Rennes et l'inscription à l'UNESCO du savoir-faire horloger transmanche

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L'hôtel de Palys, 18, quai Duguay-Trouin, détruit en 1958
Le quai Duguay-Trouin à gauche, le quai Lamennais, à droite : le calme de 1900; carte B. F. Paris
Promenade dominicale quai Duguay-Trouin vers 1900
Les quais en 1859. Vue stéréoscopique dans Narrative of a Walking Tour in Brittany Lovell Reeve

Dans son tour de France 2025 de la création horlogère, le magazine Le Point a cité Rennes comme ville de sauvegarde de l'héritage horloger méconnu de sa région. Cet hommage a été rendu dans les colonnes du Point le 17 avril 2025 au sein de la rubrique style, mode et design[1].

À Rennes, des horlogers indépendants façonnaient dès le Moyen Âge des montres de navigation pour les marins bretons

L’enquête réalisée commence son propos introductif en indiquant que l'horlogerie hexagonale fait désormais des infidélités aux massifs jurassiens en s’installant en Corse, en Bretagne ou au Pays basque. Elle précise : "À Rennes, des horlogers indépendants façonnaient dès le Moyen Âge des montres de navigation pour les marins bretons".

Le Quai Duguay-Trouin de Rennes : un quai d'inspiration à l'image du Quai de l'horloge à Paris ?

La montre 1712, hommage au Quai Duguay-Trouin, mémoire urbaine du corsaire René Duguay-Trouin

Abordage, une jeune pousse horlogère fait également parler d'elle, créée par deux frères, Xavier et Guillaume Graff, unis par une passion transmise par leur grand-père. L'un est designer, l'autre entrepreneur. Tous deux ont souhaité rendre hommage à l'héritage horloger méconnu de leur région.

Les riches armateurs et officiers de marine, comme Duguay-Trouin ou La Motte Piquet, étaient des clients importants pour les horlogers, commandant des montres précises et souvent luxueuses.

Ce patrimoine horloger est soutenu et mis en valeur, depuis 2020, par la reconnaissance de l’UNESCO en tant que patrimoine immatériel mondial.

1712 est choisie en référence à l’année où le corsaire et officier de marine Duguay-Trouin ramène Noguette en Bretagne, une cloche de cathédrale.

L'influence du fondeur rennais Etienne Le Courant

Fondeur à Rennes, Etienne Le Courant fit une cloche pour Moncontour en 1775 et un timbre pour Saint-Jean de Lamballe, la même année. On trouve à Rennes, à la même époque, les fondeurs Philippe et Etienne Philippe, probablement ce sont le même personnage qu'Etienne Le Courant. On trouve Le Courant, sans prénoms, mentionné à Notre-Dame de Lamballe de 1775 à 1832. En 179x, il refondit, pour la ville de Saint-Malo, des canons rapportés par Duguay-Trouin dont l'un subsiste au château. En 1832, il refit la célèbre cloche appelée Noguette.

Le plaidoyer du Sénat

Une question écrite déposée le 08/05/2025 à l'occasion de la journée de l'Europe célébrée le 9 mai de chaque année

M. le ministre délégué auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé de l'Europe est interrogé par le Sénat sur l'opportunité d'inscrire le savoir-faire de l'arc horloger transmanche entre la France et l'Angleterre[2].

En effet, l'UNESCO a inscrit depuis le 16 décembre 2020, les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d'art comme une tradition vivante de l'Arc jurassien franco-suisse. Toutefois, il resterait à élargir cette sauvegarde au regard des pôles d'intérêts historiques et culturels propres d'autres régions.

L'influence des Stuarts à Rennes, Fontainebleau, Saint-Germain-en-Laye, Dol-de-Bretagne

En particulier, l'influence des Stuarts à Rennes, Fontainebleau, Saint-Germain-en-Laye, Dol-de-Bretagne mériterait d'être célébré en 2025, année du 350e anniversaire de l'Observatoire royal de Greenwich. Et encourager d'autres travaux pour souligner l'intérêt des sciences.

Espionne du roi Louis XIV et maîtresse du roi anglais Charles II Stuart, Louise de Keroual a attiré l'attention sur les travaux et les instruments de l'Observatoire royal de Paris dirigé par le grand Cassini, visant à une mesure plus fiable de la longitude pour la navigation en haute mer.

Cette information a conduit le roi d'Angleterre à engager la construction de l'Observatoire royal de Greenwich, dont l'inscription à l'UNESCO symbolise aujourd'hui les efforts artistiques et scientifiques des XVIIe et XVIIIe siècles.

Historiquement, les avancées horlogères et maritimes sont liées. L'apparition des premières horloges maritimes, qui conservaient la mesure du temps même sur un navire en mouvement, fut une révolution. Jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, la navigation en haute mer sans repères était périlleuse. La longitude imposait de connaître l'heure réelle précise.

Par son talent diplomatique, Louise de Keroual a favorisé l'ouverture de l'horlogerie et la mesure du temps (quête de la longitude) dans l'engrenage de la navigation en mer et dont la Grande Rue des Stuarts célèbre encore aujourd'hui l'importance pour le développement des techniques horlogères.

En 1684, Louis XIV, à la demande de Charles II qui avait fait valoir que cette terre avait appartenu à ses ancêtres les Stuarts, avait honoré Louise de Keroual du titre de duchesse d'Aubigny.

Le Sénat propose d'engager cette procédure d'inscription autour de la date symbolique du 9 mai, durant la Fête de l'Europe.

Références du journal officiel de la république française

Publiée dans le JO Sénat du 08/05/2025 - page 2244

2000 ans d'histoire à Rennes avec le Couvent des Jacobins: quid des Jacobites ?

Des statuettes en alliage cuivreux découvertes lors des fouilles de l'INRAP sur l'ancien Couvent des Jacobins, pourraient indiquer une dévotion à Mercure, dieu du commerce, des voyageurs et des carrefours[3].

Bref histoire de l'horlogerie

L’horlogerie, née dans l’Antiquité avec les cadrans solaires, évolue au Moyen Âge avec la mécanique. Aux XVIe et XVIIe siècles, la France brille par ses innovations, mais l’exil des horlogers en 1685 ralentit son essor.

Le XVIIIe siècle marque un renouveau et le développement de l’horlogerie de marine pour répondre aux besoins des explorateurs.

Le XIXe siècle sera le siècle de l’industrialisation, notamment à Besançon.

La crise du quartz au XXe siècle pousse l’industrie à se tourner vers le luxe et l’artisanat. Aujourd’hui, l’horlogerie française s’adapte et perpétue son savoir-faire face à une concurrence mondiale.

Place de l'Horloge de Rennes, Quai Duguay-Trouin : des emblèmes analogues au Quai de l'Horloge de Paris ?

En 1775, Abraham Louis Breguet s'installe à son compte Quai de l'Horloge dans l'île de la Cité à Paris. Breguet emploie le premier les rubis en horlogerie pour les parties frottantes. Breguet, né en 1747 à Neuchâtel (alors principauté du Royaume de Prusse), s'installe à son compte Quai de l'Horloge dans l'île de la Cité à Paris. Il vient de se marier et emménage dans une bâtisse qui donne d'un côté Quai de l'Horloge et de l'autre Place Dauphine. Il en devient propriétaire à la fin de la Révolution et la transmettra à ses héritiers.

Il est le concepteur de la montre-bracelet, en 1812, et du mécanisme tourbillon.

Cet habile mécanicien dans l’art de l’horlogerie devint alors rapidement un maître dans son art, inventant et fabriquant des instruments scientifiques pour les physiciens et les astronomes. Il enrichit la science d’un grand nombre de chronomètres, de pendules astronomiques, d’horloges marines et de thermomètres métalliques