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La colère explose en juin [[1675]] à Rennes. Le gouverneur, le [[duc de Chaulnes]], est assiégé en son Hôtel, et, dans toute la basse Bretagne, de très nombreux manoirs sont mis à sac et brûlés. Apeurée, [[Madame de Sévigné]] écrit encore à sa fille, le 24 juillet [[1675]] - ''"Nous ne voulons pas aller nous jeter dans la fureur qui agite notre province, elle augmente tous les jours ..."'' -  
La colère explose en juin [[1675]] à Rennes. Le gouverneur, le [[duc de Chaulnes]], est assiégé en son Hôtel, et, dans toute la basse Bretagne, de très nombreux manoirs sont mis à sac et brûlés. Apeurée, [[Madame de Sévigné]] écrit encore à sa fille, le 24 juillet [[1675]] - ''"Nous ne voulons pas aller nous jeter dans la fureur qui agite notre province, elle augmente tous les jours ..."'' -  


Si cette fureur est à la mesure de la misère, elle l'est aussi des rancœurs accumulées contre l'irrésistible grignotage, par le pouvoir royal, de la chère indépendance de la province. Rennes paiera par une affreuse et longue répression. Elle va connaître une sinistre occupation militaire, la destruction de ses faubourgs. Un Rennais est pendu,deux sont torturés, roués vifs en place publique, un autre eut le corps dépecé en quatre quartiers qui furent exposés aux quatre coins de la ville, un fut envoyé aux galères, un autre fut condamné au bannissement. Un arrêté royal suscité par le duc ordonna que tous les habitants de la rue Haute (maintenant [[rue Saint-Malo]]), du couvent de Bonne-Nouvelle jusqu'au pont Saint-Martin seraient expulsés de leurs maisons et que celles-ci seraient rasées mais les deux tiers sous le fief du roi furent épargnées et rachetées par leurs proppriétaires. Tout l'hiver 1675/76, dix mille hommes de guerre s'y comportèrent comme en pays ennemi, en tuant, violant, pillant (...).
Si cette fureur est à la mesure de la misère, elle l'est aussi des rancœurs accumulées contre l'irrésistible grignotage, par le pouvoir royal, de la chère indépendance de la province. Rennes paiera par une affreuse et longue répression. Elle va connaître une sinistre occupation militaire, la destruction de ses faubourgs. Un Rennais est pendu,deux sont torturés, roués vifs en place publique, un autre eut le corps dépecé en quatre quartiers qui furent exposés aux quatre coins de la ville, un fut envoyé aux galères, un autre fut condamné au bannissement. Un arrêté royal suscité par le duc ordonna que tous les habitants de la rue Haute (maintenant [[rue Saint-Malo]]), du couvent de Bonne-Nouvelle jusqu'au pont Saint-Martin seraient expulsés de leurs maisons et que celles-ci seraient rasées mais les deux tiers sous le fief du roi furent épargnées et rachetées par leurs proppriétaires.  Le 25 octobre, sur la lande de la "Courouse", le duc de Chaulnes et la duchesse accompagnés de la noblesse transportée en 25 carrosses assista à une démonstration de force sous forme de revue de 3000 hommes de troupes. Tout l'hiver 1675/76, dix mille hommes de guerre s'y comportèrent comme en pays ennemi, en tuant, violant, pillant (...).


Le [[duc de Chaulnes]] exile le Parlement de Bretagne à Vannes. La férocité de la répression, finit par toucher [[Madame de Sévigné]] elle-même, qui se défait de sa distance d'aristocrate et de son mépris des bas Bretons, pour écrire à son cousin Rabutin, le 20 octobre [[1675]] - ''"Cette province est dans une grande désolation. M. de Chaulnes a ôté le Parlement de Rennes pour punir la ville (...). Cette province a grand tort, mais elle est rudement punie au point de s'en remettre jamais. Il y a cinq mille hommes à Rennes dont plus de la moitié y passera l'hiver. On a pris à l'aventure vingt-cinq ou trente hommes que l'on va pendre (...)."
Le [[duc de Chaulnes]] exile le Parlement de Bretagne à Vannes. La férocité de la répression, finit par toucher [[Madame de Sévigné]] elle-même, qui se défait de sa distance d'aristocrate et de son mépris des bas Bretons, pour écrire à son cousin Rabutin, le 20 octobre [[1675]] - ''"Cette province est dans une grande désolation. M. de Chaulnes a ôté le Parlement de Rennes pour punir la ville (...). Cette province a grand tort, mais elle est rudement punie au point de s'en remettre jamais. Il y a cinq mille hommes à Rennes dont plus de la moitié y passera l'hiver. On a pris à l'aventure vingt-cinq ou trente hommes que l'on va pendre (...)."
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