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Ma fenêtre qui donne sur la rue principale, laquelle est presque un passage obligé, offre souvent du spectacle. Chaque jeudi, s’il fait beau temps, jour de promenade, je vois passer, deux par deux, les petits devant, les grands derrière, tout un groupe de séminaristes. Ils sont vêtus d’une soutane noire, la tête couverte d'un chapeau à large bord pareillement noir, le missel à la main. Comme il s'agit pour la plus part de jeunes et très jeunes, il y a du chahut en tête des rangs, des rires et parfois des éclats de voix. Cet évènement est pour moi une énigme. ''Comment se fait-il qu'il y ait des curés si petits qui jouent comme des enfants.'' | Ma fenêtre qui donne sur la rue principale, laquelle est presque un passage obligé, offre souvent du spectacle. Chaque jeudi, s’il fait beau temps, jour de promenade, je vois passer, deux par deux, les petits devant, les grands derrière, tout un groupe de séminaristes. Ils sont vêtus d’une soutane noire, la tête couverte d'un chapeau à large bord pareillement noir, le missel à la main. Comme il s'agit pour la plus part de jeunes et très jeunes, il y a du chahut en tête des rangs, des rires et parfois des éclats de voix. Cet évènement est pour moi une énigme. ''Comment se fait-il qu'il y ait des curés si petits qui jouent comme des enfants.'' | ||
Je n'ai pas pensé questionner ma mère à ce sujet. Ma mère a pourtant réponse à tout. Par exemple quand je lui dis, entre les repas, '' « maman j’ai faim !'' | Je n'ai pas pensé questionner ma mère à ce sujet. Ma mère a pourtant réponse à tout. Par exemple quand je lui dis, entre les repas, '' « maman j’ai faim ! » '', elle me répond du tac au tac ''« Mange ta main et garde l'autre pour demain. »'' | ||
'''''Insolite handicapée''''' | '''''Insolite handicapée''''' | ||
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Un soir et comme d’ailleurs tous les soirs, ma mère réinstalle les lits pour la nuit à venir. C’est un convoi de panzer, qui stationne dans le village, les soldats qui l’accompagnent étant de noir vêtus. Ce soir là, et comme d’ailleurs beaucoup de soirs, je ne suis pas très obéissant. Ma mère me rappelle à l’ordre et menace alors d’héberger un Allemand pour la nuit. Je deviens tout à coup très rapidement sage. | Un soir et comme d’ailleurs tous les soirs, ma mère réinstalle les lits pour la nuit à venir. C’est un convoi de panzer, qui stationne dans le village, les soldats qui l’accompagnent étant de noir vêtus. Ce soir là, et comme d’ailleurs beaucoup de soirs, je ne suis pas très obéissant. Ma mère me rappelle à l’ordre et menace alors d’héberger un Allemand pour la nuit. Je deviens tout à coup très rapidement sage. | ||
Devant le portail de l’école, c’est la fin de la journée, tout est calme, il me faut rentrer à la maison. Une voiture légère allemande est stationnée devant chez Letort. Ses propriétaires consomment au café de la maréchalerie. La porte du café s’ouvre brusquement, deux soldats en sortent. Ils sont coiffés de casquette et leur uniforme est de couleur vert de gris. Ils ont dégainé leur pistolet et se poursuivent à tour de rôle en criant comme des gamins. Ils se dirigent vers l’atelier des machines agricoles et commencent à tirer vers l’intérieur. Après chaque coup de pistolet tiré, ils s’exclament. Peut-être s’amusent-ils, me dis-je pour me rassurer, c’est encore une affaire à éclaircir ! Je rentre à la maison.(Témoignage similaire relevé sur le site "Réquisitions allemandes" qui nous dit) ''Ils boivent beaucoup. Plus que toute autre soldatesque en opérations ? En tout cas, les incidents dus à l'ivresse abondent dans les rapports ; en juillet 1941, des militaires échangent entre eux des coups de revolvers dans un café de la rue du Pressoir, ''Saumur''. | Devant le portail de l’école, c’est la fin de la journée, tout est calme, il me faut rentrer à la maison. Une voiture légère allemande est stationnée devant chez Letort. Ses propriétaires consomment au café de la maréchalerie. La porte du café s’ouvre brusquement, deux soldats en sortent. Ils sont coiffés de casquette et leur uniforme est de couleur vert de gris. Ils ont dégainé leur pistolet et se poursuivent à tour de rôle en criant comme des gamins. Ils se dirigent vers l’atelier des machines agricoles et commencent à tirer vers l’intérieur. Après chaque coup de pistolet tiré, ils s’exclament. Peut-être s’amusent-ils, me dis-je pour me rassurer, c’est encore une affaire à éclaircir ! Je rentre à la maison. (Témoignage similaire relevé sur le site "Réquisitions allemandes" qui nous dit) ''Ils boivent beaucoup. Plus que toute autre soldatesque en opérations ? En tout cas, les incidents dus à l'ivresse abondent dans les rapports ; en juillet 1941, des militaires échangent entre eux des coups de revolvers dans un café de la rue du Pressoir, ''Saumur''. | ||
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Bien heureusement, les Allemands ne sont pas revenus jusqu’à nous. | Bien heureusement, les Allemands ne sont pas revenus jusqu’à nous. | ||
Dans le grand hangar du bois de ''la Glestière'', sont entreposés, par piles, des sacs à dos militaires. La partie supérieure de chaque sac est recouverte d’une peau de vache. La poche principale centrale est vide, les petites disposées de part et d’autre du sac contiennent quelques trésors. De toutes façons, à mon âge, je ne suis pas en mesure d’estimer la valeur de quoi que ce soit. Ce sont des petits drapeaux triangulaires de couleur jaune sur lesquels est imprimée une tête de mort de couleur noire. On y trouve aussi des rouleaux de ruban d’un beau jaune orange reluisant. J’extrais aussi des tubes en bakélite de couleur marron, contenant des pastilles d’eau de javel (chlore). Beurk!...ça sent mauvais. | Dans le grand hangar du bois de ''la Glestière'', sont entreposés, par piles, des sacs à dos militaires. La partie supérieure de chaque sac est recouverte d’une peau de vache. La poche principale centrale est vide, les petites disposées de part et d’autre du sac contiennent quelques trésors. De toutes façons, à mon âge, je ne suis pas en mesure d’estimer la valeur de quoi que ce soit. Ce sont des petits drapeaux triangulaires de couleur jaune sur lesquels est imprimée une tête de mort de couleur noire. On y trouve aussi des rouleaux de ruban d’un beau jaune orange reluisant. J’extrais aussi des tubes en bakélite de couleur marron, contenant des pastilles d’eau de javel (chlore). Beurk!... ça sent mauvais. | ||
''Pi-Park'' n'est pas un camp du génie militaire pour rien. | ''Pi-Park'' n'est pas un camp du génie militaire pour rien. | ||
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