Rue Yvonne Jean-Haffen

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La rue Yvonne Jean-Haffen à été dénommée par Délibération du Conseil Municipal du 2 Octobre 2006.


Biographie de Yvonne Jean-Haffen, peintre céramiste[1]

Yvonne, Jenny Haffen est née à Paris(9e), le 27 Octobre 1895, où son père est employé, d'une famille originaire de l'Est de la France.

Très tôt Yvonne est très attirée par les arts graphiques auxquels elle va être initiée dans une école privée puis elle fréquente l'Académie de la Grande Chaumière à Paris, ouverte en 1904 et dédiée à la peinture et à la sculpture.

Yvonne Haffen, épouse le 14 Février 1920, Eugène Jean à la mairie du 19ème arrondissement à Paris. Son mari l'encourage à travailler avec le peintre Auguste Leroux, Grand Prix de Rome, Professeur à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris et professeur de dessin à l'Académie de la Grande Chaumière. Dès 1924, elle participe au Salon des Artistes Français qui a lieu à Paris. En 1925, elle participe à ce même salon, découvre également les formes épurées de l'Art Déco à l'Exposition des Arts décoratifs et Industriels Modernes de Paris et fait une rencontre qui va être déterminante pour la suite de sa carrière avec le peintre, décorateur et illustrateur breton, Mathurin Méheut, dont elle va devenir l'élève. Mathurin Méheut lui fait découvrir la Bretagne et l'année suivante, avec son mari, Yvonne Jean-Haffen vient en Bretagne, parcourt la région et va peindre sur place à Erquy, Doëlan ou Ouessant. A partir de ce moment la Bretagne devient sa région de prédilection, elle y fait de nombreux séjours, découvre les pardons, les travaux de mer et de terre. Elle dessine les vestiges des pardons, fontaines, moulins à marée. Dès ses premiers contacts avec la Bretagne, elle travaille la céramique et collabore durant 25 ans avec les faïenceries Henriot à Quimper.

Dès 1926, elle est sollicitée par les Messagerie Maritimes pour peindre des décors sur le paquebot L'Athos II, où elle va travailler des boiseries sculptées, commande qui va être suivie de dix autres, dont le dernier sera sur le Paquebot France en 1962.

Elle fait de nombreux voyages et en 1930, elle va rejoindre Mathurin Méheut aux Etats-Unis qui lui demande de participer à la réalisation d'une fresque pour l'auditorium de l'immeuble "Heinz & Co", à Pittsburgh dans l'état de Pennsylvanie. Ouvrage recouvert depuis, il n'en reste que quelques dessins préparatoires de Mathurin Méheut et des photographies.

En 1933, elle expose dans une galerie parisienne qui lui vaut de bons articles de critiques d'art. La même année à la Galerie Saluden, à Brest, elle y expose pour la première fois et le fera jusqu'en 1960. Même si elle peint beaucoup la Bretagne, elle peint également d'autres régions comme la Normandie ou la Charente.

En 1937, désireuse de s'ancrer en Bretagne, elle se fixe à Dinan et achète une propriété, La Grande Vigne dont la maison et le jardin sont en piteux état, mais elle tombe sous le charme du cadre. Avec son mari elle entreprend de gros travaux de maçonnerie et de jardinage et Yvonne Jean-Haffen va se charger de la décoration intérieure, en y réalisant des fresques et de décors de boiserie. Mathurin Méheut va y avoir une chambre qu'il va décorer lui-même. Maintenant qu'elle est installée à Dinan, elle va beaucoup peindre le long de la Rance.

Lors de nombreux voyages dans les provinces françaises mais également à l'étranger, elle peint des paysages et scènes où l'homme est omniprésent. Les techniques abordées par Yvonne Jean-Haffen sont aussi diverses que ses thèmes : Dessins, gouache, gravure, céramiques, objets peints, livres illustrés.

Durant la seconde guerre mondiale, Eugène Jean est mobilisé comme officier de réserve, puis occupe l'appartement parisien en y travaillant comme ingénieur. A Paris occupée, une vie d'artiste est devenue difficile et Yvonne Jean-Haffen va proposer à Mathurin Méheut et à un groupe d'artistes et littéraires de s'installer durant toute la guerre dans la propriété de la Grande Vigne, à Dinan où la vie et le ravitaillement est plus facile que dans la capitale. Après le conflit, la Grande Vigne va redevenir uniquement le pied à terre breton.

En 1941, le bâtiment qui abrite l'Institut de Géologie de Rennes est très récent, car il fut construit entre 1935 et 1938, rue du Thabor, près du parc du même nom, lorsque son fondateur, Yves Milon, le Doyen de la Faculté des Sciences, qui va devenir Maire de Rennes à la Libération et jusqu'en 1953, apprend que des fonds spéciaux sont disponibles pour aider les artistes à la décoration de locaux universitaires récemment construits. Yves Milon pense immédiatement à Mathurin Méheut pour en réaliser la décoration, car il avait remarqué deux ouvrages que le peintre avait exécutés au laboratoire de biologie marine de Roscoff, lors d'un séjour qu'il avait effectué là-bas.

La commande est passée et les sujets sont alors proposés, les toiles devront évoquer la vie terrestre et marine dans le passée et au présent. Mathurin Méheut va y réaliser 20 toiles et va associer à ce travail Yvonne Jean-Haffen qui va avoir en charge 5 toiles représentant des paysages géologiques bretons. Cette tâche n'est pas facile car nous sommes en pleine seconde guerre mondiale et ils vont être confrontés à plusieurs difficultés : matériaux, financements et déplacements. En Mai 1947, c'est l'inauguration de l'art au service de la science. Les œuvres de Mathurin Méheut et de Yvonne Jean-Haffen, après le déménagement de l'Institut de Géologie vers le campus de Beaulieu en 1972, l'ensemble des œuvres ne vont être réunies définitivement qu'en 1995.

Après la mort de Mathurin Méheut, survenue le 22 Février 1958, elle va se battre pour faire de la maison du peintre Lamballe un Musée Mathurin Méheut, ce qui va être fait en 1972. Devenu veuve en 1960, elle va se détacher de Paris et en 1992, elle prend la direction de ce Musée et la même année reçoit l'ordre de l'Hermine.

En 1987, conjointement avec son neveu, elle fait don de la Grande Vigne à la Ville de Dinan, qui va l'ouvrir au public en 1993.

Yvonne Jean-Haffen est décédée à Léhon (22), le 24 Novembre 1993.

Note et références

  1. à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole