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Albert Treyture
Albert Treyture
Résistant déporté (5 octobre 1893, Orthez, Basses-Pyrénées[1] - 10 mai 1945, Bergen-Belsen)
Albert Elisée est né à Orthez et s’est marié en février 1923. Contrôleur principal de la recette principale de La Poste à Rennes, il est franc-maçon de La Parfaite Union[2]. Il s'engage dans la Résistance dans le cadre de son milieu professionnel où son poste lui donne des possibilités stratégiques ; il devient responsable du réseau de résistance PTT pour toute la Bretagne, créé par lui en 1941 et qui fonctionna jusqu’en 1944, réseau de résistance P.T.T. le plus important de Bretagne[3].
Actions multiples
Ses actions sont nombreuses : il incorpore pour le temps de leur passage en zone libre certains prisonniers évadés, il remet de fausses cartes d'identité à plusieurs jeunes gens désireux de passer en zone libre. Dans son réseau, plusieurs postiers filtrent le courrier adressé aux organismes des forces d'occupation. Un cabinet noir a été installé dans lequel sont examinés tous les plis suspects et ceux qui contiennent des délations sont détruits.
Un réseau des PTT en toile d’araignée
Le réseau fondé par Albert Treyture prend alors une grande importance et occupe une place vitale dans le développement de la lutte clandestine en Bretagne. Il assure la diffusion de la presse patriotique, dresse un barrage devant les lettres de dénonciation, établit des relevés des transmissions allemandes, écoute les communications échangées entre les différents services des forces d'occupation, relève les schémas des lignes privées de la Kriegsmarine, fournit aux maquis et corps francs des plans précis pour les sabotages des câbles et des lignes souterraines à grande distance afin qu'ils puissent être coupés de telle façon que leur mise en état après la libération ne soit pas très compliquée, enfin renseigne en permanence les formations résistantes sur le mouvement des troupes ennemies. Cette toile d'araignée s'étend de plus en plus au fur et à mesure que les contacts entre postiers se multiplient. De son centre nerveux de Rennes, elle peut, à la fin de l'année 1943, rayonner sur toute la Bretagne.
Sa famille arrêtée…
Un agent de Fougères, soumis à la torture pendant deux jours et deux nuits, ne parla pas mais il ne supporta pas que les mêmes sévices soient infligés à sa jeune femme que les bourreaux étaient allés chercher. Ses aveux déclenchent une cascade d'arrestations qui vont s'étaler de février à juin 1944. La femme d’Albert et sa fille Micheline qui vient de passer sa 1re partie du bac, collaboraient à son action secrète; elles se présentèrent fortuitement, sans message spécial cette fois-ci, juste pour prendre le thé chez des correspondants du réseau, M. et Mme Maurice Ladoumègue au 12 rue de Châteaudun où le SD avait mis en place une souricière. Arrêtées elles sont conduites à la prison Jacques-Cartier[4]. Albert Treyture qui est alors entré dans la clandestinité, prend contact avec la Gestapo et obtient en échange de sa reddition la libération de son épouse et de sa fille. Il est arrêté le 13 mai 1944. Transféré de Rennes à Compiègne le 29 juin 1944, il est déporté NN le 28 juillet 1944 vers Neuengamme. (Matricule 39561). Il sera ensuite affecté au Kommando de Drutte, au sud de Brunswick, qui travaille pour les usines H. Göring à la production d’obus et de bombes. Il décède le 8 mai 1945 à Bergen-Belsen.
Il est cité à l'Ordre de la Nation pour les motifs suivants : Désigné au début de 1943 comme responsable départemental pour l'Ille-et-Vilaine, a rapidement mis sur pied un important noyau d'hommes sûrs et énergiques pour assurer les liaisons avec les groupements de résistance de toute la région. [5]
Le nom d'Albert Treyture figure avec ceux de ses camarades sur la plaque apposée dans la salle du public du bureau de Poste principal Rennes République.
Références
- ↑ Ancien nom des Pyrénées-Atlantiques jusqu'en 1969
- ↑ Rennes : Les Francs-Maçons du Grand Orient de France. Daniel Kerjan. PUR
- ↑ Cérémonie aussi sous les arcades à La Poste. Ouest-France 8 mai 2014
- ↑ http://www.ajpn.org/commune-Orthez-en-1939-1945-64430.html
- ↑ Journal officiel du 17 mars 1948. Secrétariat d'Etat aux PTT p. 2692
- ↑ https://docplayer.fr/64106871-Liberation-nationale-ptt.html