Quand les femmes prennent des libertés

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Pendant la première guerre mondiale les Rennaises s’employant à l’arrière travaillent nombreuses dans les ateliers de l'arsenal, à la Courrouze, [1] dans les hôpitaux ou dans les métiers laissés par les hommes mobilisés, aussi ont-elles tendance à s'émanciper du carcan social traditionnel, le temps de guerre leur apportant des tâches et des responsabilités nouvelles. Certaines vont s’émanciper jusque dans leurs toilettes et tenues, ce qui ne plaît pas à tout le monde : dès le 29 mai 1915, La Semaine religieuse du diocèse de Rennes s’éleve contre « ces échancrures inconvenables, immodestes et ridicules » et le Nouvelliste de Bretagne fait de même en avril 1916 et août 1918.

En février et mars 1918 les lecteurs peuvent répondre à une enquête sur le vote des femmes lancée par l’Ouest-Éclair qui publie des réponses de femmes favorables et de femmes opposées. Toutefois, le 20 mars, l’éditorialiste conclut sur l'évolution de la femme: « Mais ce qu’il ne faut pas, c’est que le rêve de se passer de l’homme la séduise jusqu’à lui faire renier le grand principe d’après lequel l’homme doit faire vivre la femme ; c’est que la culture de sa « personnalité » aille jusqu’à la détourner de son ancien rôle, redevenu primordial depuis que la guerre a détruit tant de « maisons » : l’amour et la fécondité au foyer. » Mme Louise Bodin n’apprécia certainement pas. Mais ce n'est qu'en 1945 que les femmes pourront enfin voter.[2]

Toutefois, le rôle des femmes restera contraint : La guerre finie, elles auront ainsi tout le temps nécessaire pour tenir leur ménage en bon état, pour raccommoder le linge de la famille, pour faire un tas de petits travaux de couture qu'elles devaient donner à une ouvrière et payer.[3] Leur salaire, naturellement, sera moins élevé. Il sera encore très appréciable, néanmoins, puisqu'il atteidra un minimum de 5 francs par jour et une moyenne de 6 à 7 francs. [4]

Références

  1. rue des Munitionnettes
  2. La Grande Guerre lue par les Rennais - Conférence UTL de Rennes du 16 janvier 2017 par Etienne Maignen
  3. Ce dont on peut douter
  4. Ouest-Eclair 5 décembre 1918