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'''René Patay''' (fils)
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(5-01-1898 - 15-04-1995)
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[[Fichier:Patay_maire.png|200px|left|thumb|''Ouest-Eclair'' du 16 juin 1944]]
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[[Fichier:Rene_patay_en_1936.jpeg|150px|right|thumb|René Patay en 1936, blessé en août 1918 à la jambe gauche par une balle explosive]]
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Volontaire à 17 ans, il s'engage pour la durée de la guerre. Deux fois blessé à Verdun, après son rétablissement, il passe son brevet de pilote militaire et est affecté à l'escadrille SPA 26 du groupe de combat des Cigognes, et il est abattu lors d'un duel aérien contre l'as allemand Josef Veltjens et est grièvement blessé. <ref>[[Deux anciens combattants français et allemand entre les deux guerres]]</ref> Après la guerre, docteur en médecine et ès sciences, il reste un sportif accompli en canoë. Il fut président de la [[Société des Régates Rennaises - Aviron]]. En 1934, il est président de l'Union Nationale des Combattants (UNC) d'Ille-et-Vilaine. Il participe à la création de l'aérodrome de Saint-Jacques<ref>[[aéroport de Rennes - Saint-Jacques]] </ref>.
Volontaire à 17 ans, il s'engage pour la durée de la guerre. Deux fois blessé à Verdun, après son rétablissement, il passe son brevet de pilote militaire et est affecté à l'escadrille SPA 26 du groupe de combat des Cigognes, et il est abattu lors d'un duel aérien contre l'as allemand [[Wikipedia:Josef Veltjens|Josef Veltjens]] et est grièvement blessé<ref>[[Deux anciens combattants français et allemand entre les deux guerres]]</ref>. Après la guerre, docteur en médecine et ès sciences, il reste un sportif accompli en canoë. Il fut président de la [[Société des Régates Rennaises - Aviron]]. En 1934, il est président de l'[[Union nationale des Combattants d'Ille-et-Vilaine]]. Il participe à la création de l'aérodrome de Saint-Jacques<ref>[[aéroport de Rennes - Saint-Jacques]] </ref>. Il vit au 7 [[rue des Fossés]] à Rennes en 1939<ref>L'Ouest-Eclair du 20 décembre 1939, page 4</ref>.


[[Fichier:Dr_Ren%C3%A9_Patay.png|left|200px|thumb|Le Dr René Patay]]
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À l'arrivée des Allemands à Rennes, le 18 juin 1940, il est au côté du maire de Rennes pour le premier contact avec l'autorité occupante ; à la demande du préfet, il remplit une mission officieuse de mise en garde des autorités civiles et religieuses de Bretagne contre les menées des indépendantistes puis remplira un rôle de contrôle de relèvement et d'inhumation des corps des victimes du[[ bombardement du 17 juin 1940]] sur la gare de triage de la [[plaine de Baud]]<ref>''De 1940 à 1941, apparition d'une Bretagne provisoirement incomplète, un provisoire destiné à durer'', par Etienne Maignen. Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine, t. CXIV- 2010</ref>. Durant l'occupation, il se met au service des réfugiés et victimes des bombardements et il devient président du Secours national, organisant pour les plus démunis un efficace service de cuisines-roulantes. M. [[François Château]], maire de Rennes poursuivi par la Gestapo, ayant été déclaré démissionnaire d'office, il accepte d'être nommé maire de Rennes, le 14 juin 1944.
À l'arrivée des Allemands à Rennes, le 18 juin 1940, il est au côté du maire de Rennes pour le premier contact avec l'autorité occupante ; à la demande du préfet, il remplit une mission officieuse de mise en garde des autorités civiles et religieuses de Bretagne contre les menées des indépendantistes puis remplira un rôle de contrôle de relèvement et d'inhumation des corps des victimes du [[bombardement du 17 juin 1940]] sur la gare de triage de la [[plaine de Baud]]<ref>''De 1940 à 1941, apparition d'une Bretagne provisoirement incomplète, un provisoire destiné à durer'', par Etienne Maignen. Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine, t. CXIV- 2010</ref>. Durant l'occupation, il se met au service des réfugiés et victimes des bombardements et il devient président du Secours national, organisant pour les plus démunis un efficace service de cuisines-roulantes. Dans un rapport du 12 avril 1942 sur le préfet régional Ripert, les autonomistes bretons le considèrent "fanatiquement antiallemand.<ref> ''Archives secrètes de Bretagne 1940-44'', p. 139, Henri Fréville.  Éd. Ouest-France - 1985</ref>  M. [[François Château]], maire de Rennes poursuivi par la Gestapo, ayant été déclaré démissionnaire d'office, il accepte d'être nommé maire de Rennes, le 14 juin 1944.


Pendant son bref exercice de la fonction, un bombardement ayant coupé, en forêt de Fouillard, la conduite d'eau alimentant la ville, il s'emploie à organiser le rationnement et à rétablir très rapidement la desserte en eau des habitants restants. Le 3 août au soir, il est contraint à se démettre de ses fonctions en passant ses pouvoirs au premier adjoint en présence de M. Hubert de Solminihac (Hemeric), représentant du commissaire de la République nommé par le Comité d'Alger, et lui dit : "À présent, c'est à vous d'empêcher les ponts de sauter"<ref> ''Mémoires d'un Français moyen'', par René Patay - 1974</ref>.  
Pendant son bref exercice de la fonction, un bombardement ayant coupé, en forêt de Fouillard, la conduite d'eau alimentant la ville, il s'emploie à organiser le rationnement et à rétablir très rapidement la desserte en eau des habitants restants. Il est amené à accompagner le préfet Bouche-Leclerq pour une visite officielle au chef de la Gestapo auquel il demande que les personnalités internées au [[camp Margueritte]] soient relâchées ; il obtient en partie satisfaction, grâce aussi à l'influence du professeur Emile Morice<ref>[[Allée Professeur Emile Morice]]</ref>, souligne-t-il. Le 3 août au soir, il est contraint à se démettre de ses fonctions en passant ses pouvoirs au premier adjoint en présence de M. Hubert de Solminihac (Hemeric), représentant du commissaire de la République nommé par le Comité d'Alger, il rédige une lettre par laquelle il passe ses pouvoirs
au premier adjoint, M. Gripon, et se considère comme dégagé des lourdes responsabilité qui lui incombaient dans les circonstances présentes et n'a qu'un regret, c'est de n'avoir pas lui-même fait flotter sur l'Hôtel de ville de Rennes les trois couleurs pour lesquelles, à trois reprises différentes, il a versé son sang. En partant il dit : "À présent, c'est à vous d'empêcher les ponts de sauter"<ref>''Mémoires d'un Français moyen'', par René Patay - 1974</ref>.  


Retiré de la vie publique, il se consacre à sa profession de médecin biologiste et passe, sur le tard, l'agrégation en 1952 et prend sa retraite en 1970. Il était officier de la Légion d'honneur, médaillé militaire, titulaire de la croix de guerre 1914-1918 et commandeur des Palmes académiques.
Retiré de la vie publique, il se consacre à sa profession de médecin biologiste et passe, sur le tard, l'agrégation en 1952 et prend sa retraite en 1970. Il était officier de la Légion d'honneur, médaillé militaire, titulaire de la croix de guerre 1914-1918 et commandeur des Palmes académiques.
== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Articles connexes ==
== Articles connexes ==
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*[[Libération de Rennes]]
*[[Libération de Rennes]]
*[[Rennes d'histoire et de souvenirs]] quatrain 99
*[[Rennes d'histoire et de souvenirs]] quatrain 99
* Voir également la notice Wikipédia

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René Patay (fils)

(5-01-1898 - 15-04-1995)

Ouest-Eclair du 16 juin 1944
René Patay en 1936, blessé en août 1918 par une balle explosive

Volontaire à 17 ans, il s'engage pour la durée de la guerre. Deux fois blessé à Verdun, après son rétablissement, il passe son brevet de pilote militaire et est affecté à l'escadrille SPA 26 du groupe de combat des Cigognes, et il est abattu lors d'un duel aérien contre l'as allemand Josef Veltjens et est grièvement blessé[1]. Après la guerre, docteur en médecine et ès sciences, il reste un sportif accompli en canoë. Il fut président de la Société des Régates Rennaises - Aviron. En 1934, il est président de l'Union nationale des Combattants d'Ille-et-Vilaine. Il participe à la création de l'aérodrome de Saint-Jacques[2]. Il vit au 7 rue des Fossés à Rennes en 1939[3].

Le Dr René Patay

À l'arrivée des Allemands à Rennes, le 18 juin 1940, il est au côté du maire de Rennes pour le premier contact avec l'autorité occupante ; à la demande du préfet, il remplit une mission officieuse de mise en garde des autorités civiles et religieuses de Bretagne contre les menées des indépendantistes puis remplira un rôle de contrôle de relèvement et d'inhumation des corps des victimes du bombardement du 17 juin 1940 sur la gare de triage de la plaine de Baud[4]. Durant l'occupation, il se met au service des réfugiés et victimes des bombardements et il devient président du Secours national, organisant pour les plus démunis un efficace service de cuisines-roulantes. Dans un rapport du 12 avril 1942 sur le préfet régional Ripert, les autonomistes bretons le considèrent "fanatiquement antiallemand.[5] M. François Château, maire de Rennes poursuivi par la Gestapo, ayant été déclaré démissionnaire d'office, il accepte d'être nommé maire de Rennes, le 14 juin 1944.

Pendant son bref exercice de la fonction, un bombardement ayant coupé, en forêt de Fouillard, la conduite d'eau alimentant la ville, il s'emploie à organiser le rationnement et à rétablir très rapidement la desserte en eau des habitants restants. Il est amené à accompagner le préfet Bouche-Leclerq pour une visite officielle au chef de la Gestapo auquel il demande que les personnalités internées au camp Margueritte soient relâchées ; il obtient en partie satisfaction, grâce aussi à l'influence du professeur Emile Morice[6], souligne-t-il. Le 3 août au soir, il est contraint à se démettre de ses fonctions en passant ses pouvoirs au premier adjoint en présence de M. Hubert de Solminihac (Hemeric), représentant du commissaire de la République nommé par le Comité d'Alger, il rédige une lettre par laquelle il passe ses pouvoirs au premier adjoint, M. Gripon, et se considère comme dégagé des lourdes responsabilité qui lui incombaient dans les circonstances présentes et n'a qu'un regret, c'est de n'avoir pas lui-même fait flotter sur l'Hôtel de ville de Rennes les trois couleurs pour lesquelles, à trois reprises différentes, il a versé son sang. En partant il dit : "À présent, c'est à vous d'empêcher les ponts de sauter"[7].

Retiré de la vie publique, il se consacre à sa profession de médecin biologiste et passe, sur le tard, l'agrégation en 1952 et prend sa retraite en 1970. Il était officier de la Légion d'honneur, médaillé militaire, titulaire de la croix de guerre 1914-1918 et commandeur des Palmes académiques.

Notes et références

  1. Deux anciens combattants français et allemand entre les deux guerres
  2. aéroport de Rennes - Saint-Jacques
  3. L'Ouest-Eclair du 20 décembre 1939, page 4
  4. De 1940 à 1941, apparition d'une Bretagne provisoirement incomplète, un provisoire destiné à durer, par Etienne Maignen. Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine, t. CXIV- 2010
  5. Archives secrètes de Bretagne 1940-44, p. 139, Henri Fréville. Éd. Ouest-France - 1985
  6. Allée Professeur Emile Morice
  7. Mémoires d'un Français moyen, par René Patay - 1974

Articles connexes

  • Voir également la notice Wikipédia