Aline Marie Pauline Lognoné

Fille d'un horloger et artisan serrurier du Second Empire, Aline Marie Pauline Lognoné est née le 1er septembre 1864 et décède avant le 9 mars 1932, à l'âge de 67 ans.
Épouse du sénateur de la IIIe République, Louis Lemarié et à l'écoute de la vie difficile des familles de marins (Terre-Neuvas) et de paysans du pays de Rennes, elle participe au plaidoyer des populations maritimes et des rivières, en défendant plusieurs causes dont celles des bâteaux-lavoirs très répandus dans Les lavoirs de Rennes.
À Rennes, il est prévu de rendre l'identité maritime et fluviale de la Vilaine à la lumière du jour place de la République d’ici 2030. Actuellement, dans l’hyper centre, la Vilaine est recouverte par un parking.
Edmond Hervé, ancien ministre et ancien maire de Rennes et Bertrand Delanoë, ancien maire de Paris avaient tous deux un grand-père Terre-Neuvas.
Une femme de terre, de mer et d'espoir
Les doris des Terre-Neuvas en route vers Rennes lors de la grande crue de 1881
L'inondation de 1881 à Rennes touche durement la population la plus pauvre de Rennes[1]. A une météo défavorable s'ajoutent des modifications dans l'environnement du bassin rennais : urbanisation, perte de zones humides tampons, extension du réseau routier.
Considérer cette inondation comme une fatalité "naturelle" avait permis aux autorités de cacher leur incapacité à gérer le problème, tant du point de vue de la prise en charge des sinistrés que dans la mise en place de solutions techniques. Toutefois, cette inondation fait prendre conscience de l'urgence de la situation (d'autant qu'elle se répètera les années suivantes) malgré les embûches administratives et financières[2].
Les bâteaux-lavoirs : la situation rennaise
Parallèlement à la nécessité de se laver, la ville est confrontée comme à Nantes à celle – non moins pressante – de laver le linge. En constante augmentation dans une ville en pleine expansion démographique, les bateaux-lavoirs qui sont amarrés dans tous les bras de l'Ille-et-Vilaine sont sans aucun doute le service le plus recherché par la population.
Parallèlement à la nécessité de se laver, la ville est confrontée à celle – non moins pressante – de laver le linge. En constante augmentation dans une ville en pleine expansion démographique, les bateaux-lavoirs qui sont amarrés sont sans aucun doute le service le plus recherché par la population.
L’administration des Ponts et Chaussées accorde une autorisation moyennant une redevance pour occupation temporaire
Vraisemblablement à cause des faibles revenus générés par de nombreux établissements, les enquêtes menées démontrent que les bateaux-lavoirs sont fréquemment en mauvais état. Le service des Ponts et Chaussées qui leur délivre les autorisations de stationnement temporaire essaie durant toute la seconde moitié du 19e siècle d’en limiter nombre car ces bateaux fixes compliquent la circulation, l’amarrage et le déchargement des navires.
La situation sociale des Terre-Neuvas
- Travail dix-huit heures par jour (plus pour les Mousses qui devaient se lever une heure plus tôt afin de préparer le café et sortir les vivres pour la journée et se coucher après les autres, afin de nettoyer les locaux communs). Tout cela, sans hygiène, pas d'eau ou presque (1 seau d'eau douce pour les 15/17 hommes de la bordée), le reste étant réservé à la cuisine. Aucun jour de repos durant des mois, seuls certains Capitaines leur laissaient célébrer la fête du 15 août pour qu'ils soient, ce jour-là, en communion avec leurs familles qui, là-bas au pays, effectuaient les mêmes gestes.
Peu de nouvelles : 22 mots par mois, à travers la lettre-radio maritime (sorte de télégramme) avec la modération du Capitaine qui veillait à ce qu'aucune mauvaise nouvelle ne parvienne au Marin durant campagne
- Des soins, oui, contrairement aux Voiliers où se déclarer "pâle" équivalait à renoncer à la campagne de l'année suivante, par punition du Capitaine
- Des loisirs : point ! Quelques moments de plaisir, pris la nuit sur le temps de sommeil (6 heures, repas compris) : "les petits plats de minuit" où les Terre-Neuvas se régalaient des Tours de gueule, joues, langues et cœur de morue
- Des sous : pas en tant que Mousse, où la part de pêche (zéro part cinquante) parfois négative ("être à retour") ajoutée aux avances ne permettait même pas de payer son Equipement (bottes, cirés et vêtements chauds)
- De la fierté, certes, celle de devenir Marin (matelot léger, puis matelot qualifié) et gagner substantiellement sa vie
- Pas de vie sociale, en ce sens que , partant en février et revenant en Décembre (avec une semaine à terre entre les deux ou trois voyages), le Terre-Neuvas
- Ne voit ni printemps, ni été, ignore ce qu'est le chant des oiseaux et la nature qui pousse;
- N'intéresse pas le Politique, car il ne vote pas
- N'assiste pas aux naissances des enfants conçus dans le creux de l'hiver
- Pourtant, il n'en tire pas d'amertume. Rentré au Pays, après avoir "pris ses invalides" (Retraite), il aime à venir le samedi matin dans son association de Terre-Neuvas, boire le verre de l'amitié avec les copains et leurs épouses respectées par leur rôle unique dans l'éducation des enfants et la gestion du ménage; et raconter leurs aventures.
Les besoin d'une infrastructure municipale pour les populations maritimes et des rivières
Le débat municipal s'oriente rapidement au début du XXè siècle sur l'importance d'accorder une agora structurée pour les filières des populations maritimes et des rivières, en en particulier pour l'acheminement des produits extra-frais comme la pêche.
Ces "travailleuses de la mer" tombées dans l'oubli de l'Histoire
En 1930, un étudiant perspicace, le nez en l'air, s'étonne à la vue de la statue de la ville de Saint-Malo sur le Palais du Commerce : «La statue symbolique qui, au Palais du Commerce, vise à représenter la ville de Saint-Malo, tient dans ses bras un morutier non moins symbolique. L’on peut remarquer que dans les voiles du bateau le vent souffle d’un certain côté et du côté contraire dans les cotillons de la femme. Nous avons été consulter l’architecte qui nous a déclaré qu’un pareil état de choses était simplement destiné à assurer la stabilité de la statue par le jeu des effets contraires. C’est possible, mais c’est grotesque. » [3]
La Criée de Rennes : petit retour sur son histoire pour acheminer des produits extra-frais de la mer et des rivières
À l'origine faisant partie intégrante du marché central de Rennes, la halle qu'occupe La Criée centre d'art contemporain depuis 1986 est celle où l’on fixait les prix de vente des produits vendus à la criée dans le reste du bâtiment.
Inauguration en 1923 de la « Criée municipale »
Le bâtiment des halles centrales fut construit par l'architecte Emmanuel Leray. Inauguré le 29 avril 1923, son nom inscrit sur le fronton indique encore « Criée municipale » bien que les activités de commerce en gros du poisson, puis de fruits et légumes aient cessé dans les années 1960. Les autres parties du bâtiment accueillent toujours un marché alimentaire ouvert tous les jours.
Le bâtiment des halles centrales fut construit par l'architecte Emmanuel Leray. Inauguré le 29 avril 1923, son nom inscrit sur le fronton indique encore « Criée municipale » bien que les activités de commerce en gros du poisson, puis de fruits et légumes aient cessé dans les années 1960. Les autres parties du bâtiment accueillent toujours un marché alimentaire ouvert tous les jours.
Composante des halles centrales
La Halle Centrale actuelle fut construite entre 1913 et 1926, par l'architecte de la Ville de Rennes, Emmanuel Le Ray. Commencée en 1913, les travaux sont vite interrompus par la première guerre mondiale et ne vont reprendre qu'en 1920.
Au centre, une cour a trois de ses côtés bordés par des galeries couvertes : grande halle aux poissons au sud, sur sous-sols, deux ailes en retour, plus étroites, destinée aux légumes et à la viande, et au nord la criée municipales. Les élévations, sur soubassement de granit avec appareillage des blocs à bossage en pointe de diamant, sont parées de brique jaunes, interrompu par de nombreux éléments décoratifs et polychromes (briques rouges, tuffeau,
faïence, grès). La décoration préfigure le style Art Déco que l'on trouve à la piscine Saint- Georges. A l'intérieur, l'ensemble des installations (étaux, viviers, fontaines) est revêtu de
carrelage et de céramique émaillée permettant un lavage abondant. L'éclairage et la ventilation sont assurés par des fenêtres latérales et un ensemble de lanterneaux. Les couvertures d'ardoise sont supportées par des charpentes métalliques. Les premiers commerçants s'y installent en 1923 et les travaux sont définitivement achevés en 1926. La Halle centrale est venue remplacer l'ancienne Halle aux grains qui était devenue le lieu de vente des poissons suite à la construction du Palais du Commerce, l'actuelle Poste Centrale où se trouvait cette poissonnerie.
Transformation en lieu de diffusion de l'art contemporain en 1986
L'espace occupé par La Criée est transformée en lieu de diffusion de l'art contemporain en 1986. Il se compose de deux salles d'exposition, l'une de 135 m2 et l'autre de 25 m2, ainsi que deux petites salles de 12 m2. Le centre d’art est d’abord administré par une structure associative : La Criée, Halle d’art contemporain. Dirigée par Yannick Miloux jusqu’au début des années 1990, elle propose une programmation d’expositions associée à la production d’œuvres et de publications. Faisant partie de la première génération des centres d’art, elle fait la part belle aux expositions monographiques d’artistes de renommée internationale : Dan Graham (1986), Erik Dietman (1986), Gloria Friedman (1986), Antony Gormley (1987), François Morellet (1989), Présence Panchounette (1989), Tania Mouraud (1990), Hubert Duprat (1990), Rolf Julius (1990), Ilya Kabakov (1992), etc.
La Criée centre d’art contemporain : l'eau qui parle
Implantée depuis 1986 en centre ville de Rennes, dans l’ancien marché aux poissons, La Criée centre d’art contemporain est un lieu d’expositions et de rencontres. Espace laboratoire, elle soutient la recherche, la production et la diffusion des artistes d’aujourd’hui et de leurs œuvres, dans et hors ses murs[4].
Daylighting : mais c'est l'eau qui parle (Euridice Zaituna Kala, février-avril 2025)
À travers l’exposition Daylighting, mais c’est l’eau qui parle Euridice Zaituna Kala porte la voix de nombreuses luttes – écologiques, féministes, autochtones – qu’elle fait converger et qu’elle relie à sa propre histoire et à l’histoire de Rennes. L’exposition est également un hommage vibratile, sensuel et lumineux aux puissances du vivant.
À Rennes, il est prévu de rendre la Vilaine à la lumière du jour place de la République d’ici 2030. Actuellement, dans l’hyper centre, la Vilaine est recouverte par un parking. La Criée centre d'art contemporain est un équipement de la ville de Rennes. Elle est labellisée Centre d'art contemporain d'intérêt national.
Médiation culturelle
La Criée met en œuvre des actions de médiation culturelle pour faciliter la rencontre et les échanges entre les artistes, les œuvres et les différents publics. Les actions sont pensées à partir de la programmation artistique et sont renouvelées chaque saison.
La médiation culturelle est développée selon deux approches : -- Autour des expositions : avec un programme de rencontres tous publics, des visites et ateliers conçus sur mesure pour les groupes ou des parcours d'éducation artistique et culturelle -- Hors-les-murs : avec des projets de résidences de recherche, de création et de transmission sur différents territoires, à Rennes, sur le département et en région Bretagne.
Toutes les actions de médiation sont conçues et menées en partenariat avec un réseau d'acteurs et d'actrices, professionnel·les de l'éducation, de la pédagogie, de l'enseignement supérieur ou œuvrant dans le champ social, de la santé, du handicap ou de l'insertion. Pour tous les publics, nos actions privilégient la découverte, l'expérimentation, la coopération au plus près de la création artistique.
La médiation est aussi pensée comme un espace laboratoire, avec la création d'outils conçus avec des artistes, des graphistes et designers autour de notre programmation artistique : jeux d'artistes, éditions réalisées pour et avec les jeunes publics ou podcasts.
Portée par des projets artistiques singuliers, La Criée développe une dynamique de transmission dans un esprit de partage et d'échanges, au centre d’art, sur les territoires et dans l’espace numérique Correspondances.
Références
TANGUY, Jean-François, “Inondations à Rennes : la grande crue de 1881. Une société urbaine au miroir d'une catastrophe "naturelle",” DIPOUEST, consulté le 16 avril 2025, https://dipouest.nakalona.fr/items/show/54129.
- ↑ https://dipouest.nakalona.fr/items/show/54129
- ↑ https://multimedia.inrap.fr/atlas/Rennes/syntheses/par-themes/La-ville-et-son-fleuve-une-histoire-compliquee
- ↑ « Par l’A... – Tempête », L’A n° 6 J. 6 mars 1930,p. 1
- ↑ https://www.la-criee.org/fr/