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Lucie Randoin

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Lettre de candidature de Lucie Randoin (1885-1960) à l’Académie de médecine

Lucie Randoin (1885- 1960) fut la première femme biologiste à l'Académie de médecine à imaginer notre futur entre science et nature, en développant une expertise pointue en matière de nutrition. Rennes cultive chaque année un bouillonnement et une mise en réseau des nouvelles techniques agricoles et d'élevage, environnement, alimentation animale, génétique, économie d'énergie, numérique au service de l'agriculture à travers le SPACE de Rennes.

Guichen Pont-Réan (Ille-et-Vilaine) fait partie des rares communes de France à avoir une rue Lucie Randoin. Plusieurs associations de Betton et de Saint-Grégoire ont soutenu l'idée d'un timbre à l'effigie de Lucie Randoin[1]. Après la participation de Rennes Métropole à l'exposition universelle de Milan en 2015 ("Nourrir la planète, Énergie pour la vie"), le territoire célèbre 58 ans d'amitié avec le Japon à l'occasion de l'exposition universelle d'Osaka au Japon prévue en 2025. Rennes et Sendai se sont jumelées en 1967, à la suite de la crise ostréicole qui a frappé la baie de Cancale dans les années 60.

Lucie Randoin, née Fandard à Bœurs-en-Othe(Yonne)[2], est une biologiste française[3] à l'origine d'études pionnières en matière de nutrition et de santé du vivant. Les travaux de cette scientifique oubliée au parcours très atypique ont permis de développer des filières du territoire entre terre et mer[4]. Dans les années 60, des problèmes de pénurie sont apparus lorsque les coquilles d'huîtres ont commencé à disparaître en raison de nombreuses maladies. Les parcs à huîtres étaient tous décimés dans la baie de Cancale. C'est à cette période que les Japonais sont arrivés en France en offrant de nouveaux naissains de la baie de Sendaï.

Pour célébrer l'amitié et la coopération franco-japonaise, un jumelage fut signé en 1967 entre Rennes et Sendaï. L'association de jumelage travaille en collaboration avec le "Sendai International Relations Association" (SIRA) .

Les publications scientifiques de Lucie Randoin ont permis de valoriser les apports de coquillages et minéraux marins situées et capables de renforcer le calcium de coquilles d'œufs. Elle a aussi entretenu des relations épistolaires avec plusieurs innovateurs[5],Théophile Lognoné(1895-1974) lorsqu'il a fondé les industries Probiomer.

Elle est la fille d'Arthur Fandard, propriétaire domicilié au hameau des Guesney (Bœurs-en-Othe), et d'Estelle Augustine Ernestine Gauvin.

Émission de timbre Lucie Randoin en 2025 (info rendue officielle le 8 janvier 2024)

Par décision de La Poste, datée du 22 décembre 2023, l’émission Lucie RANDOIN (1885-1960) est inscrite au programme philatélique de 2025 dans la rubrique Industrie, science et technique. La Commission philatélique avait validé cette proposition au cours du mois de novembre 2023 et la décision publiée (rendue publique) le 8 janvier 2024.

Le parcours d'une grande biologiste

Une carrière prometteuse dans la recherche et l’enseignement

Licenciée es sciences (1908), elle obtient son diplôme d'études supérieures (1909) puis est agrégée de sciences naturelles en 1911, à une époque où l’agrégation était en pratique "réservée" aux hommes. Contrairement à d'autres concours d'agrégation, celui de sciences naturelles est commun aux hommes et aux femmes et classe les candidats, hommes et femmes, dans une même liste. Lucie Randoin est classée deuxième. Elle est la seconde femme agrégée de sciences naturelles, la première étant Marie Thérèse Eugénie Robert en 1907. Devenue Docteure ès-sciences (1918), elle a soutenu une thèse intitulée "Sucre libre et sucre protéidique du sang", le 14 mai 1918 à la Faculté des Sciences de Paris. Elle est élève d'Albert Dastre. Durant sa carrière, elle fut préparatrice au Laboratoire de Physiologie de la Sorbonne du 1er janvier 1918 au 31 octobre 1919, puis devint directrice du Laboratoire de physiologie à l'Institut national des recherches agronomiques (Services au Ministère de l'Agriculture) du 1er juillet 1922 au 1er avril 1931. Elle a été la première femme à enseigner à la Faculté de médecine de Paris. Elle est la fondatrice de l'Ecole Supérieure Technique de Diététique. Appartenant aux Services au Ministère de l'Education nationale, elle fut directrice du Laboratoire de physiologie de la Nutrition à l'Ecole pratique des hautes études (EPHE) du 1er avril 1931 au 1er octobre 1953, soit durant une période de 22 ans. Elle fut directrice du Laboratoire de Physiologie de la Nutrition au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) dès le 1er octobre 1953. Elle termina sa carrière avec la fonction de directrice générale honoraire du CNRS. Elle fut directrice des Etudes de l'Institut Supérieur de l'Alimentation dès 1939, et de la 1ère année de l'Ecole nationale de Diététique dès le 1er octobre 1951. Sous l'impulsion de Lucie Randoin et Jean Trémolières, cette première école publique s'ouvrit à Paris dans le cadre d'un lycée technique. Elle fut rapporteur auprès du Conseil supérieur de l'Enfance (1947), membre du Conseil d'Administration de l'Hygiène par l'exemple, membre du Comité consultatif nationale de l'Hygiène scolaire et universitaire (1954), membre du Conseil d'Hygiène publique et de salubrité du département de la Seine (1955).

Un rôle actif pendant les deux guerres

Pendant la guerre de 1914-1918, Lucie Randoin a assuré, à titre bénévole, la direction des travaux pratiques au Laboratoire de Physiologie de la Sorbonne, en l'absence du chef de Travaux & des Préparateurs, tous mobilisés, d'Octobre 1914 à Janvier 1918.

Des vaccins tenus secrets …

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle a conservé des sérums et vaccins de l'Institut Pasteur dans les sous-sols de l'Institut d'Hygiène militaire de 1943 à 1944, à destination de la Résistance. Dans un courrier adressé au directeur du CNRS en octobre 1944, elle fait également mention d'autres faits de résistance au sein de son service durant l'Occupation allemande. En effet, le Laboratoire de Physiologie de la Nutrition qu'elle dirigeait a hébergé temporairement un prisonnier évadé qui fit partie des Forces Françaises de l'Intérieur, un membre du Comité directeur de l'OCM, une traductrice-biliographe d'origine russe, naturalisée française et de confession juive, ainsi que quelques jeunes hommes affiliés au Laboratoire et réfractaires au Service du Travail obligatoire (STO). De même, en vue du maintien de la santé publique, Lucie Randoin n'a cessé de faire, plus ou moins clandestinement, des confé­rences sur l'alimentation », en zone libre et zone occupée.

Des publications nombreuses et des succès rencontrés en matière de vulgarisation scientifique

De 1910 à 1957, elle comptabilise près de 500 publications scientifiques, notes à l'Académie des des Sciences, à la Soc.de Biologie, communications à la Soc. de Chimie biologique, à l'Acad de médecine, à la Soc. de Pharmacie de Paris, à la Soc. des Experts Chimistes de France, à l'Assoc. des Physiologistes, à la Soc.de Chimie industrielle. Elle a fait un très grand nombre d'interventions à la Radio et participa à plusieurs émissions de télévision. En 1956 elle a été chargée d'organiser pour la radio et de faire elle-même, sous le nom de "Tribune de la Santé", un enseignement public qui dura 3 mois et qui eut un grand succès. Elle a publié-outre plusieurs, centaines de brochures-une quinzaine d'ouvrages scientifiques, notamment: Les données & les inconnues du Problème alimentaire (1927, 900 pages), Les vitamines(en collab. avec H. SIMONNET, 1932), Vues actuelles sur le problème de l'Alimentation (1937), L'alimentation et la Vie (1941), Régimes, vitamines et équilibre alimentaire. Vers une thérapeutique nouvelle (1942), Les rations alimentaires équilibrées, Guide pratique de l'alimentation (1951), ou encore Causeries faites à la Tribune de la Santé.

Une défenseuse de l’équilibre alimentaire

Lucie Randoin a contribué fortement à établir définitivement l'influence primordiale d'une alimentation complète & correctement équilibrée sur la santé physique et morale des individus. Elle a formulé des règles d'équilibre alimentaire. Elle a insisté sur le rôle thérapeutique des rations constituées selon des règles, sur les rapports entre le problème de l'alimentation et celui de l'alcoolisme, etc. Lucie Randoin est l'une des plus grandes spécialistes françaises des questions de nutrition. Ses travaux ont porté essentiellement sur les vitamines, en montrant le rôle tenu par ces substances dans l'alimentation quotidienne. Elle s'est non seulement intéressée à la recherche, mais aussi à l'application de ses découvertes à la vie pratique, en particulier lors des périodes de restriction pendant la Seconde Guerre mondiale.

Une ambassadrice des sciences lors de conférences internationales

Membre titulaire de la Société de Biologie élue le 21 mars 1931, elle fut présidente de la Société de Chimie biologique en 1945, secrétaire générale de la Société scientifique d'Hygiène alimentaire, Commandeur de la Légion d'honneur, Lucie Randoin est élue membre libre de l'Académie de Médecine le 21 mai 1946. Elle fut secrétaire générale de la Société scientifique d'Hygiène alimentaire dès 1942. Elle a représenté la France, comme déléguée française, aux Conférences internationale pour la standardisation des Vitamines (juin 1931 - juin 1934, Londres, Société des Nations). Elle a également participé à des Congrès scientifiques : à la fois français et étrangers (Boston en 1929, Rome en 1932, Madrid en 1934, Bruxelles en 1935, Constantza en 1936, Bâle, Berne et Lausanne en 1950, Rome en 1955 et de nouveau Lausanne en 1955.

Hommages et récompenses

Après le décès de Marie Curie en 1934, aucune femme n'est entrée à l'Académie de médecine avant Lucie Randoin. Un siècle plus tard, la place des femmes dans les institutions médicales reste congrue.

Elle fut élevée au rang de "Commandeur" de la Légion d'honneur en juillet 1958, par décret rendu sur le rapport du Ministère de l'Education nationale, après avoir été "officier" le 15 décembre 1948 et "chevalier" le 26 juillet 1933. Elle a obtenu le rang de chevalier puis Officier du Mérite agricole (1930 puis 13 Avril 1957), d'Officier de l’Ordre de la Santé Publique (21 Janvier 1956), de Commandeur de l'Ordre des Palmes Académiques (19 Février 1957), d'officier du Mérite Sanitaire de Roumanie.

Vie personnelle

Elle se maria le 28 juillet 1914 avec Arthur Randoin, avec qui elle n'a pas eu d'enfant.

Dernière adresse connue : 16, rue de l'Estrapade (Paris, 5ème arrondissement). Elle a également habité au 7, Pont des Demoiselles (Toulouse).

Un prix Lucie Randoin est attribué chaque année au cours des Journées Nationales de Diététique et de Nutrition.

De l'importance de décloisonner l'innovation

BioNTech en Allemagne

L'innovation ouverte apporte des réponses plus efficaces par rapport à l'innovation « en silo ».

Les deux premiers vaccins contre la Covid-19 disponibles en Europe sont issus de deux entreprises fondées par des universitaires, BioNTech en Allemagne, créée par trois chercheurs de l’université de Mayence, et Moderna, fondée par un biologiste d’Harvard. Avec la grande bascule de la pharmacie de la recherche chimique vers la biotechnologie, l’essentiel des nouveaux médicaments est issu en tout ou partie des travaux académiques, d’où le succès mondial de la région de Boston, aux Etats-Unis, siège d’Harvard et du MIT. La crise sanitaire souligne un vrai besoin car la recherche pharmaceutique est aujourd’hui l’activité économique et industrielle la plus liée à la recherche fondamentale. Aucun autre secteur n’a autant besoin d’un lien fort et direct entre les entreprises et les laboratoires des universités. A ce titre, il faut aussi encourager l'esprit d'entreprise en université, en y intégrant le prisme de l'entrepreneuriat au féminin.

Un appel en faveur de la conception d'un timbre à l'effigie de la biologiste Lucie Randoin

Un appel a été transmis en 2021 à Philaposte (filiale du groupe La Poste chargée de l'émission de nouveaux timbres).[6]

Nourrir la planète, Énergie pour la vie, la participation de Rennes métropole à l'exposition universelle de Milan en 2015

Site de l'exposition universelle de Milan en 2015

« Bien manger, aujourd'hui et demain » : c'est avec ce leitmotiv que le pays de Rennes, pilier de l’agroalimentaire en Europe, s’installait à l’Exposition universelle de Milan, du 20 août au 2 septembre 2015 sur le pavillon France. Rennes Métropole n'y était pas seule puisque Quimper Communauté et Saint-Brieuc Agglomération étaient aussi du voyage, avec l'objectif de mettre en avant les produits et les producteurs de Bretagne.

Pendant 15 jours, 300 m2 étaient occupés par la Bretagne au sein du pavillon France (réalisation confiée à l'agence économique Bretagne Développement Innovation avec le concours de la Chambre régionale d'agriculture).

A noter que la Bretagne a organisé le 25 août une journée officielle où elle a accueilli sur son espace les industriels bretons de l’agroalimentaire, les représentants des territoires et des structures partenaires.

L'économie bleue, un moteur des échanges de la coopération franco-japonaise, à l'instar du jumelage Rennes Sendai de 1967

Baie de Cancale, berceau du jumelage de Rennes avec la baie de Sendai en 1967

Dans les années 60, il y a eu de gros problèmes de pénurie car les coquilles d'huîtres ont commencé à disparaître en raison de nombreuses maladies. Les parcs à huîtres étaient tous décimés dans la baie de Cancale. C'est à cette période que les japonais sont arrivés en France en offrant de nouveaux naissains de la baie de Sendai.

Pour célébrer l'amitié et la coopération franco-japonaises, un jumelage fut signé en 1967 entre Rennes et Sendaï. L'association de jumelage travaille en collaboration avec le "Sendai International Relations Association" (SIRA) .

Après la participation de Rennes métropole à l'exposition universelle de Milan en 2015 ("Nourrir la planète, Énergie pour la vie"), le territoire pourra célébrer 58 ans d'amitié avec le Japon à l'occasion de l'exposition universelle d'Osaka au Japon prévue en 2025.

L’Expo d’Osaka en 1970, la toute première au Japon et en Asie, avait été un symbole de la rapide croissance économique de l’Archipel et elle reste un des rendez-vous les mieux réussis du pays.

Vingt ans après l’Expo 2005 Aichi, l’Expo 2025 Osaka, Kansaï réunira à nouveau la communauté internationale au Japon.

En 2025, nous ne serons qu’à quelque cinq années de 2030, la cible fixée par les Nations Unies pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD), Elle sera donc cruciale pour redoubler d’efforts afin de réaliser ces objectifs. L’Expo 2025 Osaka, Kansaï deviendra donc un tremplin stratégique pour concrétiser les ODD à l’horizon de 2030.

La “Société 5.0” est la stratégie nationale du Japon, visant à instaurer une société centrée sur l’humain, qui progresse au plan économique et qui résout ses problèmes sociaux grâce à un système associant de façon sophistiquée l’espace tant physique que virtuel. Elle évoque une nouvelle forme de société, apparaissant après celle de la chasse, de l’agriculture, de l’industrie et de l’information.

Une société à même de résoudre ses divers enjeux au niveau planétaire par des technologies, tels que l’Internet des Objets (IoD), l’Intelligence Artificielle (IA), la robotique, les mégadonnées et la biotechnologie est une société qui aura concrétisé les ODD.