« Maison du peuple, salle de la Cité » : différence entre les versions

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(Ajout des épisodes de l'occupation de la salle de la Cité lors de la constestation de la ''loi Travail'' en 2016 + Ajouts de photos)
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noirs en 1986. Restaurée et valorisée en 1994, elle est classée monument
noirs en 1986. Restaurée et valorisée en 1994, elle est classée monument
<nowiki> </nowiki>historique le 6 mai 1997.
<nowiki> </nowiki>historique le 6 mai 1997.
[http://www.ina.fr/video/RNC9409220539 Voir la vidéo « Les fresques cachées de la salle de la Cité »]
[https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/rnc9409220539/les-fresques-cachees-de-la-salle-de-la-cite Voir la vidéo « Les fresques cachées de la salle de la Cité » (01:07 mn - 15 septembre 1994)]


== 1998 ==
== 1998 ==
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[[Fichier:1769W11.jpg|thumb|200x200px|Page de titre d'un rapport réalisé par l'association des Trans Musicales sur le devenir de la salle de la Cité, 1998. Archives de Rennes, 1769 W 11.]]
sur le devenir de la salle de la Cité, 1998. Archives de Rennes, 1769 W  
11.]]


=== Un avenir incertain ===
=== Un avenir incertain ===
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Ce projet de restructuration un temps soutenu par la municipalité ne verra toutefois pas le jour.
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== 2013 ==
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=== Destruction de la Maison du peuple ===
=== Destruction de la Maison du peuple ===
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[[Fichier:La Salle de la Cite en travaux - Février 2013.jpeg|thumb|250x200px|La Salle de la Cite en travaux - Février en 2013]]
L'Union départementale de la CGT, dernier occupant, quitte la Maison du peuple en 2011.
L'Union départementale de la CGT, dernier occupant, quitte la Maison du peuple en 2011.


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Cette rénovation s'inscrit dans un contexte plus large qui verra la transformation de tout le quartier englobant la Place Sainte-Anne avec la transformation du couvent des Jacobins et l'arrivée de la seconde ligne de métro à l'horizon 2020.
Cette rénovation s'inscrit dans un contexte plus large qui verra la transformation de tout le quartier englobant la Place Sainte-Anne avec la transformation du couvent des Jacobins et l'arrivée de la seconde ligne de métro à l'horizon 2020.


== 2014 ==
== 2014 ==


=== Réouverture de la salle de la Cité ===
=== Réouverture de la salle de la Cité ===
L’activité
L'activité culturelle et sociale reprend mais plus en soirée. Un projet de valorisation de la fresque de Camille Godet <ref>[[Allée Camille Godet]]</ref> est en cours.
<nowiki> </nowiki>culturelle et sociale reprend mais plus en soirée. Un projet de  
 
valorisation de la fresque de Camille Godet <ref>[[Allée Camille Godet]]</ref> est en cours.
== 2016 ==
 
=== Première occupation des lieux lors de la contestation de la ''loi Travail'' ===
[[Fichier:La-Salle-de-la-Cite-Maison-du-Peuple-Occupee-Rennes-14-Mai-2016.jpg|thumb|250x200px|Occupation de a Salle de la Cite en travaux - 14 mai 2016]]
En 2016, lors du mouvement contre la loi Travail (loi El Khomri), la [[Salle_de_la_Cité|salle de la Cité]] est occupée à deux reprises pendant par de nombreux militants et de nouveau baptisée [[Maison_du_peuple,_salle_de_la_Cité|« Maison du Peuple »]] qui visent à en faire ''« le point de fixation de la convergence des luttes »'' selon leur porte-parole .
 
La première occupation a lieu le 1er mai 2016 <ref>[https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/retro-en-2016-quand-la-salle-de-la-cite-etait-occupee-pendant-15-jours-a-rennes-6d67daf4-a891-11ed-aeeb-69381795ad8f « En 2016, quand la salle de la Cité était occupée pendant 15 jours à Rennes » (Article Ouest France - 09 février 2023)]</ref>. Ce jour-là, un groupe d'environ 500 manifestants, après avoir occupé brièvement le cinéma Gaumont, ils s’étaient dirigés vers la salle de la rue Saint-Louis, où devait se tenir, déjà, un rendez-vous intersyndical qui fut finalement annulé.
 
La Ville de Rennes - propriétaire des lieux - et la Préfecture renonçaient à envoyer les forces de l’ordre. La mairie proposait plutôt une ''« convention d’occupation »'' pour une semaine… Cette occupation durera 15 jours, rythmés par des assemblées générales, des débats, des concerts... et des ateliers de confection de banderoles pour les manifestations toujours en cours contre le loi Travail.
 
Lieu devenu incontrôlé selon les autorités, l’intervention des forces de l’ordre pour évacuer la salle est décidée. À 6 h du matin le vendredi 13 mai, la police et une unité du Raid intervenaient...
 
=== Seconde occupation des lieux lors de la contestation de la ''loi Travail'' ===
Une seconde intrusion a lieu deux semaine plus tard le 27 mai <ref>[https://www.letelegramme.fr/finistere/rennes-la-salle-de-la-cite-de-nouveau-occupee-28-05-2016-11084694.php «  La Salle de la Cité de nouveau occupée  » (Article Le Télégramme - 28 mai 2016)]</ref>. Cette seconde occupation cependant ne durera que deux nuits et une journée jusqu'à l'intervention d'envergure des forces de l'ordre le 29 mai.
 
Elle s’était soldée par de nombreuses dégradations malgré une convention d’occupation temporaire signée avec Solidaires 35 et une procédure judiciaire avait été lancée par la Ville de Rennes. Après une longue bataille devant le tribunal administratif, le syndicat était finalement condamné en 2018 à payer une amende 6600 €.
 
== 2021 ==
 
=== Fin de la rénovation et reprise des activités ===
 
[[Fichier:Rennes-Salle-de-la-Cite-Fevrier-2021.jpg|thumb|600px|center|La « Salle de la Cité » rénovée en février 2021]]
 


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Version du 18 mars 2023 à 11:43

Salle de réunion, façade sur la cour par E. Le Ray, 1919. Archives de Rennes, 2 Fi 4966

Ce lieu est empreint d’histoires syndicales et d’événements culturels : témoin des avancées sociales, de la solidarité, du partage et de l’ouverture à la culture. Il est le berceau des Trans Musicales, des combats syndicaux et politiques. Un lieu auxquels les Rennais sont fortement attachés. Jusqu’à fin 2013, l’édifice, rue Saint-Louis, est composé de plusieurs corps de bâtiments : un premier le long de la rue Saint-Louis et un second dans la cour, dont la façade postérieure donne sur la rue d'Échange. Textes : Danièle Guégan et Violaine Poubanne.

1863 - 1887

De la liberté de réunion à la première bourse du travail

En 1863, la chambre syndicale ouvrière - antérieure au syndicat - voit le jour. Les ouvriers d’une même profession peuvent désormais se regrouper librement, avant la création des unions locales en 1864 . Avec l'adoption en 1884 de la loi Waldek-Rousseau, légalisant la création des syndicats, les structures locales de défense des intérêts ouvriers se multiplient. En 1887, elles se regroupent dans un même lieu : la première bourse du travail est créée à Paris. Les autorités municipales soutiennent généralement les bourses du travail. Revers de la médaille, un contrôle est exercé sur elles, limitant leur autonomie.

1891

Papier en-tête de la bourse du Travail, 1904. Archives de Rennes, 7 F 16

Vers l'ouverture d'une bourse du travail à Rennes

Après un premier refus, la municipalité rennaise accorde aux organisations ouvrières l’ouverture d’une bourse du travail, suite à une pétition à l’initiative des chambres syndicales et au soutien des conseillers municipaux ouvriers.

Troisième en Bretagne après Nantes et Saint-Nazaire en 1892, la bourse du travail de Rennes est créée en avril 1893, six ans après celle de Paris. En plus de ses missions syndicales, elle crée un bureau de placement des ouvriers. Deux mille personnes sont placées par an. Puis, elle devient un foyer culturel très actif.

1893

Projet d'installation de la bourse du travail à l'hôtel de Guerry, rue Gambetta, plan du 1er étage par J-B. Martenot

Un local pour la bourse de Rennes

4 février 1893. Archives de Rennes, 2 Fi 6324.|200x200px]] Après une étude de restauration de l’hôtel de Guerry, conçu par l’architecte Jean-Baptiste Martenot, le projet, jugé trop coûteux, est abandonné. La bourse s’installe alors dans l’ancien café central, Place du Champ-Jacquet, ce qui n'empêche pas les patrons de pétitionner pour sa fermeture.

1895

Création de la CGT

Projet de sculpture symbolisant la CGT, futur décor de la Maison du peuple, s. d. Archives de Rennes, 6 W 33.

La Confédération générale du travail est officiellement créée au congrès

de Limoges, le 23 septembre 1895. Elle participe amplement au développement des bourses du travail, avec lesquelles elle fusionne en 1902.

1906

Accueil des petits Fougerais pendant les grèves de Fougères, devant la bourse du travail, place du Champ Jacquet (et non Leperdit), 1906. Archives de Rennes, 44 Z 183, don Glorot.

Soutien aux Fougerais en grève

À Fougères, le 13 novembre 1906, une grève générale des chaussoniers déclenche un conflit qui va durer trois mois. En solidarité, la bourse du travail de Rennes décide de soutenir les grévistes fougerais. Elle lance un appel aux familles pour accueillir les enfants des grévistes, le temps de la grève. Le 9 décembre, un premier convoi de 160 enfants

arrive à Rennes au milieu d’une foule enthousiaste.

1907

Délibération du conseil municipal du 23 novembre 1907 autorisant l'aménagement d'une clinique dans les locaux de la bourse du travail. Archives de Rennes, 7 F 19.

Création d’une clinique

Le 23 novembre 1907, le conseil municipal entreprend des travaux d’aménagements pour installer une clinique à la bourse du travail de Rennes. Elle est la première à ouvrir des consultations médicales gratuites au sein d’une clinique syndicale. Une organisation de lutte contre l’alcoolisme y est créée. Son slogan : « Prolétariat debout contre l’alcool ».


1909

Déménagement de la Bourse

Les locaux deviennent trop étroits et inadaptés. La bourse est alors transférée de manière « absolument provisoire » dans l’ancien couvent des Carmes, rue Hoche – qui abrite l’actuelle école européenne supérieure d’art de Bretagne. Du provisoire qui dure neuf ans.

1911

Les syndicats s'organisent pour la création d'une Maison du peuple

Demande de la nouvelle société civile de la Maison du peuple à la Ville de Rennes pour l'acquisition d'un terrain, rue Saint-Louis, 1911. Archives de Rennes, 1 M 211.

Les

syndicats forment une société civile (SCI) et fondent la Maison du peuple. Objectif : devenir propriétaire et s’affranchir du pouvoir municipal. La SCI rachète à la Ville des terrains et un bâtiment, rue Saint-Louis, pour accueillir la bourse du travail dont les membres ne cessent de croître : 31 syndicats et 5 000 syndiqués.

1918

Installation provisoire rue Saint-Louis

En 1918, un hangar, pour la Maison du peuple, est enfin édifié dans l’attente d’un projet de construction. Il abrite une salle de réunion provisoire d’une capacité d’accueil de 500 personnes et permet aux syndiqués d'avoir un endroit bien à eux.

Projet sur calque réalisé par Emmanuel Le Ray d'une plaque ornant le hangar provisoire de la Maison du peuple, rue Saint-Louis, 1918. Archives de Rennes, 1 M 213.















1919

Fondation de la Maison du peuple

Pour Jean Janvier, maire de Rennes, dans une délibération du 15 décembre 1919, « la classe ouvrière s’est trop bien comportée pendant la guerre… pour qu’à son tour le conseil municipal ne lui témoigne… son très vif intérêt et j’ajouterais sa pleine confiance. » Le principe de construction d’une salle de réunion pouvant accueillir 1 600 personnes dont 500 assises est voté. Emmanuel Le Ray, architecte municipal, élabore les plans.

1924

Projet du plan du système d'assemblage des rangées de fauteuils, 1924. Archives de Rennes, 2 Fi 4993.

Des sièges métalliques supplémentaires

Les 500 places assises sont déjà insuffisantes et une nouvelle commande est effectuée. « La salle de réunion est exempte de luxe ; néanmoins, elle présente de l’élégance et du confortable. Les sièges métalliques, outre qu’ils contribueraient à l’aspect agréable de cette salle, offriraient encore l’avantage de la solidité », argumente le maire, en réaction aux critiques de la piscine Saint-Georges, jugée trop coûteuse. Ernest Chéreau, secrétaire général de l'Union départementale, est nommé gérant de la Maison du peuple en 1924.

1925

La fresque de Camille Godet

Pour le décor de la salle, une fresque est commandée au peintre Camille Godet, [1] auteur de la fresque du Panthéon rennais et élève d'Emmanuel Le Ray. L’artiste réalise Le travail, une grande frise décorative qui évoque les différents corps de métiers du bâtiment. Il représente également le maire Jean Janvier, entrepreneur, sur un chantier. La fresque de Godet orne les côtés et les retours vers la scène et le promenoir de la salle.

avril 1925

La Maison du peuple tout juste achevée, 1925. Cliché Emmanuel Le Ray, Archives de Rennes, 10 Fi 48, don Borius.
L'Ouest-Éclair du 19 avril 1925, Gallica – BnF.

Inauguration de la Maison du peuple

Le 19 avril 1925, la Maison du peuple est inaugurée en présence de Léon Jouhaux, secrétaire confédéral de la CGT.

















1926

Plan du dispensaire de la Maison du peuple, par Emmanuel Le Ray, 1926. Archives de Rennes, 2 Fi 4994.

Création d'un dispensaire

En 1926 est créé un dispensaire : une salle d'attente, une salle de pansements, un cabinet de consultations, un cabinet de déshabilloir sont aménagés. « En effet, si les ouvriers trouvent déjà dans leur "Maison" un certain confort, tant pour la tenue de leurs réunions qu'au pont de vue des cours techniques qui leur sont donnés, de la lecture, des spectacles et des récréations, il semble qu'en ce qui concerne l'hygiène, l'absence du dispensaire soit une lacune que nous devons combler » justifient les conseillers municipaux dans leur délibération du 30 juillet. Plus de 2 000 consultations gratuites sont recensées par an.







1930

Papier en-tête de l'Union locale de la CGT siégeant à la Maison du peuple et faisant apparaitre les multiples activités proposées en 1930. Archives de Rennes, 1 M 209.

Développement des activités socio-culturelles

Une troupe de théâtre, une chorale, soutenue par le syndicat des musiciens et un cinéma du peuple sont les activités culturelles fortes proposées dans la Maison du peuple. Jusque dans les années trente, elle accueille aussi des conférences, des débats, des spectacles scolaires, amateurs...













1933

Publicités pour des cinémas rennais, dont Le Carillon dans L'Ouest-Éclair du 18 janvier 1938, Gallica - BnF.

Cinéma à l'affiche

Lors de la construction de la Maison du peuple, Emmanuel Le Ray a porté une attention particulière à réaliser une cabine de projection de cinéma répondant aux normes de sécurité. Dès 1925, les syndicats organisent des séances deux fois par semaine. Après 1933, sa gestion est confiée à des exploitants successifs. Le Carillon prend alors toute sa place dans le paysage cinématographique rennais. Il change de nom en 1942 pour Le Celtic ; il est classé dans la catégorie art et essai, et cinéma militant.













1936

Le Front populaire

L'Ouest-Éclair du 19 juin 1936, Gallica - BnF.

En 1936, le mouvement de revendications de la classe ouvrière a gagné Rennes : Prisunic, les chemiseries Strauss, le bâtiment, l’Economique, les Nouvelles Galeries… Même dans les entreprises habituellement peu touchées par le mouvement syndical, des grèves sont déclenchées. La Maison du peuple est au cœur du mouvement. Elle voit affluer les ouvriers. Les cahiers de revendications y sont rédigés et de grandes réunions syndicales s’y déroulent. Quand certains conflits se prolongent d’autres, sont rapidement réglés. Les avancées sociales sont spectaculaires comme la semaine de 40 heures et le droit à deux semaines

de congés payés pour tous les salariés.

1938

L'Ouest-Éclair du 4 juillet 1938, Gallica - BnF.

Agrandissement de la Maison du peuple

Demande auprès du maire de Rennes de l'Union locale des confédérés de Rennes pour l'agrandissement de la Maison du peuple, 1930. Archives de Rennes, 1 M 211.

Un bâtiment en prolongement de la salle des fêtes et un autre en bordure de la rue Saint-Louis sont construits sur les plan de l'architecte Yves Le Moine. Les nouveaux locaux, essentiellement à usage de bureaux, sont inaugurés le 3 juillet, en présence de Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT. Une grande fête populaire est organisée au parc du Thabor.

















1964

Des activités foisonnantes

A partir de 1964, la Ville récupère sa gestion et en fait une « maison commune servant à toutes les associations. » Les agendas de location des salles, de l’époque, attestent de son caractère polyvalent : club des

joyeux loisirs, Union des vieux de France, Témoins de Jéhovah…

1965

Du café théâtre à la Comédie de l'Ouest

En 1946, la salle de réunion est aménagée en café théâtre. Y sont programmées les fameuses tournées Barrett, le Théâtre populaire de Bretagne, et surtout, de 1965 à 1968, la Comédie de l’Ouest, actrice importante de l’activité théâtrale. La municipalité, souhaitant accroître le dynamisme culturel de la ville, met la salle à disposition de l’association la Maison de la culture, en attendant son installation dans le nouveau bâtiment rue Saint-Hélier. La Maison du peuple est en 1965 officiellement rebaptisée salle de la Cité. Voir la vidéo « Ouverture de la Maison de la Culture de Rennes »

1974

L'affiche du documentaire Histoires d'A, collection M. Issartel.

Les luttes sociales continuent

En plus d'être toujours le siège social de l'Union départementale de la CGT, la salle de la Cité est le théâtre d'évènements sociaux importants pour la ville de Rennes, à l'instar de la projection, illégale, du documentaire Histoires d'A, réalisé par Marielle Issartel et Charles Belmont le 17 avril 1974. Cette projection marque un moment symbolique dans les luttes féministes rennaises pour la libéralisation de l'avortement.

Papier à en-tête de la CGT, 1972. Archives de Rennes, 41 Z 284.













1974

Affiche du concert de PNP organisé par Opaline, 1974. Archives de Rennes, 1482 W 32.

De nouveaux usages culturels

Facilité par le départ de la Comédie de l'Ouest, la salle de la Cité, devient un lieu culturel où se croisent le spectacle vivant, la musique, les arts plastiques… et qui entend toucher tous les publics. Elle est la première du genre à Rennes.
L’émergence de la musique actuelle et l’organisation de concerts engendrent parfois des débordements, notamment lors de l'organisation de ce concert le mardi 5 mars 1974, organisé par Opaline.








1979

Le berceau des Trans Musicales

Affiche de la première édition des Trans Musicales réalisée par Pierre Fablet, 1979. Coll. ATM.

Les 14 et 15 juin 1979 marquent la première édition des Trans Musicales, organisée par l'association Terrapin, festival de musiques actuelles à la renommée bientôt internationale. Voir la programmation 1979













1986

Affiche des 8e Rencontres des Trans Musicales réalisée par Paul Antonietti. Archives de Rennes, 9 Fi 16.

La salle de la Cité devient le lieu de la musique actuelle

L'association Terrapin devient l'association des Trans Musicales en 1985. Le festival prend alors une envergure internationale et se produit dans divers lieux à Rennes (UBU, salle omnisports,...). La salle de la Cité reste toujours au cœur de la programmation de ce festival et demeure un lieu incontournable pour les nouvelles formes d'expression musicale, pouvant accueillir 1 200 personnes lors des concerts. Voir la programmation 1986



1997

Une re-découverte

La réapparition de la fresque de Camille Godet s'est déroulée dans des circonstances mal éclaircies à ce jour. La version plus insolite relate un décollement des plaques qui recouvraient la fresque dans l'atmosphère humide et étouffante de la salle bondée d'un concert des Berruriers noirs en 1986. Restaurée et valorisée en 1994, elle est classée monument historique le 6 mai 1997. Voir la vidéo « Les fresques cachées de la salle de la Cité » (01:07 mn - 15 septembre 1994)

1998

Page de titre d'un rapport réalisé par l'association des Trans Musicales sur le devenir de la salle de la Cité, 1998. Archives de Rennes, 1769 W 11.

Un avenir incertain

L’organisation de concerts décline progressivement : l’interdiction de vente d’alcool et la non-conformité de la salle y contribuent, ainsi qu'une cohabitation parfois difficile avec les activités syndicales de la CGT.

En 1998, l'association des Trans Musicales propose un projet de transformation du lieu en pôle de "Musique Actuelle" qui consacrerait la place emblématique de la Salle de la Cité dans la vie culturelle et musicale de Rennes.

Ce projet de restructuration un temps soutenu par la municipalité ne verra toutefois pas le jour.











2013

Destruction de la Maison du peuple

La Salle de la Cite en travaux - Février en 2013

L'Union départementale de la CGT, dernier occupant, quitte la Maison du peuple en 2011.

Le bâtiment que l'Union occupait est démoli en janvier/février 2013 pour faire place à un projet de maison de quartier et d'une crèche.

Cette rénovation s'inscrit dans un contexte plus large qui verra la transformation de tout le quartier englobant la Place Sainte-Anne avec la transformation du couvent des Jacobins et l'arrivée de la seconde ligne de métro à l'horizon 2020.





2014

Réouverture de la salle de la Cité

L'activité culturelle et sociale reprend mais plus en soirée. Un projet de valorisation de la fresque de Camille Godet [2] est en cours.

2016

Première occupation des lieux lors de la contestation de la loi Travail

Occupation de a Salle de la Cite en travaux - 14 mai 2016

En 2016, lors du mouvement contre la loi Travail (loi El Khomri), la salle de la Cité est occupée à deux reprises pendant par de nombreux militants et de nouveau baptisée « Maison du Peuple » qui visent à en faire « le point de fixation de la convergence des luttes » selon leur porte-parole .

La première occupation a lieu le 1er mai 2016 [3]. Ce jour-là, un groupe d'environ 500 manifestants, après avoir occupé brièvement le cinéma Gaumont, ils s’étaient dirigés vers la salle de la rue Saint-Louis, où devait se tenir, déjà, un rendez-vous intersyndical qui fut finalement annulé.

La Ville de Rennes - propriétaire des lieux - et la Préfecture renonçaient à envoyer les forces de l’ordre. La mairie proposait plutôt une « convention d’occupation » pour une semaine… Cette occupation durera 15 jours, rythmés par des assemblées générales, des débats, des concerts... et des ateliers de confection de banderoles pour les manifestations toujours en cours contre le loi Travail.

Lieu devenu incontrôlé selon les autorités, l’intervention des forces de l’ordre pour évacuer la salle est décidée. À 6 h du matin le vendredi 13 mai, la police et une unité du Raid intervenaient...

Seconde occupation des lieux lors de la contestation de la loi Travail

Une seconde intrusion a lieu deux semaine plus tard le 27 mai [4]. Cette seconde occupation cependant ne durera que deux nuits et une journée jusqu'à l'intervention d'envergure des forces de l'ordre le 29 mai.

Elle s’était soldée par de nombreuses dégradations malgré une convention d’occupation temporaire signée avec Solidaires 35 et une procédure judiciaire avait été lancée par la Ville de Rennes. Après une longue bataille devant le tribunal administratif, le syndicat était finalement condamné en 2018 à payer une amende 6600 €.

2021

Fin de la rénovation et reprise des activités

La « Salle de la Cité » rénovée en février 2021