Rue de Montfort

La rue de Monfort est une rue du centre-ville de Rennes, reliant la place Saint-Sauveur au nord à la place du Calvaire au sud.

Place du Calvaire : angle de la rue du Chapitre (à gauche) et de la rue de Montfort (à droite, place Saint-Sauveur au fond).
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Célèbre restaurant d'avant-guerre

Située sur le tracé de l'ancienne rue de la Mitrie (ou rue de la Mittrie) selon un plan du début du XVIIème siècle, elle est ouverte lors de la reconstruction de Rennes après l'incendie de 1720. Cette rue porte un nom qui ne se réfère pas à la cité de Montfort-sur-Meu, mais honore la mémoire de Jean de Montfort qui fut duc de Bretagne, sous le nom de Jean IV. En 1792, la rue s'appela la rue de la Révolution, et la place du Calvaire prit alors le nom de place de la Révolution[1]. Au début des années 1990, elle était connue régionalement comme la rue du Funk, car plusieurs bars de la rue diffusaient régulièrement du funk[2].







Jean de Montfort

 
Sceau de Jean IV, duc de Bretagne.
 
Le duc de Bretagne et ses conseillers, dans les Chroniques de Jean Froissard, 14e siècle.

(1339 - 9 novembre 1399, Nantes)

Jean IV de Bretagne  , aussi connu sous le nom de Jean V de Montfort, Jean le Conquéreur ou encore celui de Jean le Vaillant (en breton Yann IV) était le premier enfant de Jean de Montfort et de Jeanne de Flandre. À la mort de son père en 1345, en pleine guerre de succession, il devient comte de Richmond et de Montfort ainsi que duc de Bretagne en compétition avec Charles de Blois jusqu'en 1364. Aidé par des renforts envoyés par le Prince Noir, il écrasa l'armée adverse et tua son rival Charles de Blois à la bataille d'Auray, le 29 septembre 1364, et Du Guesclin fut fait prisonnier. Il est alors reconnu par le traité de Guérande, signé le 12 avril 1365, négocié avec la duchesse Jeanne de Penthièvre, veuve de Charles de Blois, comme seul duc de Bretagne, sous la suzeraineté du roi de France. Le duc prêta l'hommage simple au roi, à Paris le 13 décembre 1366.

Allié à l'Angleterre, il y avait passé de nombreuses années en exil lors de la guerre de Succession, y épousant une sœur puis une belle-fille du Prince Noir et il avait dû confier, ou confirmer à plusieurs capitaines et seigneurs anglais le contrôle de places fortes et de leurs environs (comme Brest) et il signe en juillet 1372 un traité d'alliance avec le roi d'Angleterre et en mars 1373, un corps de 4000 Anglais débarqua à Saint-Malo. La noblesse bretonne lui reprochait la présence de ces troupes et de seigneurs anglais jusque dans son gouvernement, et à la révolte ouverte d'Olivier de Clisson, de Bertrand Du Guesclin[3] et son cousin Olivier de Mauny, il fut attaqué par le roi de France Charles V sans que la noblesse bretonne ne le défende. Ne restèrent aux mains des Anglais que Brest, Derval, Auray et Bécherel et Charles V nomma le duc d'Anjou son lieutenant général "tant en Bretaigne Bretonnante comme en Bretaigne Gallo". Les Anglais échouèrent à prendre Saint-Malo. Il dut alors s'embarquer pour un nouvel exil en Angleterre.

 
Jean de Montfort et son épouse, Jeanne de Flandre, parents de Jean IV (Chroniques de Jean Froissart).

Charles V confisqua le duché fin 1378 à titre de sanction contre son vassal, pour le rattacher au domaine royal, comme l'avait fait Philippe Auguste à l'encontre des Plantagenêt, ce qui amena les Bretons à faire bloc contre lui. Sa reprise en main fut très brutale. À la mort de Charles V, en septembre 1380, une partie de la noblesse bretonne, révoltée, au premier rang de laquelle Jeanne de Penthièvre, appela Jean IV, qui débarqua avec les troupes anglaises à Dinard et reprit le contrôle du duché. Les Anglais prirent quatre places fortes maritimes et dix châteaux, places fortes stratégiques, pour garantir la dette que leur devait Jean IV pour cette reconquête du Duché.

Réconcilié avec Charles VI, à qui il rendit l'hommage,lors du second traité de Guérande, le 4 avril 1381, il gouverna en paix son duché. Mais il fit jeter au cachot Olivier de Clisson, connétable de France, convoqué, en juillet 1387, avec la noblesse bretonne, à un parlement à Vannes[4]. Clisson dut signer un traité désastreux pour ses propres intérêts en Bretagne[5].


Sur la carte

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Notes et références

  1. Notices sur les rues de Rennes par Lucien Decombe, Le Roy, éditeur - 1892.
  2. Interview de Antoine Minne, alias DJ Zebra, dans l'ouvrage Les musiques soul et funk - La France qui groove des années 1960 à nos jours, Vincent Sermet, éditions L'Harmattan, page 160
  3. rue Du Guesclin
  4. rue de Clisson
  5. Histoire de Bretagne, par E. Durtelle de Saint-Sauveur, t. 1 - 1936.