Rue Nathalie Lemel

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Natalie Lemel

La rue Nathalie Lemel se situe entre la rue Jules Vallès et la rue Eugène Pottier en face du centre commercial Leclerc Cleunay. Elle a été dénommée par Délibération du Conseil Municipal du 7 Février 1983.

Nathalie Lemel[1]

(1827 - 1921)

Nathalie Duval est née le 24 Août 1826, à Brest dans le département du Finistère, où ses parents tiennent un café.

Elle reçoit une bonne instruction jusqu'à l'âge de 12 ans et devient ensuite ouvrière relieuse de livres. A l'âge de 16 ans, elle épouse Jérôme Lemel un ouvrier relieur de huit ans de plus qu'elle. Le couple qui va avoir trois enfants, s'installe à Quimper où ils ouvrent une boutique de librairie-reliure. En 1861, c'est la faillite et Nathalie et sa famille quittent la Bretagne pour rejoindre la capitale où ils espèrent trouver du travail.

A Paris, Nathalie Lemel ne se contente pas de vendre des livres, il lui arrive d'en lire et devient relativement indépendante. Pour nourrir sa famille elle fait aussi de la reliure. Suite au mouvement révolutionnaire de 1848, marquéé par des idéologies démocratiques et pacifiques, l'Association Internationale des Travailleurs va voir le jour à Londres, en 1864, avec une orientation socialiste. Composée uniquement de prolétaires qui veulent s'unir pour lutter pour leur émancipation c'est-à-dire lutter pour leur liberté et leur indépendance et pour la création d'Etats-Unis d'Europe. En tant qu'ouvrière Nathalie Lemel se sent attirée par ces idées et devient militante socialiste.

En Mai 1864, une loi déclare que les grèves ne sont plus illégales et au mois d'Août, des ouvriers relieurs parisiens se mettent en grève avec à leur tête Eugène Varlin. Lors d'une nouvelle grève en 1865, Nathalie Lemel adhère avec Eugène Varlin et son frère à l'International, fait partie du comité de grève et est élue déléguée syndicale qui pour une femme est très exceptionnel pour l'époque. Eugène Varlin devient président de la société d'épargne de crédit mutuel des relieurs qu'il a aidé à créer. Partisan de l'égalité des sexes, défenseur du droit au travail des femmes il fait rentrer Nathalie Lemel à un poste élevé à la société d'épargne. Nathalie va se battre contre le régime du Second Empire et pour le droit des femmes avec entre autres une parité des salaires entre les hommes et les femmes.

En 1868, elle quitte le domicile conjugal et elle est reconnue responsable de l'échec de son mariage à cause de ses activités et ses idées syndicalistes et révolutionnaires. Le commissaire-enquêteur oublie d'indiquer l'alcoolisme de son mari. A partir de là, elle se sent encore plus disponible et va se consacrer encore plus à ses activités militantes.

Avec Eugène Varlin et d'autres ouvriers-relieurs, elle participe à la création d'une société de consommation avec une coopérative d'alimentation, la Ménagère, et une sorte de restaurant ouvrier appelé La Marmite. Nathalie y est employée pour préparer des repas. On y mange bien et bon. L'opération a un tel succès que trois autres restaurants vont ouvrir leurs portes.

Durant le siège de Paris par les Prussiens, en cet hiver rude de 1870, elle participe à la distribution et à la préparation de repas à La Marmite. Le 18 Mars 1871, le drapeau rouge flotte sur l'Hôtel de Ville, c'est le début de la Commune de Paris, une insurrection qui va durer un peu plus de deux mois contre le gouvernement issu de l'Assemblée Nationale, dirigé par Adolphe Thiers qui cherche à conclure un traité de paix avec la Prusse. Mais les parisiens qui ont supporté le siège de leur ville refusent que les troupes françaises récupèrent les canons pour qu'ils tombent aux mains des Prussiens. Si cet épisode est le déclencheur immédiat, ce n'est pas la seule raison de l'insurrection, il y a également la victoire de la monarchie aux élections de Février, Versailles qui redevient la nouvelle capitale politique qui n'est pas sans rappeler d'autres épisodes de l'histoire, les bourgeois de leur coté ont peur de devenir des prolétaires, en cette révolution industrielle, l'artisanat et les ateliers sont menacés par l'arrivée des usines et à Paris à cause des travaux dirigés par le baron Haussmann, les classes populaires sont chassées du centre de Paris et sont repoussées vers la "banlieue". C'est pour toutes ces raisons que particulièrement les classes populaires vont se révolter et que le gouvernement de Versailles va envoyer la troupe pour réprimer les Communards.

Nathalie Lemel devient très active dans les clubs des femmes, car même à la Commune les femmes ne sont pas éligibles, elles vont donc se regrouper entre elles et débattre de différents problèmes.

Le 11 Avril 1871, avec l'aide d'Elisabeth Dmitrieff et d'un groupe d'ouvrières Nathalie met en place "L'Union des femmes pour la Défense de Paris et les soins à donner aux blessés". En compagnie d'une centaine de femmes, Nathalie Lemel est sur tous les fronts, elle nourrit, soigne et également dirige la construction et la défense de la barricade de la place Pigalle, durant la semaine dite sanglante du 22 au 28 Mai 1871, qui va se terminer par une bataille dans les allées du cimetière du Père Lachaise et sonner la fin de la Commune de Paris. Le 28, Eugène Varlin a été arrêté, lynché, éborgné par la foule et finalement fusillé.

Durant cette période ce sont des milliers de personnes qui vont être tuées, après le massacre des Communards par la troupe et les exécutions sommaires, durant quatre ans des conseils de guerre et des commissions de grâce vont être mis en place pour juger les prisonniers de la Commune, dont certains vont être condamnés aux travaux forcés ou à la déportation.

Arrêtée le 21 Juin 1871, Nathalie Lemel va tenter de se suicider. En compagnie de Louise Michel, son amie avec qui elle n'est pas toujours d'accord, toutes les deux vont être condamnées, le 10 Septembre 1872, à la déportation à vie dans une enceinte fortifiée de Nouvelle-Calédonie. De sa cellule de la maison d'arrêt de La Rochelle, où elle attend sont départ, Nathalie Lemel sachant que des amies ont demandé sa grâce, elle écrit au préfet pour refuser tout traitement de faveur et assume sa responsabilité dans son action révolutionnaire.

Le 10 Août 1873, de l'Ile d'Aix, c'est l'embarquement pour la Nouvelle-Calédonie. Là-bas les deux femmes vont être scandalisées par le sort des kanaks et Louise Michel va même ouvrir une école pour apprendre à lire et à écrire aux enfants.

Le 11 Juillet 1880, est votée l'amnistie pleine et entière, les exilés et les déportés peuvent revenir en France.

De retour à Paris, Nathalie Lemel va reprendre un travail au journal "L'Intransigeant", fondé par un ancien codétenu de déportation, Henri de Rochefort et continuer la lutte pour la condition féminine.

Âgée, pauvre, vivant dans un logement insalubre sans pratiquement plus personne pour s'occuper d'elle, devenue aveugle, Nathalie Lemel décède à l'hospice d'Ivry-sur-Seine, au temps des cerises, le 21 Mai 1921 à l'âge de 94 ans.


Nathalie Lemel[2]

(1827 - 1921)

Membre de la Commune de Paris.

Nathalie Lemel est née à Brest le 24 août 1826, décédée à Ivry-sur-Seine en 1921. Mariée à un relieur, elle quitte son nom de jeune fille (Nathalie Perrine Duval), pour prendre celui de son mari. Ils séjournent à Quimper où ils sont libraires relieurs.

En 1861, elle se rend à Paris ou elle devient ouvrière religieuse.

En 1866 elle fonde avec Eugène Varlin (1839 - 1871) la société de consommation "La marmite", elle fréquente des clubs durant le siège de Paris (19 septembre 1870 à mai 1871). Lors de l'insurrection des "fédérées" de la commune (18 mars au 28 mai 1871), elle est chargée des questions sociales.

Au cours de la « semaine sanglante » (21 au 28 mai), elle dirige la construction et la défense de la barricade place de Pigalle. Arrêtée après la chute de la Commune, elle connait l'hôpital puis la prison des Chantiers à Versailles. Le 10 septembre 1872, elle est condamnée à la déportation en Nouvelle-Calédonie par le Conseil de guerre. Elle séjourne alors au bagne de Nouméa jusqu'en 1872. Elle y partage sa chambre avec "L'institutrice rouge" Louise Michel Wikipedia-logo-v2.svg (1830 - 1905), autre "fédérée" déportée.

Graciée en 1879, elle revient à Paris où elle reprend sa place de militante ouvrière et devient journaliste.

Elle décède à l'hospice d'Ivry-sur-Seine dans la banlieue parisienne.

Sur la carte

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Note et références

  1. à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole
  2. Biographie inspirée du travail de Bernard Fournier, Les gens de chez nous

[Catégorie:Matrimoine]]