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Un temple protestant avait été inauguré à Rennes en 1834 mais, provisoire, sa vie fut brève en raison du petit nombre d'adeptes, évalué à 80. Pendant l'été de 1879 un pasteur écossais, Alexander Somerville,  est à Rennes pendant une semaine. Pour les conférences, avait été loué, impromptu, le local d'une patinoire et les pasteurs Charlier puis Chevalier le traduisent. L'auditoire passa de 200 personnes le premier jour à 300 pour la deuxième conférence, puis un millier pour la troisième,  1.400 à 1.500 pour la quatrième et 1.800 à la dernière. Ce constat était rapporté par le pasteur Vincent Moïse Arnoux qui conduisit, de 1872 à 1897, l’Église réformée de Rennes et une délibération du conseil presbytéral du 2 août 1875 décida l’achat d’un terrain et le rassemblement d’une somme de 20.000 francs pour la construction d'un temple. Le conseil acquit un terrain bien placé dans un nouveau quartier au sud de la Vilaine, 2 [[boulevard de la Liberté]], mais le lot valait à lui seul 24.000 francs. A la fin 1877, le pasteur s’adressa au préfet afin d’obtenir la déclaration d’utilité publique et une subvention. Finalement le secours de l’État ne représenta que 15.000 francs et tout le reste, soit près de 100.000 francs, fut fourni par des dons ou avancé par des emprunts. Un tel effort financier prouvait une relative aisance de l’assemblée protestante : l’état nominatif de 1873 fait apparaître effectivement quelques rentiers, industriels (en particulier dans la brasserie), et fonctionnaires.
Un temple protestant avait été inauguré à Rennes en 1834 mais, provisoire, sa vie fut brève en raison du petit nombre d'adeptes, évalué à 80. En 1857 un petit temple fonctionne au Puits-Mauger, 6, [[rue de Nantes]]. Pendant l'été de 1879 un pasteur écossais, Alexander Somerville,  est à Rennes pendant une semaine. Pour les conférences, avait été loué, impromptu, le local d'une patinoire et les pasteurs Charlier puis Chevalier le traduisent. L'auditoire passa de 200 personnes le premier jour à 300 pour la deuxième conférence, puis un millier pour la troisième,  1.400 à 1.500 pour la quatrième et 1.800 à la dernière. Ce constat était rapporté par le pasteur Vincent Moïse Arnoux qui conduisit, de 1872 à 1897, l’Église réformée de Rennes et une délibération du conseil presbytéral du 2 août 1875 décida l’achat d’un terrain et le rassemblement d’une somme de 20.000 francs pour la construction d'un temple. Le conseil acquit un terrain bien placé dans un nouveau quartier au sud de la Vilaine, 2 [[boulevard de la Liberté]], mais le lot valait à lui seul 24.000 francs. A la fin 1877, le pasteur s’adressa au préfet afin d’obtenir la déclaration d’utilité publique et une subvention. Finalement le secours de l’État ne représenta que 15.000 francs et tout le reste, soit près de 100.000 francs, fut fourni par des dons ou avancé par des emprunts. Un tel effort financier prouvait une relative aisance de l’assemblée protestante : l’état nominatif de 1873 fait apparaître effectivement quelques rentiers, industriels (en particulier dans la brasserie), et fonctionnaires.


Le temple est l’œuvre de l’architecte protestant brestois Abel Chabal. Le chantier se poursuivit pendant 3 ans, de 1879 à 1882. Il coûta au final un peu plus de 100 000 francs. Le ministre des cultes avait demandé dès 1878 à la ville de prendre la direction des travaux puis la propriété du temple, mais le conseil municipal avait refusé.
Le temple est l’œuvre de l’architecte protestant brestois Abel Chabal. Le chantier se poursuivit pendant 3 ans, de 1879 à 1882. Il coûta au final un peu plus de 100 000 francs. Le ministre des cultes avait demandé dès 1878 à la ville de prendre la direction des travaux puis la propriété du temple, mais le conseil municipal avait refusé.

Version du 30 août 2017 à 10:13

Le temple en 1906

Un temple protestant avait été inauguré à Rennes en 1834 mais, provisoire, sa vie fut brève en raison du petit nombre d'adeptes, évalué à 80. En 1857 un petit temple fonctionne au Puits-Mauger, 6, rue de Nantes. Pendant l'été de 1879 un pasteur écossais, Alexander Somerville, est à Rennes pendant une semaine. Pour les conférences, avait été loué, impromptu, le local d'une patinoire et les pasteurs Charlier puis Chevalier le traduisent. L'auditoire passa de 200 personnes le premier jour à 300 pour la deuxième conférence, puis un millier pour la troisième, 1.400 à 1.500 pour la quatrième et 1.800 à la dernière. Ce constat était rapporté par le pasteur Vincent Moïse Arnoux qui conduisit, de 1872 à 1897, l’Église réformée de Rennes et une délibération du conseil presbytéral du 2 août 1875 décida l’achat d’un terrain et le rassemblement d’une somme de 20.000 francs pour la construction d'un temple. Le conseil acquit un terrain bien placé dans un nouveau quartier au sud de la Vilaine, 2 boulevard de la Liberté, mais le lot valait à lui seul 24.000 francs. A la fin 1877, le pasteur s’adressa au préfet afin d’obtenir la déclaration d’utilité publique et une subvention. Finalement le secours de l’État ne représenta que 15.000 francs et tout le reste, soit près de 100.000 francs, fut fourni par des dons ou avancé par des emprunts. Un tel effort financier prouvait une relative aisance de l’assemblée protestante : l’état nominatif de 1873 fait apparaître effectivement quelques rentiers, industriels (en particulier dans la brasserie), et fonctionnaires.

Le temple est l’œuvre de l’architecte protestant brestois Abel Chabal. Le chantier se poursuivit pendant 3 ans, de 1879 à 1882. Il coûta au final un peu plus de 100 000 francs. Le ministre des cultes avait demandé dès 1878 à la ville de prendre la direction des travaux puis la propriété du temple, mais le conseil municipal avait refusé.

La façade sud du temple de Rennes s’ouvre sur une rose polylobée à motifs floraux. Deux versets accompagnent la représentation de la Bible ouverte : « Sondez les écritures » (Jean V verset 39) et « Mes paroles ne passeront point » (Mathieu 24, verset 35). Le choix d’Abel Chabal semblait évident pour nombre de protestants bretons. Rappelons qu’avec son fils Gaston, il est aussi le concepteur et l’architecte de la station balnéaire de Morgat, édifiée par l’industriel Armand Peugeot.

L’érection d’un édifice élégant à Rennes n’était pas inutile. Il offrait au culte minoritaire une visibilité officielle fort bienvenue dans une cité où le protestantisme avait fait jusqu’alors figure d’élément allogène.[1]

Références

  1. Les Protestants bretons. Cinq siècles de protestantisme en Bretagne, par Jean-Yves Carluer. 20 juillet 2017