Edgar Le Bastard

Edgar Le Bastard

(21 janvier 1836, Tinchebray, Orne - 28 juin 1892, Rennes)

Edgar Le Bastard, maire de Rennes
Inauguration de la statue de Le Bastard en 1895
Statue de Le Bastard, à proximité de l'aile est du Palais du Commerce, vers 1903. Coll. YRG et AmR 44Z1424

Après des études secondaires, puis de droit à Rennes, Edgar Le Bastard exerce brièvement la profession d'avoué puis prend la direction d'une tannerie au 4 ruelle Saint-Martin qu'il développe et est élu président de la Chambre de commerce. En 1870, Edgar Le Bastard fut arrêté sur la place de l'hôtel de ville pour avoir crié " A bas l'empereur !" et condamné par le tribunal de police à 10 jours de prison et 500 F. d'amende mais, selon son avocat, il avait aussi crié "Vive la Nation, vive la France !"[1]. Républicain, élu maire en janvier 1871 après le bref mandat de Théophile Bidard de La Noë , il est écarté en mai par Adolphe Thiers et redevient maire en 1881 jusqu'à son décès en 1892. La ville lui fait des obsèques grandioses.

Élu sénateur en janvier 1879 au titre de la Gauche républicaine, il adhère au boulangisme qu'il estime susceptible de faire triompher les réformes radicales sans cesse ajournées et il recevra le général Boulanger à Rennes le 8 juillet 1888. Il ne se représente pas en 1888. Aux élections législatives de septembre 1889, il laisse la place à son poulain, Le Hérissé, déjà député à la faveur d'élections législatives partielles en février 1886.

À Rennes, ce républicain laïc de conviction mais cependant tolérant, en application des Lois Jules Ferry Wikipedia-logo-v2.svg, laïcise dès 1881 l'école de la rue d'Échange. À défaut de rôles commercial et industriel éminents pour sa ville, il voulut faire de Rennes une ville d'enseignement à tous les niveaux et une ville propre et agréable. Il est très populaire dans les milieux ouvriers en raison des grands travaux entrepris. Il est à l'origine de la construction du Palais du Commerce, d'un conservatoire de musique, une école régionale des Beaux-Arts, de l'école de médecine, de la faculté des sciences (maintenant Hôtel Pasteur). L’hippodrome, construit sous sa mandature, fut inauguré les 15 et 16 juillet 1883

La ville a été considérablement transformée, mais une politique financière médiocre a vidé les caisses et on constate un endettement considérable du fait des emprunts contractés[2]. Malade, il devient aveugle et son décès fut suivi de funérailles solennelles avec office à la cathédrale, cérémonie en grandes pompes place de la Mairie suivie par une foule de Rennais qui avaient cessé le travail. La municipalité renomme la rue aux Foulons en rue Le Bastard et une statue en bronze par Emmanuel Dolivet est érigée le 14 juillet 1895 près du Palais du Commerce en construction. l'inscription du socle le qualifiait de Restaurateur de la Cité. Elle sera par la suite déplacée place Hoche et fondue par les Allemands[3].


Références

  1. Le Courrier de Rennes - 18 août 1870 - Recherche sur l'histoire de Rennes au XIXe siècle par l'Université du Temps libre du Pays de Rennes. éd. U.T.L. Bretagne - janvier 2003
  2. Histoire de Rennes sous direction de Jean Meyer - Privat éditeur-1972
  3. Edgard Le Bastard 1836-1892- Mémoire de maîtrise d'histoire - François DEMAY - Université de Rennes 2 - 2000 - en consultation aux Archives de Rennes

Lien externe


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