« Place du Parlement de Bretagne » : différence entre les versions

De WikiRennes
Aller à la navigationAller à la recherche
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 2 : Ligne 2 :
[[File:Plan Hevin (est-nord).jpg|thumb|300px|Placix du Palais ou de St. François sur le [[plan de 1685]].]]
[[File:Plan Hevin (est-nord).jpg|thumb|300px|Placix du Palais ou de St. François sur le [[plan de 1685]].]]


La '''place du Parlement de Bretagne''' se situe en plein coeur de Rennes, elle porte le nom du [[Parlement de Bretagne|Parlement]]. Elle mesure 107 x 78 mètres. L'incendie de 1720 s'arrêta au palais, le feu atteignant une partie du toit ouest dont la galerie de plomb fondit.
La '''place du Parlement de Bretagne''' se situe en plein coeur de Rennes ; antérieurement "place du Palais" (il s'agissait à l'époque du Palais de Justice), elle porte le nom du [[Parlement de Bretagne|Parlement]] (''Leurioù Breizh'') depuis 1977. Elle mesure 107 x 78 mètres. L'incendie de 1720 s'arrêta au palais, le feu atteignant une partie du toit ouest dont la galerie de plomb fondit.


Appelée d'abord ''placis Saint-François'', situé à côté du couvent des Cordeliers . Elle sera bordée, au nord, par le palais du Parlement et sera bordée, après l'incendie de 1720, de beaux immeubles sur un plan d'ensemble régulier de l'architecte Gabriel. En 1726, elle est nommée ''place Louis-le-Grand'' et reçut une statue équestre de Louis XIV, oeuvre de [[Coysevox]]. Le 27 janvier 1789, la place fut le théâtre d'une rixe sanglante entre gentilhommes et étudiants en droit conduits par Moreau, le futur général. La statue fut envoyée en 1792 aux forges de Paimpont pour servir à la fabrication de canons. ( le musée des Beaux-Arts en conserve deux bas-reliefs). En remplacement, Carrier, commissaire du gouvernement, y fit planter, le 8 septembre 1793, un arbre de la Liberté.
Appelée d'abord ''placis Saint-François'', situé à côté du couvent des Cordeliers . Elle sera bordée, au nord, par le palais du Parlement et sera bordée, après l'incendie de 1720, de beaux immeubles sur un plan d'ensemble régulier de l'architecte Gabriel. En 1726, elle est nommée ''place Louis-le-Grand'' et reçut une statue équestre de Louis XIV, oeuvre de [[Coysevox]]. Le 27 janvier 1789, la place fut le théâtre d'une rixe sanglante entre gentilhommes et étudiants en droit conduits par Moreau, le futur général. La statue fut envoyée en 1792 aux forges de Paimpont pour servir à la fabrication de canons. ( le musée des Beaux-Arts en conserve deux bas-reliefs). En remplacement, Carrier, commissaire du gouvernement, y fit planter, le 8 septembre 1793, un arbre de la Liberté.

Version du 2 décembre 2011 à 17:46

Le parlement, sa place, sa statue royale sur le plan de Rennes de 1726.
Placix du Palais ou de St. François sur le plan de 1685.

La place du Parlement de Bretagne se situe en plein coeur de Rennes ; antérieurement "place du Palais" (il s'agissait à l'époque du Palais de Justice), elle porte le nom du Parlement (Leurioù Breizh) depuis 1977. Elle mesure 107 x 78 mètres. L'incendie de 1720 s'arrêta au palais, le feu atteignant une partie du toit ouest dont la galerie de plomb fondit.

Appelée d'abord placis Saint-François, situé à côté du couvent des Cordeliers . Elle sera bordée, au nord, par le palais du Parlement et sera bordée, après l'incendie de 1720, de beaux immeubles sur un plan d'ensemble régulier de l'architecte Gabriel. En 1726, elle est nommée place Louis-le-Grand et reçut une statue équestre de Louis XIV, oeuvre de Coysevox. Le 27 janvier 1789, la place fut le théâtre d'une rixe sanglante entre gentilhommes et étudiants en droit conduits par Moreau, le futur général. La statue fut envoyée en 1792 aux forges de Paimpont pour servir à la fabrication de canons. ( le musée des Beaux-Arts en conserve deux bas-reliefs). En remplacement, Carrier, commissaire du gouvernement, y fit planter, le 8 septembre 1793, un arbre de la Liberté.


En 1793 et 1794 : le rasoir national au travail

Pendant la période révolutionnaire, la place du Parlement de Bretagne, devenue place de l'Egalité, et le palais de l'ancien parlement Temple de la Loi , va être le théâtre d'exécutions sanglantes. De mars 1793 à juillet 1794 (chute de Robespierre) quelque 330 têtes tomberont sous la guillotine, ou « rasoir national », érigée au bas de la place à l'entrée de la rue de l'Egalité (rue Edith Cavell) , dont 30 dues à un premier tribunal, 224 dues à la commission Brutus Magnier[1] (dont 120 laboureurs, 34 tisserands, 13 ex-soldats, 9 journaliers, 6 tailleurs, 9 charpentiers) et 81 par un tribunal criminel. Il ne s'agit donc pas, pour la plupart, de nobles mais de paysans et artisans faits prisonniers lors du soulèvement de mars et avril 1793, ou pendant l'automne et l'hiver suivant lors des insurrections des Chouans. Quelques Rennais seulement y perdent la tête : trois prêtres réfractaires, un serrurier et un menuisier condamnés pour avoir voulu émigrer, deux ex-nobles, Picot fils pour avoir trempé dans la conspiration du marquis de la Rouërie, deux chouans avérés et deux criminels de droit commun. Les deux demoiselles de Rénac furent même exécutées après la chute du tyran, pour avoir caché leur vieux prêtre confesseur. « La guillotine faisait couler un continuel ruisseau de sang, qui se figeait et laissait sa trace sur les pierres. » Une fois, par suite d'une contestation entre « le citoyen chargé des sépultures » (l'exécuteur) et ses aides, les corps des suppliciés restèrent nus quatre jours au pied de la guillotine.[2]

Tout rapprochement avec la tête coupée de la fontaine de la place de Coëtquen, située un peu plus bas, oeuvre de Claudi Parmiggiani, inaugurée en avril 1993, éventuelle réminiscence de ces décapitations, serait fortuit et non fondé ! Mieux vaut le préciser.


Sous l'Empire, la place deviendra Place impériale. Elle ne prendra sa forme actuelle qu'en 1829, après le percement de la rue appelée maintenant rue Victor Hugo. Elle est alors entièrement pavée. En 1883, un bassin central avec grand jet d'eau y fut inauguré en même temps que le service des eaux. Lors de la mi-carême, les étudiants rennais se livraient, autour du bassin, à des facéties contraires à la pudeur. En 1936-37 ce bassin fut supprimé et la place aménagée dans sa configuration actuelle de jardin entouré d'une balustrade. En 1956, l'écrivain Jean de La Varende Wikipedia-logo-v2.svg, qui avait passé une partie de sa jeunesse à Rennes et en décrivit les vieilles rues dans son roman « Le Roi d'Ecosse », vante la ville aux touristes dans un article mais critique aussi :

« On a réalisé un "square" devant le Palais de Justice; on y a creusé une manière de fosse aux lions dans une gaucherie à faire pleurer. Utile, puisque toujours pleine de mioches. Mais ne devait-on pas se méfier et étudier mieux encore ? Les garde-fous et les escaliers de l'insolite excavation sont si lourds qu'ils diminuent le Palais, le dessèchent et l'atrophient. Quel regret de l'ancien bassin et du grand jet d'eau ! Les parterres sont sans originalité et bien moroses. »

— Jean de La Varende
Origine : Les Nouvelles de Bretagne et du Maine • 5 août 1956licence

Dans les années 1970, furent enlevées les quatre grandes statues, disposées en 1840 en façade sur piédestal, qui représentaient quatre jurisconsultes rennais célèbres : à gauche Toullier assis, Gerbier debout, à droite d'Argentré assis, La Chalotais debout.

Article connexe

Notes et références

  1. Terreur et Terroristes à Rennes par B.-A. Pocquet du Haut-Jussé, Joseph Floch imprimeur, 1974.
  2. Rennes Moderne par A. Marteville