Rennes et l'Afrique

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Rennes et l'Afrique entretiennent des relations mémorielles importantes qui permettent aujourd'hui de valoriser le talent créatif, autour du patrimoine[1] et des industries créatives et culturelles.

Ville de télécommunications, Rennes explore aussi de nouveaux champs de coopération pour le développement afro-futuriste des villes du Continent, à l'instar de la Fondation d'entreprise Orange[2] très active en Afrique avec de nombreux appels à projets et dotations au carrefour de l'agriculture et des télécommunications (Agrimakers, Fablabs solidaires, impression 3D...), de l'apprentissage et de l'entrepreneuriat technologiques, sans oublier la diplomatie numérique et culturelle.

Par ailleurs, la ville de Rennes et Rennes métropole développent aussi un programme culturel qui valorise, protège et diffuse le patrimoine africain. Des actions de médiation culturelle à la Halle Martenot ont été menés en direction des écoles, du Mali au Bénin.

Des échanges créatifs portés par la société civile et la diaspora

La Maison Internationale de Rennes (MIR) fédère un certain nombre d'acteurs associatifs et de représentants de la diaspora. Plusieurs temps de formation, assemblées générales, sessions créatives ont permis d’œuvrer au renforcement des capacités.

La coopération décentralisée permet aussi de développer des actions d'appui au développement en lien avec les collectivités mais aussi les sociétés civiles.

Le rôle des diasporas africaines en Bretagne représente aussi un enjeu fort et a donné lieu avec plusieurs rapports coordonnés par Kevin Lognoné sur les thématiques : "Féminisation des filières agro-forestières" et "Maritimisation : réinventons les chaînes de valeur".

A l'horizon 2050, Lagos au Nigéria pourrait devenir la première ou la deuxième ville la plus peuplée du monde. Cette projection pourrait fortement impacter les flux transfrontatiers avec la sous-région du Cameroun au Ghana.

Les télécommunications et le numérique, un enjeu d'avenir pour la relation Rennes Afrique

La présence de pôles de compétitivité, d'incubateurs-tremplins, d'accélérateurs de jeunes entreprises innovantes sur l'axe Rennes Saint-Malo ainsi que l'ouverture du bassin d'enseignement supérieur et de recherche offrent des leviers de coopération importants entre Rennes et l'Afrique pour développer la thématique du numérique et ses usages.

Prospective pour l'avenir des villes et des Smart-Cities

Des travaux de recherche développés par Kevin Lognoné ont donné lieu à différentes publications pour explorer le champ des possibles.

Fustel de Coulanges, Yaoundé et la future Tel Aviv de l'Afrique[3] ?

Dans sa Cité antique, Fustel de Coulanges voit dans la religion et le culte des morts les fondements des sociétés. C'est ce culte qui régit les règles en matière de propriété, d'héritage...

Directeur de l'École normale supérieure et titulaire de la première chaire d'histoire médiévale à la Sorbonne, Fustel de Coulanges est un historien français issu d'une descendance bretonne qui remonte au mariage entre Jeanne Surville, native de Saint-Malo et Jean-Denis Fustel, garde-magasin des vivres de la marine au port de Brest.

Un publication de Kevin Lognoné[4] a été l'occasion de réfléchir comment Rennes pourrait développer une relation afro-futuriste avec la future Tel Aviv de l'Afrique, en s'appuyant sur les travaux de Fustel de Coulanges.

Le nom Tel Aviv été choisi par Nahum Sokolow pour être le titre en hébreu de l'ouvrage Altneuland de Theodor Herzl, qui peut aussi prendre le sens de Terre ancienne. Terre nouvelle... אלטנוילנד.

Dans ce récit, Friedrich Löwenberg, un jeune intellectuel viennois juif lassé de sa vie en Europe, entame un voyage vers l'Asie avec l'intention de se retirer dans une île de l'Océan Pacifique. Il part en compagnie d'un aristocrate prussien, Kingscourt. En chemin, ils s'arrêtent à Jaffa et y découvrent la Palestine dans un état d'abandon. Ils se retirent ensuite sur leur île pendant vingt ans. Au retour, lorsqu'ils repassent par la Palestine, ils découvrent la région transformée, changée en une société cosmopolite florissante.

Douala, prochain Vancouver africain[5] ?

Laboratoire d'intégration des peuples autochtones (7 familles linguistiques, 50 % des langues autochtones au Canada), Vancouver repose principalement sur la foresterie, l'exploitation minière, le cinéma, et le tourisme. Cette expérience dans la Confédération canadienne peut-elle inspirer la contribution des forêts à l’Unité nationale, à l’heure du 50ème anniversaire de la République du Cameroun ? La sauvegarde des forêts peut-elle être porteuse de nouvelles opportunités pour les jeunesses et les industries créatives innovantes à forte plus-value d’employabilité ?

Aux portes de la Guinée équatoriale, Kribi, futur Barcelone africain ?

La Guinée équatoriale est le seul pays hispanophone de tout le continent africain. Un tiers des réserves mondiales de bauxite, gisements de fer, d’or, de diamant, d’uranium et de pétrole encore largement inexploités, potentiel hydro-électrique important : cette destination fragilisée par l’incertitude politique guinéo-équatorienne consécutive au coup d’Etat, décourage d’un côté certains investisseurs. Ou a contrario encourage l’idée d’un eldorado transfrontalier qui bénéficie de la stabilité offerte par le port de Kribi et sa région littorale transfrontalière au sud du Cameroun.[6]

Des échanges possibles avec le Québec et le Japon

Les "50 ans d'Expo 67"[7] retrace le message humaniste de "Terre des Hommes" comme message central de l'Exposition universelle de Montréal en 1967. Expo 67 offre une boussole créative pour la prochaine Exposition universelle prévue en 2025 dans la baie d’Osaka, au Japon.

Avec son expérience acquise et le témoignage « Terre des Hommes » laissé aux générations futures, Rennes et Montréal peuvent faire du message symbolique et philosophique d’Antoine de Saint-Exupéry un levier universel toujours d’actualité.

Un des passages dans le Petit Prince de Saint-Exupéry reste pourtant méconnu. Il s’agit de la Vérité des Orangers. En voici un extrait : « La vérité, ce n’est point ce qui se démontre. Si dans ce terrain, et non dans un autre, les orangers développent de solides racines et se chargent de fruits, ce terrain-là c’est la vérité des orangers. Si cette religion, si cette culture, si cette échelle de valeurs, si cette forme d’activité et non telles autres, favorisent dans l’homme cette plénitude, et se découvre en lui un grand seigneur qui s’ignorait, c’est que cette échelle des valeurs, cette culture, cette forme d’activité, sont la vérité de l’homme. La logique ? Qu’elle se débrouille pour rendre compte de la vie. » Antoine de Saint Exupéry

La prochaine Exposition universelle est prévue du 3 mai au 23 novembre 2025, pour une période de six mois dans la baie d’Osaka, berceau de la révolution industrielle du Japon. En 2025, nous ne serons qu’à quelque cinq années de 2030, la cible fixée par les Nations Unies pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD). Elle sera donc cruciale pour redoubler d’efforts afin de réaliser ces objectifs. L’Exposition universelle 2025 d’Osaka entend donc jouer un rôle de tremplin stratégique pour concrétiser les ODD à l’horizon de 2030. La toute première au Japon et en Asie, l’Expo d’Osaka en 1970, avait été un symbole de la rapide croissance économique de l’Archipel et elle reste un des rendez-vous les mieux réussis du pays.

Vingt ans après l’Expo 2005 Aichi, l’Exposition universelle 2025 d’Osaka réunira à nouveau la communauté internationale. Pour répondre aux grands défis du monde, cette manifestation entend se décliner en trois sous-thèmes : « Sauver des vies », « Inspirer des vies » et « Connecter des vies ».

La Vérité des Orangers dans l’œuvre de Saint-Exupéry offre une plateforme symbolique pour illustrer l’expérience et l’aptitude des Québécois à répondre aux grands défis du monde (« Sauver des vies »). La recomposition des milieux d’innovateurs au niveau mondial intéresse toutes les nations en quête de nouvelles capacités partenariales, de recherche et d’innovation, de la santé à l’intelligence artificielle.

La Vérité des Orangers offre aussi une contribution pour naviguer dans de nouvelles géographies (« Inspirer des vies »). Le caractère multiculturel et insulaire des traces encore présentes des équipements d’Expo 67 dans l’île Saint-Hélène et l’île Notre-Dame peut s’exporter dans l’archipel Nippon et inspirer son projet d’avancement sur la mer dans la baie d’Osaka qui sera spécialement conçu pour l’Exposition universelle de 2025.

Enfin, la Vérité des Orangers est une invitation à penser de nouveaux paradigmes (« Connecter des vies »). Un déboisement, un orage, un glissement de terrain peuvent conduire un oranger à être coupé de ses racines. Dans sa croissance horizontale, celui-ci va de la terre vers le haut et ses fruits tombent du haut vers la terre. De par la photosynthèse, les orangers sont en même temps des véritables purificateurs d’air pour la planète et des abris pour les oiseaux du ciel. Antoine de Saint-Exupéry, à travers la Vérité des Orangers, nous propose de cultiver la sincérité en soi, le partage envers l’autre au-delà de nos racines, en dépassant nos différends ainsi que nos différences et collaborer, construire ensemble, porter haut la lumière pour qu’elle éclaire aussi les autres.

L’agilité créative Bretonne et Québécoise pourra continuer à entretenir l’histoire de la Vérité des Orangers. En retour, le voyage symbolique de ce fruit si rare au Japon nourrira la mission universelle de rendre compte à la source qui lui a donné naissance...