Rue du Cartage

La rue du Cartage est une ruelle du centre-ville de Rennes qui relie la place du Calvaire au nord au quai Duguay-Trouin au sud où elle se termine par un grand escalier correspondant au fort dénivellement de la place au quai.

Escalier montant vers la rue du Cartage. Au fond, le dôme du couvent des Calvairiennes, ultérieurement cinéma Pathé [1]
Extrait du plan 3Fi 12 des Archives municipales pour un projet de nivellement de la rue au XIXe siècle.

S'y tenait un marché appelé le Cartage et précédemment Quartage, les ducs de Bretagne y prélevant le quart des droits perçus sur les bestiaux exposés à la vente. L'origine du mot Cartage viendrait du mot "carretage" qui désigne un droit sur les charriots[2]. Sur la place alors appelée place de la Grande-Pompe, une fontaine publique, la principale de la ville, appelée pompe du Cartage avait été installée en 1510 et qui fonctionna jusqu'en 1595.

La rue selon la notice de Lucien Decombe

« Les administrateurs ne sont point obligés, paraît-il, de connaître l’histoire de leur ville. En voici la preuve : d’après l’orthographe administrative et officielle, le nom de cette rue est écrit Carthage, ce qui semblerait rappeler (et l’on se demande avec juste raison pourquoi) le souvenir de la célèbre cité africaine qui fut la rivale de Rome. Le vrai nom de la rue qui nous occupe est rue du Cartage, et voici son origine : très anciennement, la ville de Rennes possédait un marché appelé le Cartage ou Quartage, ainsi nommé parce que les ducs souverains de Bretagne y prélevaient à leur profit le quart des droits perçus sur les bestiaux vivants qui y étaient exposés en vente. En 1483, le duc François II créa à Rennes plusieurs marchés nouveaux, un notamment « en une place et maison nommée vulgairement Cartage, pour servir à vendre gruau, sel, cuyrs tant à poil que tannés, laines traissées, beures, graisses et plusieurs aultres denrées… ». Le 18 décembre 1612, cette halle fut détruite par l’explosion de vingt-sept barils de poudre qui y avaient été imprudemment déposés. C’est sur son emplacement que fut ouverte plus tard la rue actuelle, qui conduit de la place du Calvaire à la Vilaine, et qui fut elle-même en partie dévastée par un incendie en 1740. »

Lucien Decombe 1883licence

Au bas de la rue, sur le bras principal du fleuve se trouvaient les Moulins de la Poissonnerie

L'Hôtel de Chalais se situait dans cette rue avant sa destruction[3].

Selon l'Almanach des adresse de 1854, la rue fait partie de la paroisse Saint-Sauveur et du canton Nord-Ouest. Cette rue est à proximité de l'hôtel de ville et le maire De Moncuit y habite, ainsi que Me Pocquet, ancien notaire. Parmi les quatre autres adresses, se trouvent deux commerçants, les Sieurs Raulin boulanger et Du Ranquin, marchand de beurre.

Sur la carte

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Notes et références

  1. Anciennes salles de cinéma de Rennes
  2. "Histoire archéologique de l'époque gallo-romaine de la ville de Rennes", par Adolphe Toulmouche, 1847, page 150
  3. Notice no , sur Glad, base du service de l’Inventaire général du patrimoine culturel de la région Bretagne.
  • Sous la cote 3Fi 11, les Archives municipales conservent un plan en coupe de la rue et butte du Cartage : Profil de la rue et de la descente de la butte de Cartage - Plan de nivellement de la rue de Cartage. au XVIIIe siècle (1788). Les repères de niveaux sont de bas en haut de la coupe : au-dessus du Pont de la Poissonnerie - rue des Juifs - encoignure de l'hôtel de Liré - pignon de la Maison du Calvaire - Portail de l'hôtel Montgermont - façade de la Maison du Calvaire.