Molière à Rennes

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Signatures des comédiens de "L'Illustre Théâtre" au bas de l'acte du 30 juin 1643
Molière jeune
Cette maison n°13, rue Saint-Michel, datant de 1580, alors auberge des Barrilières, a vu passer Molière
Le jeu de Paume du Cheval Noir, hors les murs, sur plan Hévin de 1666
L'Atlas Molière de Clara Dealberto, Jules Grandin, Christophe Schuwey


Jean-Baptiste Poquelin, âgé de 22 ans, n’est pas encore Molière, l’artiste favori du roi Louis XIV. Les débuts de sa troupe de comédiens, l' Illustre Théâtre, constitué Le 30 juin 1643, par-devant notaire, avec neuf camarades, dont les trois aînés Béjart (Joseph, Madeleine et Geneviève), sont difficiles. La troupe s'essaie à la tragédie avec La mort de Sénèque mais La bonne société parisienne raffole de Jodelet ou Le Maître valet de Scarron. À l'automne 1645, Jean-Baptiste qui s'est mis à signer de Moliere, poursuivi par ses créanciers et même un temps emprisonné pour dettes, part vers la Bretagne. Après avoir donné une représentation à Nantes, il monte faire étape à Rennes. La troupe signe, le 28 octobre 1645, un contrat avec Georges Blandin, voiturier par terre, du " village de Sevrault en Pansé", aux termes duquel ces derniers transporteront des bagages et décors de Nantes à Rennes, « faubourg Saint-Michel », moyennant « 70 sols chaque cent livres pesant ». Il existe un lieu-dit "le Haut Sevault" à Pancé, 27 km au sud de Rennes, et l'on peut penser qu'un échelon précurseur de la troupe avait trouvé là un transporteur pour l'acheminement Nantes-Rennes. À partir d'avril 1648, la troupe fera de Nantes son quartier central pendant près de deux ans[1].

À Rennes, la troupe va s'installer à l'un des six jeux de paume de la ville, non pas celui de la Poulaillerie, la Pigeon, ou le Pélican, mais le jeu de paume du Cheval Noir, situé dans un faubourg de la ville hors des remparts, en arrière du n° 3, de la rue Saint-Michel. Cette salle n’est pas un théâtre mais, faute de mieux, en fait office, cas fréquent alors dans un pays où il n'y a pas de théâtres. Avec une largeur de 9 mètres et une longueur de 30 mètres, on montait une scène en fond de salle et le public, environ 250 personnes, assistait debout au spectacle composé surtout de farces, La Jalousie du barbouillé, le Médecin volant, les grandes comédies de Molière étant postérieures à ces représentations rennaises. « Ainsi, l’on imagine Molière arpentant la rue Saint-Michel, y cherchant un gîte, contemplant ses élégantes maisons Renaissance, examinant le jeu de paume où il allait monter sur les planches », écrit l’historien Barthélemy-Amédée Pocquet du Haut-Jussé. Molière et la troupe ont dû être satisfaits de l'accueil et de la recette puisqu'ils reviendront y jouer l’année suivante, en 1646 car un contrat de transport est signé le 22 mai[2]. Il continuera la tournée en province pendant 10 ans, dans la troupe du comédien Charles Dufresne, entretenue à partir de Pâques 1646 par les puissants ducs d’Épernon, gouverneurs de Guyenne. Celui qui est devenu une référence incontournable du théâtre français ne connaîtra le succès que beaucoup plus tard, à partir de 1663, lorsqu’il se produira à Versailles devant la cour du Roi Soleil. Louis XIV décida alors de prendre officiellement Molière sous sa protection. Il décerna à ses comédiens le titre de « troupe du roi ».

En décembre 2022 le Cabaret Molière a marché dans les pas de Molière avec du théâtre de tréteaux, qui voyageait de la vie de Molière à son œuvre, en textes et en chansons, de la salle à la scène[3].








Références