Rue Docteur Baderot

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D'une photo de l'Ouest-Eclair du 6 décembre 1938
Le docteur Baderot, récompensé par la légion d'honneur (source:L'Ouest-Eclair du 9 janvier 1917)

La rue Docteur Baderot se situe dans le quartier 4 : Saint-Martin et prend son origine sur la rue de Saint-Malo. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 23 décembre 1970[1]. La rue desservait une cité d'urgence construite après la seconde guerre mondiale et détruite en 2007 afin d'aménager le quartier de Beauregard.

A partir de 2018, le secteur Baderot devient peu à peu un nouveau quartier résidentiel, tout en pérennisant sa vocation sociale. En effet, sur trois îlots, un total de 28 maisons seront construites en modules 3D bois ou en containers. Une autre parcelle accueillera deux collectifs de 8 appartements-terrasses. Tous les logements, du T3 au T5, sont préfabriqués, suivant des procédés industrialisés. Il s'agit pour moitié de logements en accession sociale et pour moitié en accession dite intermédiaire, c'est-à-dire à prix maîtrisé[2].

Cette voie rend hommage au Docteur Albert Baderot (1 novembre 1871, Rennes - 24 novembre 1954, Rennes), médecin et homme de bien ayant demeuré au 2 rue d'Orléans à Rennes[3]. Il était médecin commandant de la compagnie de sapeurs-pompiers de Rennes.

Le docteur Baderot exerce, entre 1910 et 1937 où il est atteint par la limite d'âge, les fonctions de médecin du réseau dans les divers services des Ateliers du matériel du dépôt de Baud[4].

Il milite ouvertement et invariablement pour la prise en compte des plus déshérités, en écrivant par exemple cette missive relayée par le quotidien L'Ouest-Eclair en 1939 :


« A propos de la création à Rennes d'un asile de nuit - Notre ami, M. le docteur A. Baderot, dont on connait l'esprit de charité et le dévouement, nous a adressé la lettre suivante que nous insérons bien volontiers :

"Je lis avec un vif intérêt la campagne que mène l'Ouest-Eclair, pour le rétablissement d'un asile de nuit à Rennes.

Si les « clochards » n'en étaient pas réduits à aller coucher dans les wagons de la Touche, (même avec le « bonne nuit » du chef de gare !) et à se battre pour un bout de couverture, peut-être le drame de lundi dernier (où un sans domicile fixe en tua un autre près du boulevard de Verdun, car il n'a pas voulu céder un bout de sac qui lui servait de couverture[5], ndlr) n'eut pas eu lieu.

Tous ces pauvres bougres sont tout de même aussi intéressants que les Réfugiés Espagnols et cependant il leur a fallu céder la place !

La création, à Rennes, d'un asile de nuit pour les deux sexes, ouvert toue l'année, s'impose donc !

A mon avis la solution la meilleure (parce que la plus économique), serait de s'en remettre à l'assistance privée, à l'œuvre de « Saint-Benoit-Labre »[6], par exemple, qui a montré ce qu'elle pouvait faire (son foyer est un modèle du genre...) en la subventionnant convenablement, bien entendu". »

— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 10 août 1939 • Recueilli par Manu35 • 2018licence

Anecdotes

Surnommé le "médecin des pauvres", Albert Baderot apparaît à plusieurs reprises dans le quotidien L'Ouest-Eclair, qui relate régulièrement des faits divers comme des accidents de la circulation. Cependant, il est arrivé plusieurs mésaventures plus cocasses au médecin.

En 1916, pendant la première guerre mondiale, "le docteur Baderot avait été chargé, avec un de ses camarades, d'aller voir dans les fermes du village d'X. des petits enfants assistés belges, que l'on devait évacuer, car la région était sérieusement arrosée par les Boches". Sur le chemin du retour, ils durent passer par un poste de commandement anglais, où ils furent pris pour ... des espions[7]!!

Mais ce n'est pas tout. Les rennais ont connu une autre affaire sordide durant la seconde guerre mondiale. Sous l'Occupation, en juillet 1941, "le docteur Baderot avait été enfermé dans les locaux du commissariat du 1er arrondissement", situé au 11 rue Gambetta. A son insu, il est pris au piège alors "que midi sonne, les secrétaires du commissariat fermèrent les volets et s'en allèrent, après avoir verrouillé les portes[8].

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Note et références

  1. Délibérations municipales, Archives de Rennes
  2. http://metropole.rennes.fr/actualites/urbanisme-deplacements-environnement/urbanisme/beauregard-vue-sur-la-ville/
  3. Informations extraites de la Base Léonore des Archives Nationales de France
  4. L'Ouest-Eclair du 15 janvier 1937
  5. L'Ouest-Eclair du 8 août 1939, page 7
  6. Le site de l'Association Saint Benoît Labre, dont le foyer a été fondé en 1936 : http://www.saint-benoit-labre.fr/
  7. L'Ouest-Eclair du 1er mai 1916
  8. L'Ouest-Eclair du 5 juillet 1941