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'''EN 1793 ET 1794 LE RASOIR NATIONAL AU TRAVAIL'''
'''EN 1793 ET 1794 LE RASOIR NATIONAL AU TRAVAIL'''


Pendant la période révolutionnaire, la place, devenue place de l'Egalité, va être le théâtre d'exécutions sanglantes. De mars 1793 à juillet 1794 (chute de Robespierre) quelque 370 têtes tomberont sous la guillotine, ou "rasoir national", érigée au bas de la place à l'entrée de l'Egalité ( rue Edith Cawell) , dont  30 dues à un premier tribunal, 266 dues à la commission Brutus Magnier ( dont 120 laboureurs, 34 tisserands, 13 ex-soldats, 9 journaliers, 6 tailleurs, 9 charpentiers) et 81 par un tribunal criminel. Il ne s'agit donc, pour la plupart de nobles mais de paysans et artisans faits prisonniers lors du soulèvement de mars et avril 1793, ou pendant l'automne et l'hiver suivant lors des insurrections des Chouans. Seize Rennais seulement y perdent la tête : Charles Eliot et René Maloeuvre, conspirateurs, trois prêtres réfractaires, un serrurier et un menuisier condamnés pour avoir voulu émigrer, deux ex-nobles, Picot fils pour avoir trempé dans la conspiration du marquis de la Rouërie, deux chouans avérés et deux criminels de droit commun. Les  deux demoiselles de Rénac furent même exécutées après la chute du tyran, pour avoir caché leur vieux prêtre confesseur. "La guillotine faisait couler un contiluel ruisseau de sang, qui se figeait et laissait sa trace sur les pierres" *
Pendant la période révolutionnaire, la place, devenue place de l'Egalité, va être le théâtre d'exécutions sanglantes. De mars 1793 à juillet 1794 (chute de Robespierre) quelque 330 têtes tomberont sous la guillotine, ou "rasoir national", érigée au bas de la place à l'entrée de l'Egalité ( rue Edith Cawell) , dont  30 dues à un premier tribunal, 224 dues à la commission Brutus Magnier * 1 ( dont 120 laboureurs, 34 tisserands, 13 ex-soldats, 9 journaliers, 6 tailleurs, 9 charpentiers) et 81 par un tribunal criminel. Il ne s'agit donc, pour la plupart de nobles mais de paysans et artisans faits prisonniers lors du soulèvement de mars et avril 1793, ou pendant l'automne et l'hiver suivant lors des insurrections des Chouans. Seize Rennais seulement y perdent la tête : Charles Eliot et René Maloeuvre, conspirateurs, trois prêtres réfractaires, un serrurier et un menuisier condamnés pour avoir voulu émigrer, deux ex-nobles, Picot fils pour avoir trempé dans la conspiration du marquis de la Rouërie, deux chouans avérés et deux criminels de droit commun. Les  deux demoiselles de Rénac furent même exécutées après la chute du tyran, pour avoir caché leur vieux prêtre confesseur. "La guillotine faisait couler un contiluel ruisseau de sang, qui se figeait et laissait sa trace sur les pierres" * 2


Tout rapprochement avec la tête coupée de la fontaine de la place de Coëtquen, située un peu plus bas, oeuvre de Claudi Parmiggiani, inaugurée en avril 1993, éventuelle réminiscence de ces décapitations, serait fortuit et non fondé ! Mieux vaur le préciser.
Tout rapprochement avec la tête coupée de la fontaine de la place de Coëtquen, située un peu plus bas, oeuvre de Claudi Parmiggiani, inaugurée en avril 1993, éventuelle réminiscence de ces décapitations, serait fortuit et non fondé ! Mieux vaur le préciser.


* ''Rennes Moderne'' par A. Marteville
* 1 ''Terreur et Terroristes à Rennes'' par B.-A. Pocquet du Haut-Jussé, Joseph Floch imprimeur - 1974
 
* 2 ''Rennes Moderne'' par A. Marteville

Version du 27 février 2011 à 17:23

EN 1793 ET 1794 LE RASOIR NATIONAL AU TRAVAIL

Pendant la période révolutionnaire, la place, devenue place de l'Egalité, va être le théâtre d'exécutions sanglantes. De mars 1793 à juillet 1794 (chute de Robespierre) quelque 330 têtes tomberont sous la guillotine, ou "rasoir national", érigée au bas de la place à l'entrée de l'Egalité ( rue Edith Cawell) , dont 30 dues à un premier tribunal, 224 dues à la commission Brutus Magnier * 1 ( dont 120 laboureurs, 34 tisserands, 13 ex-soldats, 9 journaliers, 6 tailleurs, 9 charpentiers) et 81 par un tribunal criminel. Il ne s'agit donc, pour la plupart de nobles mais de paysans et artisans faits prisonniers lors du soulèvement de mars et avril 1793, ou pendant l'automne et l'hiver suivant lors des insurrections des Chouans. Seize Rennais seulement y perdent la tête : Charles Eliot et René Maloeuvre, conspirateurs, trois prêtres réfractaires, un serrurier et un menuisier condamnés pour avoir voulu émigrer, deux ex-nobles, Picot fils pour avoir trempé dans la conspiration du marquis de la Rouërie, deux chouans avérés et deux criminels de droit commun. Les deux demoiselles de Rénac furent même exécutées après la chute du tyran, pour avoir caché leur vieux prêtre confesseur. "La guillotine faisait couler un contiluel ruisseau de sang, qui se figeait et laissait sa trace sur les pierres" * 2

Tout rapprochement avec la tête coupée de la fontaine de la place de Coëtquen, située un peu plus bas, oeuvre de Claudi Parmiggiani, inaugurée en avril 1993, éventuelle réminiscence de ces décapitations, serait fortuit et non fondé ! Mieux vaur le préciser.

  • 1 Terreur et Terroristes à Rennes par B.-A. Pocquet du Haut-Jussé, Joseph Floch imprimeur - 1974
  • 2 Rennes Moderne par A. Marteville