Rue Emile Souvestre

La rue Emile Souvestre, axée nord-sud part du boulevard de la Liberté, coupe la rue de Plélo et atteint la rue d'Isly par un angle droit vers l'Est, contournant le grand immeuble de 9 étages construit en 1936. Elle se situe dans le quartier 1 : Centre. Cette voie s'appelait rue de Beaumont jusqu'au changement de sa dénomination par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 30 décembre 1898. Elle fût ensuite prolongée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 28 février 1972[1]. Un square de Rennes porte également le nom d'Emile Souvestre.

Sa dénomination rappelle :

Emile Souvestre

Écrivain, journaliste

(15 avril 1806, Morlaix - 5 juillet 1854, Montmorency)

Son père, ingénieur des Ponts et Chaussées, lui fait faire ses études au collège royal de Pontivy puis Emile entre à la faculté de Droit de Rennes. Son correspondant est J.M Alexandre de Kerpen, libraire. Ses amis de l'époque sont Edouard Turquety, poète romantique, Hamon, Boulay-Paty, Hippolyte Lucas, mais aussi le futur ministre Adolphe Billault... En 1825, il voit ses poésies publiées dans le journal du nantais Camille Mellinet, « le Lycée armoricain ». Licencié en droit en 1826, il part pour Paris où il essaie de mener une carrière dans le théâtre.

 
Emile Souvestre

Il publie la tragédie Le Siège de Missolonghi qu'il réussit à faire accepter à la Comédie française avec l'appui de l'acteur rennais Alexandre Duval mais elle est interdite par la censure. Ce premier séjour à Paris est interrompu par la mort en mer de son frère aîné, Jean-Baptiste, capitaine au long cours, et ses maux de gorge. Il revient se rétablir dans sa famille à Morlaix.

En janvier 1829, il est à Nantes et va s’impliquer dans la vie culturelle de la ville tout en travaillant d’abord comme employé chez Camille Mellinet, imprimeur-libraire et éditeur, qui publie en 1829 deux de ses recueils poétiques. En septembre 1831, il accompagne Édouard Charton dans son périple de propagande saint-simonienne en Bretagne puis est recruté comme co-directeur d’une école privée. Il écrit à Turquety combien cela l’ennuie, compare les enfants à des perroquets bavards et les plaint.

Un de ses romans, "Riche et pauvre", publié en 1836, voit son intrigue se dérouler à Rennes[2].

Il part s’installer comme avocat à Morlaix puis à Brest où il devient professeur de rhétorique mais il lui est recommandé un climat moins maritime. Il obtient un poste équivalent à Mulhouse puis à Paris. Son livre Les Derniers Bretons est publié en feuilleton dans La Revue des deux Mondes. Il devient rédacteur à La Revue de Paris.

En 1848, il s’implique dans l’avènement de la République et assiste aux réunions dans les clubs aux côtés d'amis aux mêmes engagements politiques. Il est battu aux élections à la Constituante dans le Finistère, ce qui le marque comme on le voit dans les Causeries littéraires sur le XIXème siècle. Il soutient les initiatives du ministre de l’Instruction publique, le saint-simonien Hippolyte Carnot en devenant professeur de « style administratif ou éloquence administrative » à la naissante École d’administration. Il participe aussi aux « Lectures du soir » à destination de la population ouvrière, données au conservatoire de musique, institutions supprimées au retour au conservatisme de 1848-49. Il fait un voyage en Suisse romande, donnant des conférences d’histoire littéraire.

Au début des années 1850, Emile Souvestre reçoit le Prix de l’Académie française pour Causeries historiques et littéraires. Assez délaissé de nos jours, il reste connu pour ses œuvres liées à la Bretagne et à la Chouannerie : La Chouannerie dans le Maine, Les Faux-Saulniers, Jambe d'Argent et Monsieur Jacques, récits publiés d'abord dans La Revue des Deux Mondes et reproduits avec d'autres dans les Scènes de la Chouannerie en 1852. Ces pages et celles des Mémoires d'un Sans-culotte Bas-Breton, qui les avaient précédées, sont parmi ses meilleures et les plus pittoresques. Dans Les Derniers Bretons (1835-1837), il note les traditions avant qu'elles ne disparaissent. Le livre Le Foyer breton (1844) fut un succès, poursuivi avec En Bretagne, alors que la Bretagne est à la mode au 19ème siècle[3].

Sur la carte

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Références

  1. Délibérations municipales, Archives de Rennes
  2. Selon "L’Évènement Rennais" du 28 août 1903, page 2
  3. Un Breton des Lettres, 1806-1854, par Daniel Steel, P.U.R -2013