Le pollen est un grain minuscule correspondant à l’élément mobile mâle contenu dans l’appareil reproducteur mâle des plantes à graines à savoir les étamines chez les plantes à fleurs et les cônes mâles chez les conifères. Le pollen permet la reproduction des plantes à graines. En effet, lors de la période de reproduction de ces plantes, les pollens vont être transportés de la partie mâle vers la partie femelle (le pistil) d’une même plante ou d’une autre plante de la même espèce : c’est la pollinisation. Ce transfert de pollen peut s’effectuer par les animaux (zoogamie), l’eau (hydrogamie) ou encore le vent (anémogamie)[1] [2] [3].

arbre en floraison

Quels sont les risques pour la santé ?

Durant les périodes de pollinisation, l’allergie pollinique (aussi appelée pollinose ou rhume des foins) peut survenir et provoquer de nombreux symptômes tels que des crises d’éternuement accompagnés d’un nez bouché et d’écoulements du nez (rhinite), des démangeaisons (palais, nez, oreilles...), les yeux irrités, rouges et larmoyants (conjonctivite), des maux de tête ou encore des toux irritatives. Enfin, si l’allergie pollinique n’est pas traitée durant une longue période, le patient peut développer un asthme allergique[4].

L’allergie pollinique correspond à une réaction du système immunitaire survenant à la suite d’une rupture de la tolérance vis-à-vis des protéines d’un ou plusieurs pollens. Il existe une prédisposition génétique à développer des réactions allergiques : l’atopie. Les personnes atopiques présentent plus de risque de développer des allergies bien que toutes les personnes présentant des allergies ne soient pas atopiques.

Tous les pollens ne sont pas allergisants. Pour qu’une réaction allergique survienne, des pollens à fort potentiel allergisant doivent être émis. Ce potentiel allergisant dépend de plusieurs caractéristiques propres à chaque pollen :

  • La nature des protéines : les pollens doivent contenir des protéines reconnues comme immunologiquement néfastes
  • La taille et le poids : les pollens petits et légers, émis principalement par les plantes qui pollinisent par le vent, vont rester longtemps dans l’air et peuvent facilement atteindre les voies respiratoires
  • L’abondance : une plante produisant une grande quantité de pollens augmentera le risque de d’apparition des allergies

Certains patients peuvent également être sujets aux allergies croisées. Ces dernières se manifestent lors de la consommation de fruits ou de légumes par l’apparition de symptômes liés à l’allergie pollinique associés à une gêne autour de la bouche (gonflement et irritation des lèvres, de la langue ou de la gorge). Ces allergies croisées s’expliquent par la présence d’une protéine allergène commune entre un pollen et certains fruits/légumes. Parmi les associations les plus courantes, nous pouvons retrouver le pollen de bouleau avec la pomme, la pêche et la carotte ou encore le pollen de graminées avec la farine de blé, la tomate et l’orange.

Que faire pour limiter les symptômes de l’allergie pollinique ?

En cas d’apparition des symptômes liés à l’allergie pollinique, il est conseillé de consulter un médecin spécialisé en allergologie dans le but de déterminer la nature des pollens en cause dans l’allergie notamment par des tests cutanés ou par des examens sanguins. Plusieurs voies peuvent être utilisées pour limiter les symptômes l’allergie pollinique : l'utilisation de médicaments, la désensibilisation ou encore la mise en place de mesures de préventions pour limiter l'exposition aux pollens.

Les médicaments

Différents médicaments tels que des sprays dans le nez, du collyre, des gouttes ou des comprimés à base d’antihistaminiques et de corticostéroïdes peuvent être prescrits par votre médecin généraliste pour traiter les symptômes de l’allergie pollinique.

La désensibilisation ou l’immunothérapie spécifique (ITS)

La désensibilisation est le seul traitement permettant de modifier l’histoire naturelle de l’allergie. Cette pratique consiste à administrer au patient les allergènes sur une durée de 3 à 5 ans. Par ce procédé, le but est d’habituer le corps à la présence de l’allergène afin qu’il puisse développer une protection immunologique permettant de réduire voire de supprimer les symptômes.

Les mesures de préventions pour limiter l’exposition aux pollens

Lors des périodes de pollinisation, quelques gestes peuvent vous permettre de limiter votre exposition aux pollens : Aérer votre logement avant 9h et après 19h, le pollen étant émis dès le lever du soleil

  • Lors des trajets en voiture, gardez vos fenêtres fermées pour limiter l’entrée des pollens dans l’habitacle
  • Rincez vous les cheveux en fin de journée pour évacuer les pollens s’y étant déposés dans la journée
  • Evitez les activités entrainant une surexposition aux pollens (sports en extérieurs, jardinage...) durant la journée
  • Eviter de faire sécher votre linge à l’extérieur (notamment les draps), les pollens se fixant facilement sur le ligne humide
  • Eviter l’exposition à des substances irritantes ou allergisantes (parfum, produits ménagers, tabac...)

Comment est organisé le suivi des pollens à Rennes ?

A Rennes, le suivi des périodes de pollinisation des espèces de plantes les plus allergisantes de Bretagne est possible par la mise en place de deux outils complémentaires : un capteur de pollens et un pollinarium sentinelle.

Le capteur de pollens

Situé sur le toit de l’École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP) à Rennes, le capteur de pollens mis en place de mi-février à fin septembre par l’association Capt’Air permet un suivi hebdomadaire de la pollinisation. Chaque semaine, l’analyse des pollens de ce capteur est effectuée par l’association Capt’Air. Les données sont envoyées au Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) et un bulletin pollinique reprenant le risque allergique est ensuite émis. Ces données permettent de mettre en évidence les différents pollens se succédant au cours de l’année (saison des pollens des arbres, des graminées et des herbacées) afin de les associer aux risques allergiques et de réduire l’impact des pollens sur la santé.

Inscription aux bulletins pollinique – Capt’Air Bretagne

Le pollinarium sentinelle

Le pollinarium sentinelle, situé à proximité du parc du Thabor à Rennes[5], est un espace vert au sein duquel sont entretenues plusieurs espèces de plantes sauvages allergisantes afin de suivre quotidiennement les périodes de pollinisation de ces espèces. Les données recueillies sont ensuite transmises par le biais d’une newsletter aux personnes allergiques ainsi qu’aux médecins spécialiste inscrits. Les patients peuvent ainsi débuter leur traitement avant l’apparition des symptômes tandis que les médecins peuvent adapter les traitements prescrits.

Inscription à l’alerte pollen du pollinarium sentinelle

Références