Piscine Saint-Georges

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La piscine Saint-Georges fut construite entre 1923 et 1926, sur les plans de l'architecte Emmanuel Le Ray dans un style art-déco, avec des mosaïques d'Isidore Odorico. Voulue par le maire Jean Janvier suite à l'incendie de la caserne d'infanterie de Saint-Georges en 1921[1], elle fut inaugurée le 4 juillet 1926.

« Dans sa séance du 27 octobre 1922, le conseil municipal décidait la construction de la piscine de natation et des bains douches sur les terrains disponibles de Saint-Georges. Placés plus au centre de la ville, ces établissements seront ainsi assurés d’une clientèle plus nombreuse et plus assidue. Enfin dans sa séance du 29 décembre 1922, le conseil municipal approuvait les plans et les devis de cet établissement de piscine et bains douches et votait la dépense. »

— Jean-Yves Andrieux et Catherine Laurent
Origine : "Quelques souvenirs : Jean Janvier, Maire de Rennes", 2000 • Recueilli par Manu35 • 2020licence

L'entrée de la piscine Saint-Georges, rue Gambetta - (de Wikimedia Commons)

Les Rennais sont contre

Piscine Saint-Georges
La piscine, remède général du maire.(Ouest-Eclair, 16 février 1922)

Une piscine à Rennes ? Les Rennais sont contre. Conditionnés par le journal l'Ouest-Éclair qui organise un référendum au résultat très net : 9597 contre et... 487 pour ! C'est un équipement somptuaire, utile certes, mais pas nécessaire. Et le journal d'interpeller : le maire va-t-il s'incliner comme le ferait un maire démocrate devant une telle unanimité [...] au contraire, continuant de jouer le jeu dangereux de la dictature va -t-il poursuivre l'exécution... ? Le maire s'obstinera.

Ouest-Éclair du 12 janvier 1924
Le journal prend position contre le projet
Le maire Janvier caricaturé, obsédé par son projet de piscine. (Ouest-Eclair 18 février 1922)
Belle mais si coûteuse ! (Ouest-Éclair du 5 juillet 1926)

La piscine est inaugurée le 4 juillet 1926, après trois ans de travaux. Elle est certes belle et utile, mais l'addition ne passe pas encore et le quotidien régional du 5 juillet ne manque pas de "tacler" le représentant du ministre qui rend hommage au maire et aux réalisateurs mais a oublié les contribuables.

Une belle réalisation

La piscine Saint-Georges, la première construite à Rennes, et une des vingt premières en France, comprend, au-delà d'un vestibule d'entrée, un bassin entouré d'une série de 30 cabines de part et d'autre et de tribunes supérieures. La partie postérieure du bâtiment abrite les bains-douches qui disposent d'une entrée indépendante, rue Victor Hugo. La façade joue sur la diversité et sur la polychromie des matériaux : au dessus d'un soubassement de granite appareillé en pierre de taille, le parement de briques jaunes de Hollande est animé par des bandeaux de brique rouge, des éléments de tuffeau, de ciment ou des frises de grès. Les baies cintrées sont soulignées par des arcs de briques rouges ou des décors de grès flammé. La recherche de pittoresque et d'animation est obtenue au niveau de la couverture réalisée en tuiles de Marseille avec la multiplication des formes et l'étagement des niveaux des toits. La façade est marquée par deux pylônes monumentaux encadrant la halle. À l'intérieur, une voûte de béton armé à pénétration, aujourd'hui masquée, couvre un bassin de 33,33 mètres de longueur[2]. L'ensemble des cabines, couloirs, douches est pavé de mosaïque de grès cérame dans des tonalités de bleus. Le célèbre céramiste Isidore Odorico a orné le pourtour du bassin d'une frise de vaguelettes et de volutes longue de 96 mètres, réalisée dans des nuances de bleus et de verts avivées par des tonalités jaunes et brunes, qui semblent accompagner le mouvement et les clapotis de l'eau.

Une piscine non mixte : hommes et femmes à horaires séparés (Ouest-Éclair du 15 juin 1926)

Des horaires étaient réservés aux enfants des écoles et aux sociétés sportives, mais la surprise pour les Rennais actuels est d'apprendre que femmes et hommes y avaient des horaires séparés donnés par l'Ouest-Éclair du 15 juin 1926 !

Vue "plongeante" sur le bassin (Archives de Rennes 100FI230)

Jusqu'alors uniquement "inscrite" à l'inventaire des Monuments historiques[3], la piscine est "classée" monument historique par arrêté du ministre de la Culture le 26 octobre 2016[4].

Les 1001 vies du bijou art déco[5]

Inject, par Herman Kolgen - Piscine Saint-Georges - Octobre 2010 - Herman Kolgen
Inject, par Herman Kolgen - Piscine Saint-Georges - Octobre 2010 - Herman Kolgen

En 2010, l’association Electroni[k] transforme la piscine le temps d’une projection, en une salle de cinéma étonnante dans le cadre du festival Maintenant (anciennement Cultures Electroni[k]). Invité du festival pour une soirée atypique, l’artiste québécois Herman Kolgen a proposé la performance multimédia subaquatique Inject. [6]

Le thème : les aventures sous-marines d'un jeune homme qui, à Montréal, a passé six jours immergé dans une immense citerne remplie d'eau. Pendant cette performance, Herman Kolgen, mixe en direct une bande-son électronique diffusée sur et sous l'eau. Un écran géant et des projecteurs avaient été installés au dessus du bassin pour permettre à 150 nageurs de voir le film dans d’étranges conditions. Une belle surprise pour les habituels usagers de la piscine.[7][8]

Dans le cadre des Tombées de la nuit 2017, une grande installation de Luke Jerram figurant la Lune a été posée au-dessus du bassin de la piscine.

La "Lune" - Installation de Luke Jerram en Juin 2017

En juillet 2017, le magazine Architectural Digest a ainsi classé cette piscine la 8e piscine sur 10 des piscines du monde aux allures les plus folles (the Craziest Pool Designs in the World)[9]

Sur la carte

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Références

Liens


Galerie cartes postales

Vue d'ensemble de la Piscine Municipale. E. Leray architecte. Phototypie A. Bruel, Angers 46. Coll. YRG
Piscine Municipale. Vestibule d'entrée. E. Leray architecte. Phototypie A. Bruel, Angers 41. Coll. YRG


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