Langan d'antan

Le 26 juin 2014, dans le cadre du projet Le Wiki-Rennes Métropole sur la route nous avons rencontré les habitants de Langan. Ils nous ont raconté le quotidien des Langanais à partir des années 1950.

La vie dans le bourg

Lorsque les fermiers venaient dans le bourg, ils aimaient s’amuser. Ils jouaient au palet, à la belote, et ils terminaient toujours un peu éméchés : "On faisait entrer les chevaux dans les cafés, on leur donnait un seau d’eau."

Pour laver leur linge les habitants allaient au lavoir qui se situe route de Romillé une fois par semaine. "C'était en bas de la côte, alors on emmenait le linge en brouette". Mais il y avait aussi les lavandières, des journalières : " elles allaient chez les gens et bouillaient le linge une fois par semaine."


Les commerces

Dans les années 1950, on comptait environ dix bistrots, qui ont disparu dans les années 1970, et six épiceries. Généralement les gens étaient artisans ou un autre corps de métier mais aussi bistrot. Par exemple la mère de Monsieur R. était à la fois cantinière -quincaillère - épicière - couturière : "Quand elle faisait une robe de mariée, il fallait déguerpir pour ne pas salir."

Il y avait aussi plusieurs artisans, notamment un menuisier qui confectionnait des cercueils. L'un des habitants se souvient d'une anecdote étrange : "Quelqu'un de la commune était décédé, il avait à peu près ma corpulence. Le menuisier n'était pas sûr des dimensions et me demande : « Tu ne veux pas te mettre dans le cercueil pour voir ? ». Alors je me suis installé dedans et il l’a fermé avec le couvercle. Il avait fait venir sa femme pour l'aider, mais elle ignorait qu’il y avait quelqu’un à l'intérieur. Lorsqu'il a ouvert le cercueil, j’étais resté les yeux fermés, elle a eu très peur… on n’a pas eu le droit à l’apéro… ».

Il y avait aussi deux cabines téléphoniques, l'une près de l'église, l'autre au bureau de tabac  : "lorsqu'il y avait un appel pour nous, les gens venaient nous chercher, alors on courait vite dans le bourg pour prendre la communication."


L'école

De la fin du XIXe siècle jusqu'aux environs des années 2000, il y avait à Langan l'école publique des garçons, et l'école publique des filles situées au rez-de-chaussée de l'ancienne mairie. Il y avait deux classes, la classe des petits et la classe des grands avec 3 divisions chacune. "Il y avait des baguettes de bambou derrière l’école et l’instituteur choisissait des morceaux de bambous solides pour nous châtier. Le certificat d’étude avait une grande valeur. La Bretagne il fallait qu’on la dessine : le Morbihan, l’Ille-et-Vilaine, les Côtes-du-Nord, et la Loire-Inférieure.

Plus tard, je suis allé à Rennes au lycée Laënnec, l'école de l’industrie, à vélo. Il fallait environ 45 minutes pour y aller en descendant. Moi je l’ai fait une fois en 32 minutes. Pour revenir c’était plus compliqué. J'étais en pension, le samedi soir on couchait à la maison et on repartait le lundi matin qu’il neige ou qu’il vente. On avait atelier le lundi matin et comme le prof n’était pas terrible, nos parents faisaient un mot « mon fils est très fatigué…enrhumé » on racontait des histoires et ça passait. Si bien qu’un coup il y a eu une photo de groupe, eh bien je ne suis pas dessus car ils ont fait ça un lundi matin."

Les loisirs

Après les différentes cérémonies, les fêtes de mariage se déroulaient généralement dans les granges ou dans les fermes, là où il y avait de la place. Des draps blancs étaient disposés sur les murs, ce que les habitants appelaient « le paradis » et des fleurs étaient piquées dans les draps. "Plassou" l'accordéoniste accompagnait ces moments festifs.

La salle de cinéma de l'Amicale laïque à Romillé projetait de vieux films, mais aussi des actualités avec quelques semaines de décalage. Plus tôt, dans les années 1950, les Langanais allaient à Rennes en vélo pour voir les films avec Luis Mariano, par exemple La Belle de Cadix en cinémascope. "On en avait pour un mois dans notre tête des images."