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===Une famille rennaise à la campagne=== | ===Une famille rennaise à la campagne=== | ||
Ce dimanche 27 juillet 1902 | Ce dimanche 27 juillet 1902 le temps s’annonce beau, Monsieur B, employé à la gare de Rennes, demeurant [[rue Armand Barbès]] à Rennes, décide de sortir ses quatre filles en proposant un pique-nique à la campagne, - et une partie de pêche pour lui - suggestion adoptée. De bonne heure il fait déjà près de 20° et la famille se dirige allègrement vers la gare distante d’un kilomètre et demi, monsieur, canotier en place, avec son attirail de pêche à l’épaule, madame avec le panier du pique-nique et son parapluie en cas de soleil trop fort, et les demoiselles avec leurs grands chapeaux de paille. On prend le chemin de fer pour Saint-Malo mais on descend au bout de vingt kilomètres après une petite demi-heure à la halte de Saint-Germain-sur-Ille. On gagne l’écluse n° 10 du canal et, sur la rive est, Monsieur B va se positionner à 150 mètres, vers 9 heures 30. Il s’installe pour déployer ses gaules, son épouse à son côté, ainsi que son aînée, Marguerite, 14 ans, qui l’aide à amorcer ses lignes, tandis que les trois fillettes s’en vont à l’assaut d’une colline qui domine le canal. | ||
[[Fichier:St-Germain_sur_Ille.png|400px|right|thumb|De la croix du Tertre, vue des fillettes sur le canal]] | [[Fichier:St-Germain_sur_Ille.png|400px|right|thumb|De la croix du Tertre, vue des fillettes sur le canal]] | ||
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=== Un gamin géant et dangereux === | === Un gamin géant et dangereux === | ||
Les trois fillettes attendent leur sœur mais finiront par redescendre sans leur aînée. Inquiet, monsieur B. laisse ses lignes et décide de faire le chemin vers la croix du Tertre, un trajet qu’il exécute sans voir sa fille qui ne répond pas à ses appels. Redescendant, il gagne un champ et y trouve sa fille, inerte et ensanglantée. Il appelle au secours et, la portant dans ses bras, il redescend et traverse jusqu’à la maison éclusière, appelant la venue d’un médecin. Un médecin de Saint-Germain, puis un autre de Melesse examinent la jeune fille couchée sur un lit, sans connaissance, font un premier pansement et ordonnent son transport par voiture à Rennes. | Les trois fillettes attendent leur sœur mais finiront par redescendre sans leur aînée. Inquiet, monsieur B. laisse ses lignes et décide de faire le chemin vers la croix du Tertre, un trajet qu’il exécute sans voir sa fille qui ne répond pas à ses appels. Redescendant, il gagne un champ et y trouve sa fille, inerte et ensanglantée. Il appelle au secours et, la portant dans ses bras, il redescend et traverse jusqu’à la maison éclusière, appelant la venue d’un médecin. Un médecin de Saint-Germain, puis un autre de Melesse examinent la jeune fille couchée sur un lit, sans connaissance, font un premier pansement et ordonnent son transport par voiture à Rennes. Le retour familial à Rennes sera bien triste. | ||
Sur la description du jeune homme donnée par monsieur B. une voisine fait un rapprochement et se rend à la ferme de Flutz où est employé comme pâtre le jeune Jean Fourel qui va sur ses… 13 ans ! C’est un gaillard aux épaules larges, aux pieds chaussant une pointure 45. Il avait failli assommer une jeune fille à [[Betton]], et terrasser une autre à Melesse il y a deux mois mais celle-ci, vigoureuse, s’était dégagée en lui assénant deux gifles. On recommandait aux jeunes des environs d’éviter ce Jean Fourel. La femme réussit à le convaincre de la suivre jusqu’à la maison éclusière et Monsieur B qui le reconnaît, tente de le faire avouer mais le costaud répond « Ce n’est pas ma ! ». Des enfants de Saint-Germain entourent et maintiennent Jean Fourel, en attendant les gendarmes de Saint-Aubin d’Aubigné. | Sur la description du jeune homme donnée par monsieur B. une voisine fait un rapprochement et se rend à la ferme de Flutz où est employé comme pâtre le jeune Jean Fourel qui va sur ses… 13 ans ! C’est un gaillard aux épaules larges, aux pieds chaussant une pointure 45. Il avait failli assommer une jeune fille à [[Betton]], et terrasser une autre à Melesse il y a deux mois mais celle-ci, vigoureuse, s’était dégagée en lui assénant deux gifles. On recommandait aux jeunes des environs d’éviter ce Jean Fourel. La femme réussit à le convaincre de la suivre jusqu’à la maison éclusière et Monsieur B qui le reconnaît, tente de le faire avouer mais le costaud répond « Ce n’est pas ma ! ». Des enfants de Saint-Germain entourent et maintiennent Jean Fourel, en attendant les gendarmes de Saint-Aubin d’Aubigné. | ||
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