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Le 1er août, c'est par la route d'Antrain que des éléments de la 4e DB américaine du Major General John S. Wood (''4th Armored Division''), sous les ordres du général George Patton , descendent d’Avranches, <ref>'' 1er-4 août 1944, l'étrange libération de Rennes'', Etienne Maignen. éditions Yellow Concept - 2017 octobre </ref> mais "la longue descente sur Rennes ne fut pas une promenade dominicale dans un parc". Bien que la résistance allemande se fut évanouie au sud d’Avranches, il n’y avait aucune certitude quant à ce que rencontrerait la 4e blindée à mesure de l’approche du prochain objectif d’importance. Le 10e bataillon d’infanterie blindé (AIB) aurait bientôt un échantillon de ce que les Allemands lui réservaient à Rennes". Ce jour-là, un membre de la compagnie A, sans égal pour son audace et sa réussite mena une mission de reconnaissance bien particulière. Le soldat de première classe du 10 e bataillon d’infanterie blindé, Wilfred Pelletier, était d’ascendance française comme son nom l'indiquait et parlait français couramment. Il fut volontaire pour se mettre en civil et paraître un civil français pour faire une mission de reconnaissance approfondie des positions ennemies. Il se promena dans la campagne et fut bientôt chez les Allemands sans avoir été interpellé. De fait, il resta avec les troupes allemandes ce soir-là et demanda à l’une de leurs sentinelles de le réveiller à 7 heures du matin. Et l’Allemand s’exécuta ! Pelletier revint avec une moisson de renseignements sur les positions ennemies et leur dépôt de stocks. L'objectif premier était de "contrôler la hauteur entre Saint-Laurent et Lesboria"("Lesboria", déformation phonétique de ''Le Poirier'', ferme à l'ouest de la route (à l'emplacement de l'actuelle [[rue du Poirier Nivet]]).»<ref>''Patton's Vanguard, the United States Army Fourth Armored Division'', par Don M. Fox, éd. Macfarland - 2003</ref>  
Le 1er août, c'est par la route d'Antrain que des éléments de la 4e DB américaine du Major General John S. Wood (''4th Armored Division''), sous les ordres du général George Patton , descendent d’Avranches, <ref>'' 1er-4 août 1944, l'étrange libération de Rennes'', Etienne Maignen. éditions Yellow Concept - 2017 octobre </ref> mais "la longue descente sur Rennes ne fut pas une promenade dominicale dans un parc". Bien que la résistance allemande se fut évanouie au sud d’Avranches, il n’y avait aucune certitude quant à ce que rencontrerait la 4e blindée à mesure de l’approche du prochain objectif d’importance. Le 10e bataillon d’infanterie blindé (AIB) aurait bientôt un échantillon de ce que les Allemands lui réservaient à Rennes". Ce jour-là, un membre de la compagnie A, sans égal pour son audace et sa réussite mena une mission de reconnaissance bien particulière. Le soldat de première classe du 10 e bataillon d’infanterie blindé, Wilfred Pelletier, était d’ascendance française comme son nom l'indiquait et parlait français couramment. Il fut volontaire pour se mettre en civil et paraître un civil français pour faire une mission de reconnaissance approfondie des positions ennemies. Il se promena dans la campagne et fut bientôt chez les Allemands sans avoir été interpellé. De fait, il resta avec les troupes allemandes ce soir-là et demanda à l’une de leurs sentinelles de le réveiller à 7 heures du matin. Et l’Allemand s’exécuta ! Pelletier revint avec une moisson de renseignements sur les positions ennemies et leur dépôt de stocks. L'objectif premier était de "contrôler la hauteur entre Saint-Laurent et Lesboria"("Lesboria", déformation phonétique de ''Le Poirier'', ferme à l'ouest de la route (à l'emplacement de l'actuelle [[rue du Poirier Nivet]]).»<ref>''Patton's Vanguard, the United States Army Fourth Armored Division'', par Don M. Fox, éd. Macfarland - 2003</ref>  
====À 5,5 kilomètres de la place de la Mairie de Rennes...====
====À 5,5 kilomètres de la place de la Mairie de Rennes...====
Les chars et les autochenilles s’arrêtent avant Maison-Blanche, sur la commune de [[)]]-Grégoire]], à 5,5 km de la place de la Mairie de Rennes à vol d'oiseau. Est installée plus au sud , depuis le 9 mars 1943, près de la ferme de ''la Chesnaie'' à droite de la route vers Rennes, la 2e batterie de DCA (Flak Abt.2/441) avec 6 canons de 88 m/m, 2 canons quadri-tubes de 20 m/m, une centaine de fantassins disposant aussi de mitrailleuses et lance-roquettes anti-char. Les Américains savent l'existence d'une batterie allemande quelque part dans le secteur.
Les chars et les autochenilles s’arrêtent avant Maison-Blanche, sur la commune de [[Saint-Grégoire]], à 5,5 km de la place de la Mairie de Rennes à vol d'oiseau. Est installée plus au sud , depuis le 9 mars 1943, près de la ferme de ''la Chesnaie'' à droite de la route vers Rennes, la 2e batterie de DCA (Flak Abt.2/441) avec 6 canons de 88 m/m, 2 canons quadri-tubes de 20 m/m, une centaine de fantassins disposant aussi de mitrailleuses et lance-roquettes anti-char. Les Américains savent l'existence d'une batterie allemande quelque part dans le secteur.
[[Fichier:Zone_du_combat_de_maison_Blanche.png|500px|right|thumb|Le secteur en 1950 (de GéoBretagne 1950)]]
[[Fichier:Zone_du_combat_de_maison_Blanche.png|500px|right|thumb|Le secteur en 1950 (de GéoBretagne 1950)]]
<ref>{{CP}}</ref>]]
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A 15 heures le secteur est atteint par des tirs de la batterie de Flak de Chantepie, les chars avancent et sont en butte aux tirs allemands. Le commandant du bataillon, le lieutenant-colonel Kirkpatrick et l’officier commandant le bataillon de chars 37, le capitaine Tiegs, sont atteints en terrain dégagé pendant le tir de barrage et un obus éclata au-dessus de leurs têtes, blessant sérieusement les deux officiers. Le major Arthur L. West, qui se tenait près de Kirkpatrick lorsqu’il fut touché par l’obus, prit le commandement du 10e bataillon d’infanterie blindée et le Ier lieutenant Leach reçut le commandement de la compagnie du 37e bataillon de chars.
A 15 heures le secteur est atteint par des tirs de la batterie de Flak de Chantepie, les chars avancent et sont en butte aux tirs allemands. Le commandant du bataillon, le lieutenant-colonel Kirkpatrick et l’officier commandant le bataillon de chars 37, le capitaine Tiegs, sont atteints en terrain dégagé pendant le tir de barrage et un obus éclata au-dessus de leurs têtes, blessant sérieusement les deux officiers. Le major Arthur L. West, qui se tenait près de Kirkpatrick lorsqu’il fut touché par l’obus, prit le commandement du 10e bataillon d’infanterie blindée et le Ier lieutenant Leach reçut le commandement de la compagnie du 37e bataillon de chars.


La division blindée perdit 11 chars sur 25 et 3 semi-chenillés touchés par la batterie de DCA œuvrant à tir tendu.<ref> [[Herbert R. Bachant, un libérateur mort devant Rennes]]</ref>. Les troupes américaines se retirent de plusieurs kilomètres sous couvert d'un rideau de fumée et des P.47 Thunderbolts (le chiffre de 30 est cité) pilonneront les positions de DCA allemande.
La division blindée perdit 11 chars sur 25 et 3 semi-chenillés touchés par la batterie de DCA œuvrant à tir tendu.<ref> [[Herbert R. Bachant, un libérateur mort devant Rennes]]</ref>. Les troupes américaines se retirent de plusieurs kilomètres sous couvert d'un rideau de fumée et des P.47 Thunderbolts (le chiffre de 30 est cité) pilonneront les positions de DCA allemande en début de soirée.
[[Fichier:%C3%89glise_de_St-Laurent_apr%C3%A8s_le_combat.jpg|300px|center|thumb|L'église de  Saint-Laurent après le combat (photo musée de Bretagne)]]
[[Fichier:%C3%89glise_de_St-Laurent_apr%C3%A8s_le_combat.jpg|300px|center|thumb|L'église de  Saint-Laurent après le combat (photo musée de Bretagne)]]
==== Le combat de Maison Blanche : un "fiasco"====
==== Le combat de Maison Blanche : un "fiasco"====
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Les Allemands avaient bien tenté ensuite de paralyser l'effort américain par des frappes aériennes mais ne réussirent qu'à perdre trois appareils irremplaçables.<ref> ''Operation Cobra''. CSI Fort Leavenworth, Kansas</ref> Wood attend des renforts en hommes, vivres, carburant et munitions. Le général Wood amorça, le 3, avec une partie de ses troupes des groupes de combat A et B, parties de Saint-Aubin d'Aubigné, un large débordement de Rennes par l'ouest, par Melesse, Montfort, Talensac, Lohéac, Maure, et Bain-de-Bretagne sera atteint le 3 août en début d'après-midi.<ref> ''Premier août 1944, coup de frein à la Libération de Rennes, une incroyable rencontre'', Etienne Maignen. Bulletin et Mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine (SAHIV), p. 287 à 312 - 2016</ref>  
Les Allemands avaient bien tenté ensuite de paralyser l'effort américain par des frappes aériennes mais ne réussirent qu'à perdre trois appareils irremplaçables.<ref> ''Operation Cobra''. CSI Fort Leavenworth, Kansas</ref> Wood attend des renforts en hommes, vivres, carburant et munitions. Le général Wood amorça, le 3, avec une partie de ses troupes des groupes de combat A et B, parties de Saint-Aubin d'Aubigné, un large débordement de Rennes par l'ouest, par Melesse, Montfort, Talensac, Lohéac, Maure, et Bain-de-Bretagne sera atteint le 3 août en début d'après-midi.<ref> ''Premier août 1944, coup de frein à la Libération de Rennes, une incroyable rencontre'', Etienne Maignen. Bulletin et Mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine (SAHIV), p. 287 à 312 - 2016</ref>  
La ville de Rennes reçoit pendant trois jours par intermittence des obus, probablement pour tenter de convaincre l'ennemi de la quitter.<ref> [[notes d'un vieux rennais pendant les jours précédant la libération de Rennes]]</ref> La [[libération de Rennes]] se sera effective que le 4 août. Questionné par [[Yves Milon]] en octobre 1945, sur ces tirs d'obus, le général Patton aurait répondu avec son humour : "Avant d'entrer chez quelqu'un, on frappe toujours." '''*'''
La ville de Rennes reçoit pendant trois jours par intermittence des obus, probablement pour tenter de convaincre l'ennemi de la quitter.<ref> [[notes d'un vieux rennais pendant les jours précédant la libération de Rennes]]</ref> mais  [[Grâce au Dr Colas-Pelletier les bombardiers américains ne frappèrent pas Rennes les 2 et 3 août 1944]]. [[La [[libération de Rennes]] se sera effective que le 4 août. Questionné par [[Yves Milon]] en octobre 1945, sur ces tirs d'obus, le général Patton aurait répondu avec son humour : "Avant d'entrer chez quelqu'un, on frappe toujours." '''*'''


Les jours suivants, les Rennais iront nombreux à Saint-Laurent et Maison-Blanche voir les vestiges des combats.
Les jours suivants, les Rennais iront nombreux à Saint-Laurent et Maison-Blanche voir les vestiges des combats.
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