Ferme de La Harpe

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La Ferme de La Harpe est située sur la rive nord de l'avenue Charles Tillon dans sa partie ouest, entre l'ex-collège de La Harpe, aujourd'hui antenne de l'Université Rennes 2, et l'usine d'incinération des ordures ménagères.

Sa présence est ancienne, puisqu'elle figure, sous la forme "La Herpe", sur la carte de Cassini (fin du XVIIIè).

Le nom

Le nom "La Harpe/La Herpe" est un nom gallo signifiant à peu près "arrêt" ou "reposée". A rapprocher de l'expression bretonne "ober un harp" et du verbe correspondant qui oscille pareillement entre le radical "herp-" (herpel) et le radical "harp-" (harpet). On retrouve d'ailleurs le nom de lieu "La Herpe" au sud de la Vilaine, repris dans l'appellation rue de la Herpe.

Des bretonnisations malencontreuses se sont produites, prenant "la harpe" en tant que nom français de l'instrument de musique connu et le rendant par "telenn/delenn". Ce fut le cas de Diwan-Rennes dont les premières classes furent accueillies à La Harpe (Ti-feurm an Delenn) ; ce fut le cas de la brasserie qui lança une bière issue du brassage d'une variété de blé noir appelée "La Harpe noire" (parce que mise au point à la Ferme de La Harpe : voir ci-dessous) et la baptisa Telenn du

La ferme expérimentale (1921-1969)

En 1921, à l'occasion d'une succession, la ferme est achetée par l'Ecole d'Agriculture qui s'est ouverte depuis un quart de siècle, à environ un kilomètre, rue de Saint-Brieuc. La ferme de 35 hectares devient donc pour l'Ecole un centre d'expérimentation et de vulgarisation et ce pour près d'un demi-siècle ; seuls changements notables : après la guerre, l'Ecole devient Ecole Nationale Supérieure Agronomique en même temps qu'est créé l'INRA sous la tutelle duquel passe la Ferme de La Harpe. En 1969, l'INRA acquiert un domaine plus étendu dans la commune de Le Rheu : c'est la fin de la ferme expérimentale de La Harpe.

Laquelle n'avait pourtant pas démérité. Dirigée dès le départ par Victor Tsvétoukhine, elle améliore et innove. Retenons seulement deux de ses apports. D'un côté une variété de topinambours baptisée "le violet de Rennes". De l'autre, une variété de blé noir mieux adaptée au climat breton que les semences qui venaient jusque là de Turquie ou de Chine et baptisée, comme nous l'avons déjà vu, "Harpe noire" ; la plus grande partie des surfaces ensemencées en blé noir aujourd'hui en Bretagne le sont en "Harpe noire" : ce qui a donné lieu à une Indication Géographique Protégée "Blé Noir de Bretagne".

Une nouvelle vie

En 1970, il est donc question de raser la ferme de La Harpe. C'est compter sans la population et les associations du quartier tout neuf de Villejean, débordé par ses enfants et ses jeunes et ne disposant à cette date pour tout équipement que d'une Maison des Jeunes en baraque avenue Sir Winston Churchill et bientôt de la Baraque Verte de la rue de Saintonge. Le principe de réaménager les bâtiments en équipement socio-culturel est bientôt accepté par la municipalité, mais les travaux et la mise en place traînent en longueur et ce n'est qu'en 1978 que la Ferme de la Harpe entame pour de vrai sa nouvelle vie.

La maison de maître n'a pas été gardée. Des deux bâtiments qui restent, l'un accueille le Cercle celtique de Rennes, l'autre, le plus important, accueille un Centre Léo Lagrange qui propose activités musicales, sportives et ateliers techniques. En 78-80, on l'a vu, le bâtiment du Cercle abritera également les premiers pas de l'école Diwan de Rennes.

Une trentaine d'années plus tard, nouvelle donne. Le quartier de Beauregard est sorti de terre. Après avoir utilisé la "Maison du Parc", une maison ancienne préservée, il dispose en 2014 d'une vraie Maison de quartier qui a reçu le nom de "Le Cadran". Une nouvelle association, "3 Regards - Léo Lagrange", a été créée pour l'animation et la coordination des trois sites : Ferme de La Harpe, Maison du Parc et Cadran.

A lire

Collectif, Villejean, 30 ans d'histoire, Association des Résidents de Villejean, 2001, p. 33-39