« Métairie de la Maltière » : différence entre les versions

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''... la <u>grange</u> [celle du <u>pressoir</u>] dans laquelle sa chaise roulante, son boeuf de graisse<ref>"Chaise roulante, son boeuf de graisse" : ces termes - rares - restent à éclaircir.</ref> et ses chiens étaient'' précise Julien Tezé, qui a loué, de son côté, le logement de fermier (évoqué ci-dessus), un <u>jardin et quatre pièces de terre</u>. Jeanne Pave, sa femme, dit ''qu'elle a vu le Sr. du Bois Bellanger prendre de la paille blanche pour mettre dans des paillasses<ref>"Paillasses" : matelas.</ref>, et de la paille de bled noir à mettre sous ses vaches.''.
''... la <u>grange</u> [celle du <u>pressoir</u>] dans laquelle sa chaise roulante, son boeuf de graisse<ref>"Chaise roulante, son boeuf de graisse" : ces termes - rares - restent à éclaircir.</ref> et ses chiens étaient'' précise Julien Tezé, qui a loué, de son côté, le logement de fermier (évoqué ci-dessus), un <u>jardin et quatre pièces de terre</u>. Jeanne Pave, sa femme, dit ''qu'elle a vu le Sr. du Bois Bellanger prendre de la paille blanche pour mettre dans des paillasses<ref>"Paillasses" : matelas.</ref>, et de la paille de bled noir à mettre sous ses vaches.''.


Gillette Houée, 50 ans, femme de Joseph Beauché, laboureur, [[rue de Nantes|rue de la Magdelaine]], à Rennes dépose ''qu'il y a environ neuf ou dix ans que le Sr. du Bois Bellanger l'occupa pendant environ quinze jour à tirer dix sept cent<ref>''Dix sept cent'' : c'est-à-dire 1,7 "millier", unité de poids (mille kilogrammes en principe).</ref> de glé de dessus une piece de terre nommée <u>le Bois Teilleur</u>, dépendante de la mettairie de la Maltière ... ledit Sr. en fit couvrir une maison à luy appartenante qu'occupait la temoin''.
Gillette Houée, 50 ans, femme de Joseph Beauché, laboureur, [[rue de Nantes|rue de la Magdelaine]], à Rennes dépose ''qu'il y a environ neuf ou dix ans que le Sr. du Bois Bellanger l'occupa pendant environ quinze jour à tirer dix sept cent<ref>''Dix sept cent'' : c'est-à-dire 1,7 "millier", unité de poids (mille kilogrammes en principe).</ref> de glé de dessus une piece de terre nommée <u>le Bois Teilleur</u><ref>''Le Bois Teilleur'' est une pièce de terre qui portait donc mal son nom, à cette date, puisqu'il ne semble pas que ce soit un bois, mais finalement pas si mal, le teillage étant une des opérations majeures du travail du lin, le glé étant lui-même de la fibre assez longue pour servir de matériau de couverture.</ref>, dépendante de la mettairie de la Maltière ... ledit Sr. en fit couvrir une maison à luy appartenante qu'occupait la temoin''.


Le 28 janvier 1777, témoigne Guillaume Rouault, 55 ans, à la '''Petite Maltière''', précisant les sous-fermes évoquées ci-dessus, et particulièrement les pailles laissées par les fermiers (froment et paumelle pour Joseph Legour), conformément en principe aux baux.
Le 28 janvier 1777, témoigne Guillaume Rouault, 55 ans, à la '''Petite Maltière''', précisant les sous-fermes évoquées ci-dessus, et particulièrement les pailles laissées par les fermiers (froment et paumelle pour Joseph Legour), conformément en principe aux baux.

Version du 5 novembre 2017 à 11:35

En 1777, comme fermier de la métairie de la Maltière, au sud de Rennes, Louis Robert est en procès avec Alexis Marie Dubois Berranger, le propriétaire. Une sentence est rendue par le présidial de Rennes[1] le 23 juin 1774, mais les choses ne sont pas réglées pour autant, des témoins racontant encore en janvier 1777 les divers problèmes rencontrés par le fermier. Celui-ci est contraint de sous-affermer la métairie, et ne renouvelle pas son bail naturellement, prenant sa suite Jean Marion et Perrine Demeuré, mariés le 6 février 1759 à Toussaint.

Les bribes de témoignages suivants donnent divers renseignements sur la métairie, ainsi qu'une idée des formes de malveillance subies en ces circonstances.

Comme il le dit au propriétaire, se jugeant empêché de jouir de la métairie, Louis Robert, est contraint, pour honorer ses obligations de fermier, de sous-affermer la métairie. Il loue notamment trois pièces de terre à Joseph Legour (41 ans) pour 300 cent livres par an [belle somme]. Celui-ci raconte l'agression qu'il subit lui-même quand le Sieur du Bois Bellanger le trouve à enclore ces trois parcelles, et précise que ledit Sieur jouissait de tous les appartements de la mettairie de la Maltiere [dont sa voiture dans une grange et son vin dans le cellier], à l'exception seulement de la maison de demeurance de Robert et femme ; que les bestiaux de ces derniers etaient à la mettairie de la Haute Ville ; ne sçavoir cependant si led. du Bois Bellanger en jouit toute l'année, ne l'ayant vu en disposer que pendant quinze jours qu'il fut à battre ses grains dans la cour de la mettairie de la Maltiere.

... la grange [celle du pressoir] dans laquelle sa chaise roulante, son boeuf de graisse[2] et ses chiens étaient précise Julien Tezé, qui a loué, de son côté, le logement de fermier (évoqué ci-dessus), un jardin et quatre pièces de terre. Jeanne Pave, sa femme, dit qu'elle a vu le Sr. du Bois Bellanger prendre de la paille blanche pour mettre dans des paillasses[3], et de la paille de bled noir à mettre sous ses vaches..

Gillette Houée, 50 ans, femme de Joseph Beauché, laboureur, rue de la Magdelaine, à Rennes dépose qu'il y a environ neuf ou dix ans que le Sr. du Bois Bellanger l'occupa pendant environ quinze jour à tirer dix sept cent[4] de glé de dessus une piece de terre nommée le Bois Teilleur[5], dépendante de la mettairie de la Maltière ... ledit Sr. en fit couvrir une maison à luy appartenante qu'occupait la temoin.

Le 28 janvier 1777, témoigne Guillaume Rouault, 55 ans, à la Petite Maltière, précisant les sous-fermes évoquées ci-dessus, et particulièrement les pailles laissées par les fermiers (froment et paumelle pour Joseph Legour), conformément en principe aux baux.

Les témoins s'accordent sur des incidents et l'agressivité subis par le fermier ou les siens :

  • Mathurin Dessin, 25 ans, domestique de harnois depose qu'il y a neuf ou dix ans qu'il etait domestique chez Louis Robert ; qu'un jour la Dame du Bois Bellanger, fut chez ledit Robert et accusa sa servante [Jeanne Noblet, femme de Michel Poignant] de "Garsse à chien, bougresse [bougre de putain], et saloppe !". La femme du propriétaire et la soeur de celle-ci auraient accusé ladite servante d'avoir volé un dindon. Un témoin rapporte qu'un jour, alors qu'elles viennent déjà de faire tomber brutalement le paquet de petits bois (brochons) qu'elle portait sur la tête pour la cuisine de la métairie, elles lui disent qu'il fallait qu'elle se fut ostée de devant elle ou qu'elles l'eussent frappées.
  • Le 24 janvier 1777, Julien Legendre, 31 ans, laboureur au Pré Namet, à Rennes depose qu'il y a environ neuf ans... qu'il etait domestique chez Louis Robert et femme qui demeuraient à la mettairie de la Maltiere... qu'une fois pendant ce temps, il entendit le Sr. du Bois Bellanger dire à son epouse On devrait bien faire à Louis Robert comme son feu pere a fait à un de ses domestiques ; luy casser la teste avec une tournette de fer, et ensuitte le pendre à un chaine ! ... Il ajoute qu'il a souvent vu un boeuf gras, et deux vaches appartenant audit Sr. du Bois Bellanger dans les prairies de Robert sans sçavoir s'ils etaient à pacage ou non.. Louis Robert a l'occasion de le mettre au défi de prouver ce qu'il dit.


Notes et références

  1. Archives départementales d'Ille-et-Vilaine : 2B 500.
  2. "Chaise roulante, son boeuf de graisse" : ces termes - rares - restent à éclaircir.
  3. "Paillasses" : matelas.
  4. Dix sept cent : c'est-à-dire 1,7 "millier", unité de poids (mille kilogrammes en principe).
  5. Le Bois Teilleur est une pièce de terre qui portait donc mal son nom, à cette date, puisqu'il ne semble pas que ce soit un bois, mais finalement pas si mal, le teillage étant une des opérations majeures du travail du lin, le glé étant lui-même de la fibre assez longue pour servir de matériau de couverture.