Paul-Émile Victor

Né à Genève, Paul-Émile Victor est un explorateur décédé le 7 mars 1995 à Bora-Bora. L'école publique de Saint-Grégoire porte son nom.

Globe terrestre de Paul-Émile Victor. Offert pendant son enfance, ce globe, où certains pays sont marqués d’une épingle ou au feutre, accompagnera Paul-Émile Victor toute sa vie. Coll. Fonds de dotation Paul-Émile Victor.
Fanion des Expéditions Polaires Françaises-Missions Paul-Émile Victor 1947. Coll. Fonds de dotation Paul-Émile Victor.
Portrait de Paul-Émile Victor, décembre 1966

Chaque semaine du 7 mars invite les citoyens Grégoriens à se remémorer le film documentaire « Odyssées blanches » et le contexte de ruée vers les pôles pour explorer les dernières terrae incognitae de notre planète.

De l’Europe de l’Est au Jura

Paul, Eugène, Victor naît en 1907 dans une famille juive originaire d’Autriche-Hongrie, installée dans le Jura. Son père, Erich Heinrich Victor Steinschneider dirige depuis 1906 à Saint-Claude une manufacture de pipes en bois de bruyère. Début 1907, il obtient de changer son nom de famille en Victor, car la consonance allemande de son patronyme est mal perçue dans la France d’après la défaite de 1870. Sa femme Laure, qui partage les mêmes origines, s’est convertie au catholicisme ; les racines familiales ne seront pas dévoilées aux enfants, Paul et Lily, par souci d’intégration et de protection dans un climat longtemps très hostile aux populations germaniques et juives. La famille Victor obtient la nationalité française en 1924.

L’archétype de l’explorateur

En 1929, pendant son service militaire dans la marine à Toulon, Paul choisit de se faire appeler Paul-Émile. C’est sous ce nom que le futur ethnologue deviendra l’emblématique explorateur, et fondateur des Expéditions Polaires Françaises (EPF). Il embarque en 1934 sur le fameux Pourquoi-Pas ? du Commandant Charcot, pour sa première mission ethnologique au Groenland. Tout au long de sa carrière et même après qu’il se soit établi à Bora Bora pour sa retraite, Paul-Émile Victor parcourt le globe et fait découvrir aux Français, avec un talent de communication précurseur, la richesse et la diversité des peuples et des mondes polaires. À son décès en 1995, un hommage national lui est rendu et il est immergé dans l’océan Pacifique depuis un navire militaire.

À l’époque de Paul-Émile Victor, autour de 1930, les pôles demeurent largement terrae incognitae, c’est pourquoi il les choisit pour terrain. Parallèlement à une démarche scientifique profondément respectueuse des peuples autochtones, Paul-Émile Victor organise de façon magistrale et inédite la médiatisation de ses expéditions. Les multiples conférences, publications et films qu’il produit permettent à la fois de nourrir l’intérêt du public et de financer les missions suivantes. Cette renommée populaire l’installe comme la figure de l’explorateur français moderne. Son goût de faire connaître le monde s’est d’ailleurs perpétué à travers son fils, Jean-Christophe Victor (1947-2016), auteur, concepteur et animateur de l’émission géopolitique de référence Le dessous des cartes.

Une mémoire vive depuis les Expéditions Polaires Françaises-Missions Paul-Émile Victor

À partir de 1947, une structure nationale dédiée organise la recherche française en Arctique et en Antarctique : les Expéditions Polaires Françaises-Missions Paul-Émile Victor. C’est lui qui en conçoit l’identité visuelle. Aujourd'hui, l'IPEV (Institut polaire Paul-Émile Victor) poursuit ces missions.

Les enfants de Paul-Émile Victor perpétuent sa mémoire grâce au fonds de dotation qu’ils ont créé (site internet en cours de création www.paulemilevictor.fr). Celui-ci délivre notamment le « Prix de l’Aventure du Cœur et d’Ailleurs » à des œuvres littéraires d’aventure, de voyage ou d’exploration, récits réels ou fictifs.

Daphné Victor, sa fille, et Stéphane Dugast ont co-écrit en 2015 Paul-Émile Victor, J'ai toujours vécu demain (éditions Robert Laffont, publié en poche en 2017 dans la Collection Points Seuil). Fin 2020, des mêmes auteurs, sort en Beau-Livre aux éditions Paulsen la biographie de l'explorateur, richement illustrée, sous le titre Paul-Émile Victor, Le rêve et l'action.

La mémoire de l’explorateur est également conservée au Musée de l’Homme, dans un fonds ethnographique qui porte son nom, tandis que ses archives personnelles se trouvent à l’Espace des mondes polaires à Prémanon, dans le Jura, que son fils Jean-Christophe a co-fondé avec Stéphane Niveau, actuel directeur, pour succéder au petit musée initialement créé par Paul-Émile Victor (en savoir plus sur l'Espace des mondes polaires).

En 2019, le parcours de Paul-Émile Victor est présenté dans la Galerie des dons du Musée national de l’histoire de l’immigration[1].

Les « Odyssées blanches »

L'explorateur Paul-Émile Victor est décédé le 7 mars 1995 à Bora-Bora. Le film documentaire « Odyssées blanches » nous plonge en 1947.

1947 : c’est la ruée vers les pôles pour explorer les dernières terrae incognitae de notre planète.

D’intrépides aventuriers français vont multiplier les expéditions au Groenland et en Terre Adélie, avec pour ambition de faire progresser les sciences. À force de courage et d’héroïsme, ces pionniers vont comprendre les premiers que les glaces sont les gardiennes de la mémoire du climat[2].

D’incroyables et étonnantes « Odyssées blanches » pour éclairer notre présent et notre futur, en s'appuyant sur un film documentaire éponyme mené avec la participation de TV5MONDE et de la Cinémathèque de Bretagne.