« Rennes en 1850 : une ville anémiée » : différence entre les versions

De WikiRennes
Aller à la navigationAller à la recherche
(Page créée avec « Catégorie:Événement L'imprimeur Alexis Marteville, l'auteur de ''Rennes Moderne'', complément du Rennes ancien par Ogée, Rennais lui-même, s'interroge et i… »)
 
Aucun résumé des modifications
Ligne 1 : Ligne 1 :
[[Catégorie:Événement]]
[[Catégorie:Événement]]


L'imprimeur [[Alexis Marteville]], l'auteur de ''Rennes Moderne'', complément du [[Rennes ancien]] par Ogée, Rennais lui-même, s'interroge et interroge ses contemporains sur le devenir économique de sa ville de 39 218 habitants au recensement de 1845.
L'imprimeur [[Alexis Marteville]], l'auteur de ''Rennes Moderne'', Rennais lui-même, s'interroge et interroge ses contemporains sur le devenir économique de sa ville où l'on a compté  39 218 habitants au recensement de 1845.


Il conclut son énorme travail par un état de la ville <ref> ''Rennes moderne'' par A. Marteville, t.III, chez MM. Deniel et Verdier, libraires, Rennes.</ref>. La ville vient de se passer une ligne de quais en travers du corps, mais manque cruellement d'eau potable, d'abattoir et de marché couvert et surtout d'un grand plan d'ensemble. Ses industries n'en font pas une grande cité industrielle : beurre, toile, tannerie, fabrication de chapeaux en déclin, carterie. Marteville constate :
Il conclut son énorme travail par un état de la ville <ref> ''Rennes moderne ou histoire complète de ses origines, de ses institutions et de ses monuments'' par A. Marteville, complément de Rennes ancien, par Ogée t.III, chez MM. Deniel et Verdier, libraires, Rennes.</ref>. Elle vient de se passer une ligne de quais en travers du corps, mais manque cruellement d'eau potable, d'abattoir et de marché couvert et surtout d'un grand plan d'ensemble. Ses industries n'en font pas une grande cité industrielle : beurre, toile, tannerie, fabrication de chapeaux en déclin, carterie. Marteville constate :


" ''Rennes a conservé non plus son Parlement, mais ses habitudes d'un autre siècle. Elle ne peut croire le moins du monde qu'elle soit destinée au commerc, et se proclame tour à tour, se drapant dans son apathie, ville d'études, de droit, de garnison. - Située au centre de sept grandes routes et de deux canaux, qu'elle se compare à une cité voisine, à Laval, qui, plus enfoncée dans les terres, est située jusqu'à ce jour sur une rivière presque innavigable, a su se créer une grande industrie manufacturière et s'enrichir côte à côte avec Rennes, qui ne l'a pas voulu faire'' !" La capitale de la Bretagne n'a d'ailleurs pas de chambre de commerce.
" ''Rennes a conservé non plus son Parlement, mais ses habitudes d'un autre siècle. Elle ne peut croire le moins du monde qu'elle soit destinée au commerc, et se proclame tour à tour, se drapant dans son apathie, ville d'études, de droit, de garnison. - Située au centre de sept grandes routes et de deux canaux, qu'elle se compare à une cité voisine, à Laval, qui, plus enfoncée dans les terres, est située jusqu'à ce jour sur une rivière presque innavigable, a su se créer une grande industrie manufacturière et s'enrichir côte à côte avec Rennes, qui ne l'a pas voulu faire'' !" La capitale de la Bretagne n'a d'ailleurs pas de chambre de commerce.


Alors Marteville  fonde espoir dans l'arrivée du chemein de fer qui sera effective en 1857 <ref>
Alors Marteville  fonde espoir dans l'arrivée du chemein de fer qui sera effective en 1857 <ref>[[ arrivée du chemin de fer à Rennes]] </ref> Il émet l'hypothèse que :
 
"''le contact des capitalistes hardis ranimera l'énergie des timides et sauvera Rennes de sa torpeur.[...] si Rennes ne veut pas absolument se faire une cité commerçante, que du moins elle se fasse "ville de résidence"; qu'elle s'active pour attirer tous les étrangers qui cherchent la foule, les plaisirs, les belles promenades l'été, les fêtes l'hiver. Ce sera du moins, à défaut d'autres, une industrie qui lui sera profitable''."
 
Rennes, capitale d'industrie touristique ? On peut penser que Marteville trace ici une fausse piste illusoire pour provoquer ses concitoyens et les inciter à jouer plutôt les cartes  de l'activité industrielle et commerciale dans lesquelles elle a des atouts car le tropisme nouveau des bains de mer commence à attirer les "touristes" et "baigneurs"  en Bretagne vers Saint-Malo, Paramé et Dinard beaucoup plus que vers une ville située à l'intérieur des terres.<ref> ''Rennes dans les guides de voyage du XIXe siècle'', par Etienne Maignen, bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilmaine. t. CVVII - 2008 </ref>
 
===références===
 
<references/>

Version du 26 juin 2011 à 09:59


L'imprimeur Alexis Marteville, l'auteur de Rennes Moderne, Rennais lui-même, s'interroge et interroge ses contemporains sur le devenir économique de sa ville où l'on a compté 39 218 habitants au recensement de 1845.

Il conclut son énorme travail par un état de la ville [1]. Elle vient de se passer une ligne de quais en travers du corps, mais manque cruellement d'eau potable, d'abattoir et de marché couvert et surtout d'un grand plan d'ensemble. Ses industries n'en font pas une grande cité industrielle : beurre, toile, tannerie, fabrication de chapeaux en déclin, carterie. Marteville constate :

" Rennes a conservé non plus son Parlement, mais ses habitudes d'un autre siècle. Elle ne peut croire le moins du monde qu'elle soit destinée au commerc, et se proclame tour à tour, se drapant dans son apathie, ville d'études, de droit, de garnison. - Située au centre de sept grandes routes et de deux canaux, qu'elle se compare à une cité voisine, à Laval, qui, plus enfoncée dans les terres, est située jusqu'à ce jour sur une rivière presque innavigable, a su se créer une grande industrie manufacturière et s'enrichir côte à côte avec Rennes, qui ne l'a pas voulu faire !" La capitale de la Bretagne n'a d'ailleurs pas de chambre de commerce.

Alors Marteville fonde espoir dans l'arrivée du chemein de fer qui sera effective en 1857 [2] Il émet l'hypothèse que :

"le contact des capitalistes hardis ranimera l'énergie des timides et sauvera Rennes de sa torpeur.[...] si Rennes ne veut pas absolument se faire une cité commerçante, que du moins elle se fasse "ville de résidence"; qu'elle s'active pour attirer tous les étrangers qui cherchent la foule, les plaisirs, les belles promenades l'été, les fêtes l'hiver. Ce sera du moins, à défaut d'autres, une industrie qui lui sera profitable."

Rennes, capitale d'industrie touristique ? On peut penser que Marteville trace ici une fausse piste illusoire pour provoquer ses concitoyens et les inciter à jouer plutôt les cartes de l'activité industrielle et commerciale dans lesquelles elle a des atouts car le tropisme nouveau des bains de mer commence à attirer les "touristes" et "baigneurs" en Bretagne vers Saint-Malo, Paramé et Dinard beaucoup plus que vers une ville située à l'intérieur des terres.[3]

références

  1. Rennes moderne ou histoire complète de ses origines, de ses institutions et de ses monuments par A. Marteville, complément de Rennes ancien, par Ogée t.III, chez MM. Deniel et Verdier, libraires, Rennes.
  2. arrivée du chemin de fer à Rennes
  3. Rennes dans les guides de voyage du XIXe siècle, par Etienne Maignen, bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilmaine. t. CVVII - 2008