« Porte mordelaise » : différence entre les versions

De WikiRennes
Aller à la navigationAller à la recherche
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 70 : Ligne 70 :


[[Fichier:Rennes25.JPG|250px|left|thumb|Porte Mordelaise (vue arrière), Rennes]]La façade intérieur de la porte, du côté de la ville, présente une construction moins soignée : la grande baie à conserver se quatre gonds, outre ses {{w|vantaux}}, elle était défendue par une {{w|herse}} dont on voit encore la coulisse. Le premier étage est éclairé par des fenêtres carrées plus modernes ; au-dessus d'elles était une ligne de {{w|mâchicoulis}} dont trois seulement sont restés en place ; ils soutenaient au commencement du XIXem siècle une petite galerie découverte, munie d'un parapet en bois.
[[Fichier:Rennes25.JPG|250px|left|thumb|Porte Mordelaise (vue arrière), Rennes]]La façade intérieur de la porte, du côté de la ville, présente une construction moins soignée : la grande baie à conserver se quatre gonds, outre ses {{w|vantaux}}, elle était défendue par une {{w|herse}} dont on voit encore la coulisse. Le premier étage est éclairé par des fenêtres carrées plus modernes ; au-dessus d'elles était une ligne de {{w|mâchicoulis}} dont trois seulement sont restés en place ; ils soutenaient au commencement du XIXem siècle une petite galerie découverte, munie d'un parapet en bois.





Version du 18 mars 2012 à 22:07

Panneau travaux.svg
Cet article est en construction. Laura.Francois y travaille ; merci de ne pas y apporter de modifications. • En discuter.


La porte et son histoire

Porte Mordelaise (vue avant), Rennes

La porte Mordelaise est l'un des plus beaux vestiges qui subsiste à Rennes de l'architecture militaire du XVe siècle. Elle fut reconstruite sur ses anciennes bases en 1440, mais il devait exister une porte en cet endroit dès l'époque gallo-romaine.

On nommait aussi la porte Mordelaise, porte Royale, en référence aux ducs de Bretagne et aux évêques de Rennes, qui faisaient leur entrée dans la ville par cette porte et prêtaient devant sa herse Wikipedia-logo-v2.svg abaissée, leur serment solennel. Elle servit jusqu'au XVIe siècle de demeure au capitaine ou gouverneur de Rennes ; c'est là également que se trouvait la garde-robe de la ville, c'est à dire principalement l'artillerie lui appartenant. Les bourgeois y tinrent souvent des réunions avant de posséder une Maison de ville. Enfin, la chambre des comptes Wikipedia-logo-v2.svg s'y réunit aussi au XVe siècle. Après avoir été fermée pendant les guerres de la ligue Wikipedia-logo-v2.svg, elle fut donnée à bail par le gouverneur de Rennes à des particuliers, jusqu'à la fin du XVIIe siècle. Elle fut enfin afféagée[1] en 1723. Les tours étaient alors ruinées et inhabitables. Elle reçue en 1793 le nom de porte Marat et fut utilisée comme prison.

Le jambage [2] sud de la porte, du côté de la cathédrale, présentait jusqu'en 1874 une pierre en granit de 50 cm sur 56, portant une inscription en l'honneur de l'empereur Gordien III Wikipedia-logo-v2.svg (238-244) :

IMP CAES

M ANTONI°

GORDIANO PI°

FEL AUG PMTR

P C°S O R


( Imperiatio Caesari Antonio Gordiano, Pio, Augusto, Pontifici Maximo, Tribunitia potestate Consuli, Ordo Redorum [3] )


Plan Cadastral



  1. Concéder une partie d'une terre noble d'un domaine, à tenir en fief ou en roture, contre une redevance.
  2. Chaîne de pierre de taille ou de maçonnerie qui soutient l’édifice et sur laquelle on pose les grosses poutres.
  3. A l’empereur César Marc-Antoine Gordien pieux, heureux, auguste, le plus grand pontife, revêtu de la puissance tribunitienne, Consul, l’ordre (décurional) des Redones.




L'architecture

La porte Mordelaise se compose d'une grande et d'une petite porte flanquées de deux grosses tours.

La façade extérieure est en granit [1] appareillée avec soin.

Composition pierre porte Mordelaise.jpg

Étant un type de roche non poreuse (l'eau n'y pénètre pas), imperméable (l’eau ne la traverse pas), grenue (constituée de grains visibles à l'œil nu) et cohérente (elle ne s'effrite pas sous la pression des doigts, car elle est formée d'éléments fortement soudés entre eux), elle est idéale pour la réalisation de grands travaux. Dès l'époque de Louis XIII-Louis XIV, avec l'arrivée de décorateurs et d'architectes italiens, cette pierre est souvent utilisée (le Palais du Luxembourg, le châteaux de Marly ou encore le château de Versailles seront construits en granit). La porte est donc en granit gris, rouille, les tours en schistes briovériens, les mâchicoulis Wikipedia-logo-v2.svg en granit gris, rouille, et la toiture en schistes ardoisiers noirs.

La grande porte est en arc légèrement brisé, plus précisément en arc en ogive ou en tiers-point [2]


Elle était précédée de larges douves Wikipedia-logo-v2.svg et munie d'un pont-levis Wikipedia-logo-v2.svg à flèches et à chaînes. On voit encore au-dessus d'elle deux rainures destinées à en loger les bras (ou flèches) qui supportent la passerelle mobile. Il s'agit d'un procédé couramment employé vers le milieu du XIVe siècle : les ponts-levis sont appliqués aux portes elles mêmes. Malgré de sérieux inconvénients, grande hauteur de ses flèches, visibles de très loin et donc vulnérables, et de profondes saignées pratiquées sur la façade de la porte pour les recevoir, ils resteront en usage jusqu'à la période moderne. La petite porte, également en arc brisé, servait au passage des piétons; elle est cachée par une échoppe [3] accolée au mur et ne se voit plus que de l'intérieur. Son pont-levis était soutenu par une seule porte, aussi n'existe-t-il qu'une seule rainure au-dessus du portillon.

Au-dessus de la grande porte se trouve une petite niche rectangulaire surmontée d'une pierre sculptée : bien qu'aujourd'hui abîmée, elle figure deux lions affrontés soutenant une lance à laquelle sont attachés à droite une bannière carrée et à gauche un guidon à deux pointes. Il s'agit du drapeau des ducs de Monfort Wikipedia-logo-v2.svg qui régnaient sur la Bretagne de 1364 à 1514.

Une grande fenêtre plutôt moderne surmonte est percée au-dessus de la grande portes, et une seconde beaucoup plus étroite surmonte le portillon. La courtine Wikipedia-logo-v2.svg est couronnée par une rangée de de mâchicoulis Wikipedia-logo-v2.svg à trois ressauts [4] ornées d'arcs trilobés parfaitement conservé. Les mêmes mâchicoulis Wikipedia-logo-v2.svg existent aussi au sommet des deux tours.


Porte Mordelaise (vue arrière), Rennes

La façade intérieur de la porte, du côté de la ville, présente une construction moins soignée : la grande baie à conserver se quatre gonds, outre ses vantaux Wikipedia-logo-v2.svg, elle était défendue par une herse Wikipedia-logo-v2.svg dont on voit encore la coulisse. Le premier étage est éclairé par des fenêtres carrées plus modernes ; au-dessus d'elles était une ligne de mâchicoulis Wikipedia-logo-v2.svg dont trois seulement sont restés en place ; ils soutenaient au commencement du XIXem siècle une petite galerie découverte, munie d'un parapet en bois.














  1. à ne pas confondre avec granite Wikipedia-logo-v2.svg, le granit est une appellation commerciale désignant une roche dure et grenue utilisée dans la sculpture, l'architecture ou l'ornementation, quelle que soit sa nature géologique.
  2. les arcs en ogive ou en tiers-point, formés de deux portions de cercle qui se croisent et donnent un angle curviligne plus ou moins aigu au sommet, suivant que les centres sont plus ou moins éloignés l'un de l'autre.
  3. Une échoppe est une boutique de second rang : moins bien bâtie, adossée à un mur porteur existant. Cependant, aujourd'hui le terme s'utilise comme synonyme médiéval de magasin.
  4. Saillie qui dépasse une surface. Partie qui forme une avancée sur le plan vertical.




Sources

  • Le Vieux Rennes, de Paul Banéat, édition F.E.R.N