26 682
modifications
(→par de vertueuses filles de ferme : prix) |
|||
| (6 versions intermédiaires par 4 utilisateurs non affichées) | |||
| Ligne 19 : | Ligne 19 : | ||
==Une industrie intéressant les états de Bretagne== | ==Une industrie intéressant les états de Bretagne== | ||
[[File:Lettre La Monneraye Bourgneuf.jpg|thumb|Exemple de lettre montrant des envois de beurre entre Rennes et Paris au 18e siècle. Archives départementales d'Ille-et-Vilaine. Cote 2E L 33.]] | |||
Au 18e siècle, la Société d'agriculture de Bretagne et les états de Bretagne ne pouvaient manquer de chercher à optimiser la production d'un beurre si bien en cour. En [[1759]], est dressé un inventaire des plantes de une des meilleures [[Fleurs des prairies de la Prévalaye|prairies de la Prévalaye]]. | Au 18e siècle, la Société d'agriculture de Bretagne et les états de Bretagne ne pouvaient manquer de chercher à optimiser la production d'un beurre si bien en cour. En [[1759]], est dressé un inventaire des plantes de une des meilleures [[Fleurs des prairies de la Prévalaye|prairies de la Prévalaye]]. | ||
| Ligne 25 : | Ligne 26 : | ||
La grande quantité de presens que l'on envoye de Rennes à Paris, en panniers ou pots de beure appellé de la Prévalais, ne procure pas de l'argent de la capitalle pour prix de cette denrée. Cependant cette consommation fait beaucoup de bien aux gens de la campagne des environs de Rennes. Mais independemment des presens, n'y-a-t-il point des envois en Anjou, ainsy que dans d'autres provinces voisines et même à Paris, qui font un objet de commerce assez considerable et ne pouroit-il pas s'augmenter dans les cantons voisins par la multiplication des vaches à l'aide des prairies artificielles ? Alors le prix de ce beure diminuant, la consommation en seroit plus étendue et les marchands en feroient faire de grosses mottes, plus aisées à conserver que le beure en petits panniers ou en pots, et le feroient transporter pour leur compte dans les villes principalles. | La grande quantité de presens que l'on envoye de Rennes à Paris, en panniers ou pots de beure appellé de la Prévalais, ne procure pas de l'argent de la capitalle pour prix de cette denrée. Cependant cette consommation fait beaucoup de bien aux gens de la campagne des environs de Rennes. Mais independemment des presens, n'y-a-t-il point des envois en Anjou, ainsy que dans d'autres provinces voisines et même à Paris, qui font un objet de commerce assez considerable et ne pouroit-il pas s'augmenter dans les cantons voisins par la multiplication des vaches à l'aide des prairies artificielles ? Alors le prix de ce beure diminuant, la consommation en seroit plus étendue et les marchands en feroient faire de grosses mottes, plus aisées à conserver que le beure en petits panniers ou en pots, et le feroient transporter pour leur compte dans les villes principalles. | ||
|auteur=M. de Coniac|origine=Cahier de 28 pages commençant par : Sur l'Agriculture.<br /> et en moitié gauche : Les terres des environs de Rennes sont-elles propres au froment ainsy que celles de tout le diocese ?<br />Question entre celles sur le chanvre, puis sur le cidre, page 14 (manuscrit).<br /> Fonds de Coniac : 13 J 65 - Archives d'Ille-et-Vilaine.|collecteur=|date=}} | |auteur=M. de Coniac|origine=Cahier de 28 pages commençant par : Sur l'Agriculture.<br /> et en moitié gauche : Les terres des environs de Rennes sont-elles propres au froment ainsy que celles de tout le diocese ?<br />Question entre celles sur le chanvre, puis sur le cidre, page 14 (manuscrit).<br /> Fonds de Coniac : 13 J 65 - Archives d'Ille-et-Vilaine.|collecteur=|date=}} | ||
==Une référence majeure au 19e siècle== | ==Une référence majeure au 19e siècle== | ||
| Ligne 39 : | Ligne 39 : | ||
À Rennes, « on appelle ''moche de beurre'' un petit pain de beurre ordinairement de la Prévalais, du poids d'un quart de livre »<ref> ''Liste alphabétique de quelques mots en usage à Rennes'', par M.F.A. Le Mière de Corvey, chef de bataillon. Mémoire de la Société royale des Antiquaires de France. t.6 - 1824.</ref>. | À Rennes, « on appelle ''moche de beurre'' un petit pain de beurre ordinairement de la Prévalais, du poids d'un quart de livre »<ref> ''Liste alphabétique de quelques mots en usage à Rennes'', par M.F.A. Le Mière de Corvey, chef de bataillon. Mémoire de la Société royale des Antiquaires de France. t.6 - 1824.</ref>. | ||
Durant la première moitié du 19e siècle, "''le beurre, [...] l'un des plus importants commerces de Rennes, manque de halle couverte, ce qui lui serait indispensable. Par le beau comme par le mauvais temps, par la pluie ou par le soleil, le beurre est vendu au marché forain qui se tient le samedi sur la [[place de la Trinité]]''"<ref>"Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne", par P. Ogée, revu par Marteville et Varin, Tome II, page 553, 1845</ref>. | |||
===Les secrets d'une fabrication soignée=== | ===Les secrets d'une fabrication soignée=== | ||
| Ligne 88 : | Ligne 90 : | ||
Le beurre clôt la rubrique consacrée à Rennes [29680 h.] dans l'Encyclopédie du Commerçant, par Guillaumin, édition de 1841 : "C'est encore des contrées qui environnent Rennes que nous viennent les beurres de la Prévalaie, de Bréquigny et de [[Pacé]]. Celui de la Prévalaie est surtout recherché. On en fait de deux qualités : beurre fin, et beurre de provision ou de garde. C'est la première de ces qualités qui a fait la réputation du beurre de la Prévalaie, dont le commerce a pris un grand développement depuis un certain nombre d'années." | Le beurre clôt la rubrique consacrée à Rennes [29680 h.] dans l'Encyclopédie du Commerçant, par Guillaumin, édition de 1841 : "C'est encore des contrées qui environnent Rennes que nous viennent les beurres de la Prévalaie, de Bréquigny et de [[Pacé]]. Celui de la Prévalaie est surtout recherché. On en fait de deux qualités : beurre fin, et beurre de provision ou de garde. C'est la première de ces qualités qui a fait la réputation du beurre de la Prévalaie, dont le commerce a pris un grand développement depuis un certain nombre d'années." | ||
En septembre 1849, lors des travaux du 16e congrès scientifique de France qui eut lieu à Rennes, une longue discussion prit place pour savoir si le goût particulier et l'excellence du beurre de la Prévalaye pouvaient résulter de la flore prairiale, en l'espèce la ''flouve odorante'' abondante dans ses prairies. Il en résulte que le soin apporté aux animaux et le traitement du beurre semblent les deux éléments essentiels à sa qualité, l'influence des herbages devant être assez faible. <ref> BNF Gallica Congrès scientifique de France. 16e session. Annales p. 264 à 270</ref> | |||
Le guide Richard de [[1851]], "guide classique du voyageur en France & en Belgique", ne manque pas de citer, dans sa colonne et demie consacrée à Rennes, "''l'excellent beurre qui se fait à Prévalaye, à 4 kil. de Rennes''. | Le guide Richard de [[1851]], "guide classique du voyageur en France & en Belgique", ne manque pas de citer, dans sa colonne et demie consacrée à Rennes, "''l'excellent beurre qui se fait à Prévalaye, à 4 kil. de Rennes''. | ||
| Ligne 109 : | Ligne 112 : | ||
Pour déambuler dans les rues de Rennes, son histoire et la ''Collection YRG'', cliquer '''[[ici 222]]''' | Pour déambuler dans les rues de Rennes, son histoire et la ''Collection YRG'', cliquer '''[[ici 222]]''' ou '''[[ici 538]]''' | ||
. | . | ||
modifications