne, édition de 1734

Pierre Hévin III est le seul procureur-syndic à avoir une nom de rue à Rennes, située dans le sous-quartier Arsenal-Redon entre la rue de Redon au nord et la rue Alexandre Duval au sud. Dénommée par délibération du conseil municipal de Rennes du 25 juillet 1906, elle honore la mémoire du jurisconsulte. D'ailleurs, les panneaux indiquant la rue comportent une erreur : Pierre Hévin III est né en 1623 et non en 1621.

Pierre Hévin, le procureur-syndic

Le 11 mars 1671, Pierre Hévin III est nommé procureur-syndic de la ville et communauté de Rennes (l'équivalent de maire) à la place de Jean Laperche sieur de la Rousserie décédé le matin même[7]. Pierre Hévin III est procureur-syndic de Rennes pendant 3 ans, jusqu'au 1er janvier 1674 où il est remplacé par François Gentil sieur des Hayes[8].

Durant ses trois années à la tête de la municipalité rennaise, Pierre Hévin III est un procureur-syndic impliqué et engagé dans la lutte et la conservation des intérêts de la ville de Rennes. Par exemple, il ordonne l'inventaire des papiers, titres et droits détenus par la Communauté. Un inventaire dont il s'occupe personnellement. Pour lui, ces documents ont une valeur importante et doivent être impérativement conservés[9].

Mais ce qui marque véritablement le mandat de procureur-syndic de Pierre Hévin III ce sont les conflits avec les communautés religieuses installées à Rennes : les Calvairiennes de Cucé et les Augustins. En décembre 1671, il dénonce une « invasion conventuelle » : « la ville & les fauxbourgs de Rennes, qui ne sont que d’une très médiocre estendue, sont tous inondés de religieux et religieuses ». L'inondation dont parle Pierre Hévin III est une réaction à l'invasion conventuelle qui touche la ville au XVIIe siècle : dix-sept fondations s'implantent intra- et extra-muros. Cette critique frappe l'emprise foncière des communautés religieuses sur la ville et ses faubourgs mais « reflète aussi l'impuissance politique de la municipalité à juguler un mouvement qui, […], lui a presque toujours échappé depuis le début du siècle »[10].

Même après la fin de son mandat en 1674 et jusqu'à sa mort en 1692, Pierre Hévin III reste activement engagé dans la vie politique rennaise et dans les affaires locales. Il assiste à des assemblées de la Communauté, participe à des cérémonies et marches religieuses et civiles ou enfin exerce la charge de député du quartier.

Il fait ses études de droit à Rennes et il est obligé de s'accrocher pour continuer, son père ne croyant pas du tout en lui, car il craint que l'embonpoint précoce de son fils soit un obstacle au développement de l'esprit. À 19 ans, il devient avocat au Parlement de Bretagne, où il prouve qu'il est brillant dans ses plaidoiries, faisant ainsi changer d'avis à son père.

Il va exercer à Paris, où il se fait connaître. Il découvre lors de l'un de ses déplacements, un texte rédigé par Geoffroy II Pantagenet, Duc de Bretagne rétablissant le droit d'aînesse : l'aîné de chaque famille devait hériter de tout, pour éviter le morcellement des terres et pour qu'elles restent bretonnes. En 1665, de retour à Rennes, Pierre Hévin réalise un plan en fausse élévation de la Ville de Rennes. Il se fait construire ensuite un Hôtel particulier, connu sous le nom d'Hôtel du Molant, du nom de son gendre qui en hérita. Pierre Hévin y fait lui-même les serrures pour se distraite. Admirateur de Louis XIV, dans le Hall d'entrée, il fait mettre une plaque à sa gloire ainsi qu'un médaillon à son effigie.

Note et références

  1. Coutumes générales du païs et duché de Bretagne, Tome 1 - Guillaume Vatar - Trouver dans les bibliothèques de Rennes
  2. Archives municipales de Rennes, GGSTJE2, vue 98.
  3. {{#invoke:Biblio|article}}
  4. La famille Hévin : haute bourgeoisie ou noblesse présidiale ? Analyse des pratiques et des comportements d'imitation sociale de la haute bourgeoisie rennaise des XVIIe et XVIIIe siècles par rapport à la noblesse d'épée et parlementaire - Université Rennes 2 - Trouver dans les bibliothèques de Rennes
  5. L'âge d'or de la Bretagne (1532-1675) - Ouest-France - Trouver dans les bibliothèques de Rennes
  6. Archives municipales de Rennes, GGSTJE7, vue 298.
  7. Archives municipales de Rennes, BB 557, vue 15.
  8. Archives municipales de Rennes, BB 560, vue 6.
  9. Archives municipales de Rennes, BB 558, vues 9-11. Séance du 21 janvier 1672.
  10. Le pouvoir municipal de la fin du Moyen Age à 1789 : [actes du colloque "L'exercice du pouvoir municipal de la fin du Moyen Age à 1789" tenu à Rennes en février 2010] - Presses Universitaires de Rennes - Trouver dans les bibliothèques de Rennes