En 1925 un certain Hugh Grosvenor à Rennes

De WikiRennes
Révision datée du 7 novembre 2022 à 13:00 par Stephanus (discussion | contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à la navigationAller à la recherche
À Rennes l'Hôtel de France est fin prêt pour le duc. Ouest-Eclair du 21 janvier 1925
Eaton Hall, demeure du duc de Westminster (de Wikimedia Commons)
Le duc de Westminster et Coco Chanel, ca 1925 (de Wikimedia Commons)

En janvier 1925 va passer à Rennes un certain Hugh Grosvenor, 45 ans, dit "Bendor", du nom du célèbre étalon de son père. Car ce n'est pas n'importe quel citoyen britannique mais Hugh Grosvenor, 2nd duke of Westminster Wikipedia-logo-v2.svg, petit-fils de la reine Victoria et il possède la plus grande fortune du Royaume-Uni. Cet amoureux de chasse, de chiens et de belles femmes, a eu une conduite courageuse pendant la première guerre mondiale. Il n'en est qu'à sa seconde épouse dont il divorcera l'année suivante (il en aura quatre). Propriétaire d'un petit domaine de... 45 km2 dans le Cheshire Wikipedia-logo-v2.svg avec son château de Eaton Hall qui ne ne comporte que... 54 chambres, cet homme qui a trop de maisons pour toutes les connaître dit-on, ,que diable vient-il faire à Rennes, sinon chasser dans la région et où ? Au domaine de Paimpont Wikipedia-logo-v2.svg, évidemment.

Le journaliste du quotidien l'Ouest-Eclair qui, le 20 janvier, a annoncé cette venue, a eu accès aux appartements préparés pour "sa Grâce" à l'Hôtel de France, rue de la Monnaie et donne une description détaillée et époustouflante des aménagements effectués. En fait, le duc n'arrivera à Rennes qu'à 10h30, le jeudi 22, étant resté au Mans en raison du brouillard. Tous ces préparatifs de l'hôtel pour ... un séjour d'une heure car ses deux Rolls-Royce prennent la route des Forges de Paimpont où l'attendent 24 purs sangs anglais et 92 chiens pour une chasse au sanglier sur les 15 000 hectares loués par le duc en forêt de Paimpont. En outre, M. de Charette lui a loué le château de Comper pour trois mois et fait remarquer que Crosvenor, signifie "grand veneur". Après avoir chassé en habit rouge et toque de velours noir - et manqué le sanglier, il repart le soir même pour Paris par le train de 16h32, dans un compartiment de 1re classe qui lui a été réservé. Il reçoit des invitations pour aller chasser dans la forêt de Danguée appartenant au duc de Rohan et en forêt de Loudéac et " aussi quelque part dans le Finistère". Il revient à Paimpont le 3 février et un dîner de gala en son honneur rassemble 250 personnes. Très courtisé, il a accepté le titre de membre d'honneur de l'Association générale des étudiantes et étudiants rennais et du Rennes Étudiants Club.

Le journal annonce, le 16 février, que ce même jour la meute et les chevaux du duc quittent Paimpont "n'ayant pu réussir à forcer les sangliers de notre Bretagne" et sont envoyés dans les Landes d'où arrivait le duc et où il espère être plus heureux. En mars, pour le traditionnel défilé de la mi-carême, les étudiants rennais produiront un char humoristique sur le thème "La réception du duc de Westminster"...

Mais, outre les sangliers, le duc poursuivait de ses assiduités, à Paris, une certaine Gabrielle, très connue sous le nom de Coco Chanel Wikipedia-logo-v2.svg qui est sa maîtresse et s'inspira des éléments de costume masculin du duc, comme le chandail, la pelisse, ou la veste en tweed, les adaptant à la panoplie vestimentaire féminine, qu’elle souhaite allier le confort à l’élégance.

À l'aube de la seconde guerre mondiale, le duc manifestera des penchants pronazis et antijuifs et en 1943, Walter Schellenberg, SS-Brigadeführer chef de la section d'espionnage du RSHA, tablant sur la relation passée de sa recrue Coco Chanel avec le duc de Westminster et sur son amitié avec Churchill, la chargera , en contrepartie de son aide pour tenter de récupérer sa marque de parfum qu'elle avait vendue à la maison juive Werheimer, [1] d'œuvrer en faveur de la conclusion d'une paix séparée entre l'Allemagne et la Grande-Bretagne par l'envoi, de Madrid via l'ambassade de Grande-Bretagne, d'une lettre au premier ministre britannique, démarche qui n'eut pas de suite positive.

Références

  1. Le roman des damnés,p.99 Éric Branca, Éd. Perrin - 2021