Saint-Rou : un mythe ou une réalité

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Article de Patrick LEMAIGNAN, paru dans : L’Echo de Saint-Sulpice-la–Forêt, dans les années 1990, reproduit ici avec son autorisation.


L’histoire d’une commune est faite d’une longue succession d’évènements pour la plupart vécus. Pourtant, la part de l’imaginaire, dans cette construction de l’histoire, n’est pas totalement absente. Combien de récits en effet, combien de légendes, rapportés par la tradition populaire, sont venus, au fil des époques, enrichir le Patrimoine Historique des pays. SAINT SULPICE LA FORÊT n’a pas échappé pas à cette règle. Il est en particulier une légende qui court notre campagne et que les anciens Sulpiciens se plaisent à transmettre, en guise d’héritage, aux générations futures.


LEGENDE DE SAINT ROU (rapportée dans l’Echo de Saint-Sulpice-la-Forêt, publication municipale, en …)

Déjà, au siècle dernier, un certain Henri Kerbeuzec, promenant sa rêverie solitaire dans notre belle forêt avoisinante, fit la rencontre d’une veille paysanne qui n’hésita pas à lui livrer la fameuse légende de Saint Rou. Ecoutons-le-nous raconter son aventure, que les lecteurs intéressés pourront découvrir en intégralité dans un petit ouvrage « la légende de SAINT ROU » recueilli en 1894, oublié sur un des nombreux rayons de la Bibliothèque Municipale de Rennes, œuvres certes sans prétention mais dont l’histoire si joliment contée ne peut laisser insensible notre cœur de Sulpiciens :

« Pendant l’été dernier, allant jouir un jour, à travers la forêt de Rennes, du chant des oiseaux, j’arrivais dans une clairière où se dressait une croix de bois mutilée mais toujours honorée. A ses pieds, en effet, gisait des couronnes encore récentes. Tout auprès s’étendait une nappe d’eau profonde, encadrée de roches grises.


Une vieille femme vint à passer : Ah, bonne mère ! lui criais-je, quelle est donc cette mare qui n’a point tari sous ce terrible soleil ? Une mare, Seigneur Dieu ! Dites la fontaine de Saint Rou dont l’eau guérit les fièvres les plus malignes. Voilà un Saint, bonne mère, qui n’est pas marqué dans les gros livres. Pourriez-vous me conter son histoire ? Ce n’est plus de mode, mon pauvre Monsieur, mais nos gens disaient autrefois que c’était un fameux chasseur. Or, il arriva dans une lutte contre une troupe de sangliers, que son cheval s’emporta et à se noyer dans cette fontaine. Regardez bien au fond, vous allez reconnaître sur une pierre énorme la maque du pied de la bête. Durant les tempêtes, on entend ici des hennissements effroyables. Et l’homme ? Il se noya aussi. Comme c’était un Saint, l’eau de la fontaine eût une vertu miraculeuse. »

Après ce dialogue, je me demandais s’il y avait un point de contact entre l’histoire et la traduction populaire. Mais où le trouver ?


Raoul de la FUSTAYE – devenu dans la langue du pays Raou puis Rou – avait été entraîné à la suite de Robert D’ARBRUSSEL par les prédications merveilleuses de celui-ci. Devenu lui-même puissant en parole et en œuvres devant Dieu et devant les hommes, il se retira dans la forêt de Rennes, y fonda une Abbaye indépendante, mourut le 6 Août 1129, fut enseveli dans son église abbatiale et canonisé par la foule.

Quand vous chercherez un frais paysage aux environs de la capitale de la Bretagne, allez au petit village de Saint Sulpice La Forêt visiter les ruines de l’œuvre de SAINT ROU : c’est toute une splendeur monastique passée.

Si au hasard d’une promenade en forêt, l’envie vous prenait aussi d’aller à la rencontre de SAINT ROU, n’hésitez pas à le faire : cette évasion dans un monde à la frontière du réel et de l’imaginaire vous offrira un moment de rêve, propre à vous faire oublier vos petits soucis quotidiens…Un conseil toutefois : pensez à demander votre chemin aux anciens de la commune qui, à leur tour, se feront un plaisir de vous conter, d’une manière sans doute encore plus savoureuse, la légende de SAINT ROU.