Jean Baptiste Chanvril (1861-1917)

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La halle aux Toiles vue de l'angle de la rue Maréchal Joffre et rue du Pré-Botté. Photo le Couturier (c) Inventaire général, ADAGP
La halle aux toiles (en arrière-plan l'immeuble à l'angle du quai Emile Zola et de la rue Maréchal Joffre
Réglement du 3 décembre 1825. (Site Philippe Saint-Marc)
Dévidoir vertical. Roue à huit branches à rayon variable avec moyeu renforcé de deux pièces métalliques; la partie porteuse du fil parait coulisser sur la partie dormante grace à des tiges boulonnées à ailettes. Ce moyeu mobile repose sur deux montants verticaux reposant sur un piétement rectangulaire.
Les toiles de Bretagne - Lin et chanvre en Bretagne

Jean Baptiste Chanvril(1861-1917) est le fondateur de la Maison Chanvril qui fut une importante demeure de marchands de toiles située dans le centre historique de Rennes, 7 Rue Maréchal Joffre, située à l'angle du quai Emile Zola et l'ancienne Halle aux Toiles de Rennes et bourse de commerce[1].

L'importance de la fabrication et du commerce des toiles en Bretagne de la fin du 18e siècle au début du 19e conduit Rennes à dédier un bâtiment à ce commerce. En 1823, le maire Louis de Lorgeril décide donc de faire construire une "halle aux toiles, fils et filasses" au centre de la ville.

L'inventeur du plus vieux commerce de Rennes : la Maison Chanvril (105 ans d'existence) fondée en 1889

Un héritage familial charnière entre tradition et modernité

Descendant de marchands de toiles et de tisserands, fils de Mathurin Marie Chanvril (1829-1893) et de Marguerite Cochard (1833-1898), Jean-Baptiste Chanvril fut un homme d'affaires, marchand de toiles, né le 21 octobre 1861 à Grâce Uzel et décédé le 15 septembre 1917 à Rennes, à l'âge de 55 ans.

Il s'est marié le 17 août 1897, à La Chapelle-Chaussée (au nord de Rennes) avec Anne Marie Colvez (1861-1902)

Il est le père de Marguerite Chanvril (1901-1983).

Un héritier des maîtres anciens mais parfaitement capable d'innover et de se livrer à ses propres expériences

« Un bureau de coton à la Nouvelle-Orléans » d'Edgar Degas est un très célèbre tableau où Degas a peint ses deux frères, négociants en coton, dans leur manufacture en Louisiane. En fait, le tableau était destiné à un certain William Cottrill, fournisseur de textile à Manchester. C'était la raison pour laquelle tous les personnages dans ce bureau sont masculins. D'ailleurs, Manchester était une ville prospère grâce à l'industrie textile du coton. Or, victime de la Grande Dépression (1873-1896), Cottrill dut vendre, en avril 1873, sa maison et tous ses tableaux possédés par lui.

Toiles de Bretagne, de la déchirure à l'exil vers Rennes

Les Presses universitaires de Rennes ont publié en open édition l'ouvrage : Toiles de Bretagne de Jean Martin.

Dans le Chapitre XII. La déchirure, il raconte :

Le premier tiers du xixe siècle a prolongé le délabrement d'une manufacture déjà profondément affectée par les révisions douanières espagnoles de 1779 et par le blocus maritime anglais de 1793 à 1802. Entre cette dernière date et 1830, l'état permanent de guerre qui caractérise la période impériale a été suivi de l'accession à l'indépendance des colonies espagnoles d'Amérique latine. Les marchands de toiles « bretagnes » ont alors tenté de résister à toutes ces contraintes, en s'ouvrant au marché intérieur français ou en ranimant leurs exportations. Mais les concurrences prussiennes, anglaises puis belge ont eu raison de leurs velléités. Les conséquences de ce repli ont été catastrophiques pour les tisserands de la manufacture qui ont alors été confrontés au dilemme : l'exil ou la mendicité[2].

Grâce Uzel, carrefour central de la route des diligences entre Rennes et Concarneau

Ses habitants sont appelés les gracieux, gracieuses.

Grâce Uzel était située, à l'origine, sur la route des diligences qui faisaient la route entre Rennes et Concarneau. La commune s'est construite autour d'une chapelle érigée à cet endroit (Notre Dame de Bon Voyage). Les voyageurs faisaient une pause et les marchands achetaient les toiles de lin aux habitants, une des principales productions locales à l'époque, notamment les toiles fines des linges d'autel.

La commune à changé plusieurs fois de nom, Grace (1801) puis Grâce (1877) et enfin Grâce-Uzel (decret du 12 novembre 1890) pour la différencier de Grâces à côté de Guingamp.

La mairie date du 18 ème siècle et les plus anciennes maisons du bourg sont datées de 1646 à 1793. Une halle aux toiles s'élevait sur la place.

Rennes, une ville de reconquête dans les affaires face à l'exode rural

La production des toiles bretagnes a connu un déclin progressif dans ces quatre marchés principaux : manufacture de Quintin, Uzel et Loudéac, sans oublier Moncontour.

Yann Lagadec, dans son article « Les toiles bretagnes : un produit d’exportation », Bécédia [en ligne], ISSN 2968-2576, mis en ligne le 30/11/2016 rappelle la conjoncture très irrégulière des bretagnes, une production textile de premier plan[3].

Un Dévidoir vertical conservé au Musée de Bretagne (Champs Libres de Rennes)

Un Dévidoir vertical de Grâce-Uzel est conservé dans les collections du Musée de Bretagne.

Un Dévidoir vertical de Grâce-Uzel est conservé dans les collections du Musée de Bretagne aux Champs Libres de Rennes[4].

Numéro d'inventaire : 980.0058.4 Description : Roue à huit branches à rayon variable avec moyeu renforcé de deux pièces métalliques; la partie porteuse du fil parait coulisser sur la partie dormante grâce à des tiges boulonnées à ailettes. Ce moyeu mobile repose sur deux montants verticaux reposant sur un piétement rectangulaire.

Liens

  • Toiles de Bretagne, vidéo de la collection "Les Bretons et leur Histoire" - Canal U[5]
  • Le site "lin et chanvre en Bretagne, la route des toiles"[6]
  • Le site "la maison du tisserand, atelier des toiles bretagnes"[7]