Quai Dujardin

Le quai Dujardin est axé est-ouest, en rive droite de la Vilaine, entre l'avenue Aristide Briand et le quai Chateaubriand. Avant 1932, il était une partie de l'Avenue du Mail-Donges. Anciennement appelé "quai Saint-Georges", il prend son nom actuel par délibération du conseil municipal de la ville de Rennes le 22 décembre 1900, avant d'apparaître dans la nomenclature des voies de Rennes du 24 juillet 1923.

Le "tortillard" passe sur l'avenue du Mail-Donges, devant la gare de Viarmes
Félix Dujardin - par Louise Dujardin 1847 - Portrait (retouché) de Wikimedia Commons


La gare de Viarmes, gare des T.I.V. sur les quais, vers 1910.(cartes "La Cigogne", Rennes)
Le Mail Donges vers 1900 avec la gare de Viarmes et à gauche la rue éponyme
Le quai Dujardin et le quai de Richemont vers 1969 : le canal avec ses rives arborées existe encore et les grands immeubles du début de l'avenue Sergent Maginot ne sont pas construits. (Archives de Rennes 255FI137)
La fontaine Maginot, ou du quai Dujardin en août 2003

Son côté nord est bordé par le bâtiment monumental de l'ancienne Faculté des Sciences, construit de 1888 à 1898 par les architectes Jean-Baptiste Martenot et Emmanuel Le Ray. À l'est une annexe de quatre étages fut construite en 1953 à l'emplacement d'un bâtiment laboratoire et de l'ancienne gare de Viarmes pour les T.I.V. et abrite des services de l'inspection d'Académie.

En 2003 la Ville de Rennes aménagea, entre le quai Dujardin et le quai de Richemont, une fontaine développant un rideau d'eau. Malheureusement, cette fontaine, qui ne fonctionnait que par intermittence, eut divers avatars techniques et on peut dire qu'elle finit par faire long feu - si l'on peut ainsi dire d'une fontaine... Seul subsiste un grand cube à miroirs.

Un T.I.V, gare de Viarmes, sur le quai Dujardin, ca 1900
Maintenant, quai Dujardin. La petite maison après le pont est encore présente




La dénomination rappelle :

Félix Dujardin

Naturaliste

(5 avril 1801, Tours - 8 avril 1860, Rennes)

Félix Dujardin, né à Tours, y a passé la moitié de sa vie. La Touraine lui doit ses premiers relevés météorologiques sérieux, sa première étude de la flore et sa première carte géologique, mais aucun nom de rue ne le rappelle au souvenir des Tourangeaux.

Parti à Paris en 1834, il y gagna une renommée internationale avec la découverte du cytoplasme (sous le nom de « sarcode »), et ses contemporains virent en lui un des fondateurs de la protistologie   et de l'helminthologie  . Son remarquable sens de l'observation lui permettra des découvertes étonnantes pour l'époque, telle celle des corps pédonculés du « cerveau » des insectes. Il obtient la chaire de géologie et de minéralogie à l'université de Toulouse, qu'il occupa du 1 mai 1839 au 1 novembre 1840.

La Faculté des Sciences de Rennes

Le gouvernement formule en 1839 un projet de création de Facultés. Si Nantes la refuse, l'idée est accueillie avec un grand empressement à Rennes. La municipalité propose même d'édifier « un bâtiment entièrement neuf » pour loger trois Facultés de droit, sciences et lettres, l'école de médecine et les différents musées.

L'ordonnance royale de Louis-Philippe institue la Faculté des sciences de Rennes avec cinq chaires (mathématiques, physique, chimie, zoologie et botanique, géologie et minéralogie). Désireux de donner à la Faculté nouvelle un personnel d'élite, le ministre de l'instruction publique nomma Félix Dujardin sur celle de botanique et de zoologie, ainsi que doyen de la Faculté des sciences[1].

La rentrée solennelle des Facultés eut lieu le 12 novembre 1840, mais les cours ne purent commencer immédiatement. Les locaux n'étaient pas prêts et Dujardin perdit presque toute l'année 1840 à organiser le matériel, les collections et les installations. Les cours ne débutèrent qu'en novembre 1841.

Dujardin enseignait la zoologie l'hiver et la botanique l'été. Il n'occupera d'ailleurs ce poste que peu de temps puisque dès 1842 il doit abandonner cette fonction tant les relations sont difficiles avec ses collègues et avec la société rennaise de l'époque. Il ne plaît guère à l'évêque de Rennes qui l'accuse de « panthéisme et de matérialisme »[2].

Poursuite des recherches et traces dans la science

Félix Dujardin vécut à Rennes jusqu'à son décès en 1860, notamment dans sa maison de la rue Saint-Hélier accolée à l'église Saint-Hélier[3] où, victime de l'incompréhension et des persécutions mesquines de ses collègues, et vivant dans une pauvreté presque ascétique, il y poursuivit ses travaux révolutionnaires sur les organismes inférieurs. Il acquit un terrain au nord de la ville situé rue de Fougères en 1853, afin de faire construire une maison et de s'y installer avec sa famille en 1855.

Dujardin était un dessinateur hors pair, faculté qu'il développa dès ses années d'études[4]. Des centaines de ses dessins, dont beaucoup inédits, font partie du patrimoine du laboratoire de zoologie[5].

Il inventa également un système d'éclairage pour perfectionner les microscopes de l'époque[6].

Félix Dujardin repose au cimetière du Nord de Rennes.


 
Le quai Dujardin, à droite, en Février 2022

Anecdote

Suite à la dénomination du quai par le maire et la délibération du conseil municipal de Rennes le 22 décembre 1900, le quotidien L'Ouest-Eclair commet une erreur dans la transmission de cette information dans son édition du 19 avril 1901, en transformant le nom du naturaliste en Desjardin.


« Le quai Desjardin. - Par arrêté du 6 avril courant, M. le Maire de Rennes a décidé que le quai longeant au Sud la nouvelle Faculté des Sciences et la station des Tramways départementaux jusqu'à l'origine de l'avenue dite du Mail d'Onges, est dénommé quai Desjardin. »

— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 19 avril 1901 • Recueilli par Manu35 • 2018licence

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Références