Rue François Vallée

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La rue François Vallée se situe dans le quartier 3 : Bourg l'Evesque – La Touche – Moulin du Comte et prend son origine sur le boulevard Marbeuf. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 13 avril 1953[1].

Cette voie rend hommage à :

François Vallée

Résistant combattant, mort pour la France (1er janvier 1912, Plounévez-Moëdec - sept. 1944, Rogoznica)

Fils d'un industriel propriétaire d'une usine de papeterie, il est le neveu du linguiste homonyme François Vallée, décédé à Rennes en juin 1949. Il fait ses études à Saint-Pol-de-Léon et à Saint-Brieuc puis devient directeur commercial de la papeterie paternelle. Mobilisé, le 17 juin 1940, au cours d'une patrouille devant les positions ennemies à Pagny-sur-Meuse, il est fait prisonnier, travaille dans une ferme de Vaucouleurs et s'évade. Il parvient à Toulon où, entré en contact avec des gaullistes, il cherche à se rendre en Angleterre. N'y parvenant pas il finit par réussir à traverser la Méditerranée.

Saboteur en Tunisie

François Vallée

À Tunis il intègre en avril 1941 le réseau d'André Mounier, principalement orienté vers le recueil de renseignements au profit des troupes britanniques basées à Malte, François Vallée Wikipedia-logo-v2.svg et son adjoint Henri Gaillot, responsables de la section sabotage, réalisent de nombreux coups d'éclat. Effectuant des liaisons entre la côte tunisienne et un sous-marin britannique pour faire passer des documents et se ravitailler en explosifs. Il sabote, en gare de Tunis, un grand nombre de locomotives françaises livrées par le régime de Vichy aux troupes italiennes qui s'en servaient pour ravitailler leurs lignes en Tripolitaine. À Gabès, ses grenades incendiaires endommagent les réservoirs d'essence d'un convoi destiné aux italiens. En juin 1941, il s'infiltre à la nage dans le port de Tunis et mine les cargos italiens Sirio et Achille et coule l'Achille dans le port de La Goulette, obstruant le canal menant à Tunis. Le 23 juin suivant, s'attaquant à nouveau aux bateaux, il est arrêté et interrogé mais garde le silence sur son réseau et ses membres. Il est condamné à deux ans de prison en compagnie de Henri Gaillot. En novembre 1942, alors que les Allemands envahissent la Tunisie, ils sont libérés en tant que gaullistes sur décision de l'amiral Esteva. À Alger, ils reprennent contact avec la résistance, gagnent Gibraltar et arrivent à Londres le 27 janvier 1943.

Agent du SOE en Bretagne

François Vallée entre au Special Operations Executive (SOE) et est mis sous les ordres du colonel Maurice Buckmaster, à la section F chargée du territoire français. Après avoir suivi un entraînement de plusieurs semaines, il est parachuté en Bretagne le 17 juin 1943. Installé à Rennes, au 1, boulevard Magenta dans un appartement de Herminie Prod'homme, il prend contact avec les chefs de la résistance comme Maurice Guillaudot[2] ou Herminie Prod'homme [3] et, sous le pseudonyme d'Oscar, organise, avec Richelot et Clément, le réseau Parson destiné à aider les troupes alliées à isoler la Bretagne du reste des troupes allemandes au moment du futur débarquement. Il traite spécialement le secteur de Rennes, Vitré, Saint-Malo, Dinard, Hédé, Messac, Martigné-Ferchaud. Il organise des parachutages d'armement et de matériel et met en place plusieurs groupes d'une quinzaine de combattants dans différents département bretons. Le réseau recueille également les réfractaires au STO[4] et porte assistance aux aviateurs alliés abattus, notamment lors des bombardements de Nantes en septembre 1943. Le 8 octobre, la Sipo-SD de Rennes arrête 4 gendarmes et plusieurs membres du réseau à Martigné-Ferchaud. Le réseau a été dénoncé à la Gestapo et François Vallée doit ordonner à René Bichelot de quitter la France afin d'éviter une arrestation. Les mois suivants, plus de 150 personnes sont arrêtées. Georges Clément est capturé et déporté au camp de Mauthausen où il sera exécuté. Le réseau étant infiltré par un agent français travaillant pour les Allemands, François Vallée se réfugie à Paris où il est hébergé par son frère Robert. Le dimanche 28 novembre 1943, boulevard Magenta, il échappe de peu par les toits à l'arrestation mais au début de février 1944, les trois hommes sont arrêtés en gare de Lyon par la Gestapo[5].

Enfermé à la prison de Fresnes, François Vallée est transféré en juin 1944 en Silésie (aujourd'hui en Pologne) avec 17 autres agents du SOE. Internés au camp de Gross-Rosen, près du village renommé Rogoźnica, et condamnés à mort, François Vallée et ses seize compagnons, dont Henri Gaillot, sont exécutés à une date inconnue, en août-septembre 1944.

François Vallée fut fait Chevalier de la Légion d'honneur, Compagnon de la Libération, décoré de la Croix de guerre 1939-1945, médaillé de la Résistance française.

Sur la carte

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Note et références

  1. Délibérations municipales, Archives de Rennes
  2. Rue Général Maurice Guillaudot
  3. Rue Herminie Prod'homme
  4. Le S.T.O. pour des Rennais
  5. Oscar Buckmaster, un réseau de résistance en Haute-Bretagne, 1943-1944 Daniel Jolys. Imp Reuzé. Martigné-Ferchaud - Nov. 2022