Rue Général Maurice Guillaudot

La rue Général Maurice Guillaudot se situe dans le quartier 1 : Centre. Elle commence en haut du contour de la Motte, à l'intersection de la rue Martenot et de la rue des Fossés, à hauteur de la préfecture de Région, et s'achève à l'intersection de la rue Lesage et du boulevard de Sévigné, prolongée par la rue Jean Guéhenno qui, comme elle, est une ancienne section de la rue de Fougères dénommée ainsi par délibération du conseil municipal de Rennes le 5 novembre 1979[1].

Hôtel de Marbeuf
Crédit : Pymouss
L'ancienne chapelle des Missionnaires, bel édifice néo-gothique détruit dans les années soixante
Ancienne caserne de gendarmerie. Carte postale N. Le Trionnaire 73. AmR 44Z4316 Coll.YRG

Au début de la rue, on voit le bel hôtel de Marbeuf, ou hôtel de Caradeuc (logis classé en totalité, à l'exclusion des bâtiments de communs, cours et murs de clôture, inscription par arrêté du 11 mai 2009) L'édifice conserve, malgré les diverses affectations dont il a été l'objet au fil du temps, un bel ensemble de boiseries des 17e et 18e siècles. Il appartint pendant près d'un siècle aux Marbeuf, grande famille comptant plusieurs parlementaires, et fut acquis en 1764 par Louis-René de Caradeuc de La Chalotais, alors procureur général du Parlement de Bretagne. Il fut arrêté dans cet hôtel en 1765 lors de l'affaire d'État qui l'oppose au duc d'Aiguillon, et il y décéda en 1785.

Pendant l'occupation allemande de 1940 à 1944, l'hôtel a été occupé par la Feldgendarmerie, la gendarmerie militaire allemande (et non par la Gestapo comme on le lit souvent). Il a été siège de la Chambre régionale de commerce et d'industrie de Bretagne de 1978 à 2018. À côté, le bâtiment en renfoncement abrita, pendant deux ans, avant d'être transféré à la Barre Saint-Just, l'amorce du futur collège Saint-Vincent, sous la forme d'une pension Brecha, fondée ici en 1842 par Mgr Brossay-Saint-Marc et qui était connue sous le nom de son directeur, l'abbé Prosper Brecha, de la congrégation des Missionnaires de l'Immaculée Conception ; à côté de ce bâtiment était une chapelle néo-gothique, dite chapelle des Missionnaires, édifiée en 1841 par l'architecte Jacques Mellet, qui fut démolie dans les années soixante du 20e siècle.

Ty Nevez Croguen, maison neuve de la coquille

Au numéro 5 s'élève l’original hôtel particulier Ty Nevez Croguen (littéralement : « maison neuve de la coquille » [sous-entendu coquille Saint-Jacques]), construit en 1879-1880 par et pour l’architecte F.-A. Jobbé-Duval. C'est à Rennes un des rares exemples d’inscriptions en breton sur façade en breton à Rennes.

Au numéro 21, ancienne caserne de gendarmerie, désaffectée en 2013.

La caserne de Gendarmerie dite Caserne Margueritte[2], située boulevard Jacques Cartier, a été baptisée de son nom en 2016 durant une cérémonie officielle[3].

Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 5 novembre 1979 en l'honneur de :


Maurice Guillaudot

 
Le général Maurice Guillaudot
 
Porte de la Ty Nevez Creguen.

Déporté, Héros de la Résistance, Compagnon de la Libération

(28 juin 1893, Paris - 23 mai 1979, Hédé)

Ancien combattant de la guerre 1914-1918, il est formé à l’École de la gendarmerie de Versailles. Capitaine en 1928, chef d'escadron en 1936, il est nommé en 1940 à Vitré commandant à la 4e Légion de la Garde républicaine mobile, bientôt dissoute, et il est mis à la tête de la gendarmerie d'Ille-et-Vilaine en novembre 1940[4].

17 juin 1941 : manifestation rennaise en l'honneur des victimes militaires et civiles du terrible bombardement du 17 juin 1940 qui avait fait un millier de morts. Ayant refusé de charger la foule, le commandant Guillaudot est aussitôt muté à Vannes où il deviendra chef de l'armée secrète dans le Morbihan. Il s'emploie à aider les réfractaires au STO (service du travail obligatoire) et transmets aussi des renseignements de première importance à Londres, mais est arrêté à son domicile le 10 décembre 1943 et incarcéré à Rennes. Transféré à Compiègne, après le débarquement du 6 juin 1944, il est ensuite déporté au camp de Neuengamme en Allemagne, et retrouve la liberté en avril 1945. Il est fait Compagnon de la Libération[5] peu avant de devenir général de brigade. Accusé d'avoir trempé, en 1946-47, dans un complot anticommuniste et contre la République (voir Plan bleu (complot)  ), il sera libéré sans suite après six mois de prison.

Sur la carte

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Note et références




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