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C’est là que Madeleine, Henriette et Raphaël vivent avec leurs parents. Madeleine se distingue en présentant déjà un caractère volontaire et enjoué, elle est intéressée par tout ce qui l’entoure, elle aime communiquer et tout particulièrement pour ce qui est d’échanges épistolaires.
C’est là que Madeleine, Henriette et Raphaël vivent avec leurs parents. Madeleine se distingue en présentant déjà un caractère volontaire et enjoué, elle est intéressée par tout ce qui l’entoure, elle aime communiquer et tout particulièrement pour ce qui est d’échanges épistolaires.
   
   
Le café Pécoil ne fait pas exception ainsi, à l’exemple des autres débits de boissons, il est visité par quelques soldats Allemands qui entrent pour consommer. Derechef les vainqueurs (du moment) souhaitent faire croire qu’ils sont venus « en amis » ainsi l’un d’eux veut-il absolument serrer la main de Madeleine. Madeleine n’accepte pas cette main ostensiblement tendue vers elle. Elle recule autour de la grande table de la salle du café, refusant ce contact, poursuivie par le supposé nouvel ami de rencontre. Parmi le groupe d’Allemands présents, dans le café, l’un d’eux, s’exprimant en français, lui dit d’une manière ferme. « Serrez-lui la main avant qu’il ne se fâche ». Contrainte et forcée, craignant une vilaine réaction de l’Allemand, Madeleine accepte alors cette main tendue et dit en la saisissant « C’est la première patte de cochon que je serre ce matin ». Chacun rit alors et ceux qui n’ont pas compris aussi, le rire est communicatif. Comme monsieur Jourdain qui sans le savoir  faisait de la prose, Madeleine, elle, faisait déjà de la résistance.
Le café Pécoil ne fait pas exception ainsi, à l’exemple des autres débits de boissons, il est visité par quelques soldats Allemands qui entrent pour consommer. Derechef les vainqueurs (du moment) souhaitent faire croire qu’ils sont venus « en amis » ainsi l’un d’eux veut-il absolument serrer la main de Madeleine. Madeleine n’accepte pas cette main ostensiblement tendue vers elle. Elle recule autour de la grande table de la salle du café, refusant ce contact, poursuivie par le supposé nouvel ami de rencontre. Parmi le groupe d’Allemands présents, dans le café, l’un d’eux, s’exprimant en français, lui dit d’une manière ferme. « ''Serrez-lui la main avant qu’il ne se fâche »''. Contrainte et forcée, craignant une vilaine réaction de l’Allemand, Madeleine accepte alors cette main tendue et dit en la saisissant ''« C’est la première patte de cochon que je serre ce matin »''. Chacun rit alors et ceux qui n’ont pas compris aussi, le rire est communicatif. Comme monsieur Jourdain qui sans le savoir  faisait de la prose, Madeleine, elle, faisait déjà de la résistance.
   
   
Durant l’occupation le café Pécoil sera perquisitionné deux fois par les Allemands avec en prime une visite musclée de la milice. La grange de Pierre Fourché, celle des petits bals si prisés des Vezinois, jouxte le café Pécoil. C’est un endroit pratique pour cacher des résistants l’espace d’une nuit, à l’insu du propriétaire qui habite en haut du bourg. Pour ce type d’action, il est vital de n’avoir que peu de témoins. Les Allemands reniflent néanmoins autour et dans le café Pécoil, jusqu'à le perquisitionner. Ils sont venus en pleine nuit, obligeant les demoiselles Pécoil à se lever alors qu’elles rechignent à quitter leur lit. Au terme de la visite rien d’inquiétant n’est trouvé, pas même les drapeaux du front populaire, les documents qui s’y attachent et les tracts qui sont bien cachés dans le grenier. Sans doute cherchaient-ils uniquement des hommes.
Durant l’occupation le café Pécoil sera perquisitionné deux fois par les Allemands avec en prime une visite musclée de la milice. La grange de Pierre Fourché, celle des petits bals si prisés des Vezinois, jouxte le café Pécoil. C’est un endroit pratique pour cacher des résistants l’espace d’une nuit, à l’insu du propriétaire qui habite en haut du bourg. Pour ce type d’action, il est vital de n’avoir que peu de témoins. Les Allemands reniflent néanmoins autour et dans le café Pécoil, jusqu'à le perquisitionner. Ils sont venus en pleine nuit, obligeant les demoiselles Pécoil à se lever alors qu’elles rechignent à quitter leur lit. Au terme de la visite rien d’inquiétant n’est trouvé, pas même les drapeaux du front populaire, les documents qui s’y attachent et les tracts qui sont bien cachés dans le grenier. Sans doute cherchaient-ils uniquement des hommes.


Madeleine est maintenant en âge de travailler. Elle a été embauchée à la papeterie de Bretagne route de Lorient. Même si le travail est parfois pénible, elle tient le coup. Elle s’y fait des camarades. Il y a Maria qui est conductrice de machine. Odette, Paulette, Simone et  Yvette Le Moigne (Heureuse de quitter cet emploi devenu pour elle trop fatiguant), Denise Daugan, Louisette Guillot toujours « aussi diable », Henriette Monnier, Denise Leroy, Paulette (qui a quitter la papèterie pour être placée en ferme, où elle fait la cuisine et tire les vaches). J’oubliais, Maitre Lecointre (qui mettait parfois des heures en bas). En juillet 1944 Papa Jules informe ces dames et demoiselles que les congés payés ne seront pas attribués à celles qui ne sont pas venues rejoindre leur poste de travail après le débarquement. Hem ! Il y a de la résistance dans l’air !!!
Madeleine est maintenant en âge de travailler. Elle a été embauchée à la papeterie de Bretagne route de Lorient. Même si le travail est parfois pénible, elle tient le coup. Elle s’y fait des camarades. Il y a Maria qui est conductrice de machine. Odette, Paulette, Simone et  Yvette Le Moigne (Heureuse de quitter cet emploi devenu pour elle trop fatiguant), Denise Daugan, Louisette Guillot toujours « aussi diable », Henriette Monnier, Denise Leroy, Paulette (qui a quitter la papèterie pour être placée en ferme, où elle fait la cuisine et tire les vaches). J’oubliais, Maitre Lecointre (qui mettait parfois des heures en bas). En juillet 1944 Papa Jules informe ces dames et demoiselles que les congés payés ne seront pas attribués à celles qui ne sont pas venues rejoindre leur poste de travail après le débarquement. Hem ! Il y a de la résistance dans l’air !!!
[[Fichier:2 - Papeterie de Bretagne.jpg]]
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La papeterie de Bretagne est sous la direction de l’occupant. Ainsi le jour d’une visite de personnalités allemandes, toutes ces dames et demoiselles se sont entendues pour aligner à leur poste de travail trois petits papiers de couleur, bleu blanc rouge. Le mécontentement des visiteurs était visible. Cette provocation ne fut toutefois pas sanctionnée.
La papeterie de Bretagne est sous la direction de l’occupant. Ainsi le jour d’une visite de personnalités allemandes, toutes ces dames et demoiselles se sont entendues pour aligner à leur poste de travail trois petits papiers de couleur, bleu blanc rouge. Le mécontentement des visiteurs est visible. Cette provocation ne fut toutefois pas sanctionnée.


[[Fichier:4 - Madeleine debout au centre. Abords de la papeterie.jpg]]
[[Fichier:4 - Madeleine debout au centre. Abords de la papeterie.jpg]]
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Les soldats des régiments d’Afrique et d’Asie, qui combattent auprès de la France en 1940, une fois faits prisonniers, ne seront pas envoyés en Allemagne, contrairement à leurs frères d’arme de la Métropole. Les Nazis ne veulent pas d’eux sur leur territoire. Ils craignent qu’ils contaminent leur pays en y introduisant des maladies tropicales. Ils craignent aussi qu’ils laissent auprès de leurs femmes l’empreinte de leur passage, ce n’est pas bon pour ceux qui se proclament race supérieure.
Les soldats des régiments d’Afrique et d’Asie, qui combattent auprès de la France en 1940, une fois faits prisonniers, ne seront pas envoyés en Allemagne, contrairement à leurs frères d’arme de la Métropole. Les Nazis ne veulent pas d’eux sur leur territoire. Ils craignent qu’ils contaminent leur pays en y introduisant des maladies tropicales. Ils craignent aussi qu’ils laissent auprès de leurs femmes l’empreinte de leur passage, ce n’est pas bon pour ceux qui se proclament race supérieure.


En 1941, à Rennes, des soldats originaires d’Afrique et d’Asie, prisonniers de guerre, sont internés et détenus dans le Frontstalag 133 D, celui du camp de la Marne à Rennes. Ils sont organisés pour certains, en commando de travail pour être utilisés par l’Armée allemande comme manutentionnaires notamment. Chaque jour, un camion allemand chargé de ces prisonniers de guerre africains, passe devant le café Épicerie Pécoil. Il se dirige vers le camp de subsistance de la Chévrie, route de L’Hermitage, qui sert de dépôt à l’armée allemande. Ce lieu avait déjà été utilisé par les anglais avant 1940 et le sera par les Américains en 1944.
En 1941, à Rennes, certains de ces soldats originaires d’Afrique et d’Asie, prisonniers de guerre, sont internés et détenus dans le Frontstalag 133 D, celui du camp de la Marne à Rennes. Ils sont organisés pour quelques-uns, en commando de travail pour être utilisés par l’Armée allemande notamment comme manutentionnaires . Chaque jour, un camion allemand chargé de ces prisonniers de guerre africains, passe devant le café Épicerie Pécoil. Il se dirige vers le camp de subsistance de la Chévrie, route de L’Hermitage, qui sert de dépôt à l’armée allemande. Ce lieu avait déjà été utilisé par les anglais avant 1940 et le sera par les Américains en 1944.


L’arrivée du camion dans le bourg ne passe pas inaperçu des habitants et bien entendu des locataires du café Pécoil, c’est un passage obligé. Ce sont alors de grands saluts échangés accompagnés de paroles de réconfort. Les prisonniers de guerre espérant une amélioration de leur triste condition, sont à la recherche d’une marraine de guerre qui saurait peut-être leur apporter de petits colis de nourriture. Le camion ne s’arrête pas, même si les Allemands qui le conduisent restent indifférents aux manifestations de sympathie des Vezinois. Pour se faire connaître certains prisonniers jettent aux demoiselles des petits mots préparés au stalag sur lesquels ils ont écrit quelques lignes mais surtout leur adresse.
L’arrivée du camion dans le bourg ne passe pas inaperçu des habitants et bien entendu des locataires du café Pécoil, c’est un passage obligé. Ce sont alors de grands saluts échangés accompagnés de paroles de réconfort. Les prisonniers de guerre espérant une amélioration de leur triste condition, sont à la recherche d’une marraine de guerre qui saurait peut-être leur apporter de petits colis de nourriture. Le camion ne s’arrête pas, même si les Allemands qui le conduisent restent indifférents aux manifestations de sympathie des Vezinois. Pour se faire connaître certains prisonniers jettent aux demoiselles des petits mots préparés au stalag sur lesquels ils ont écrit quelques lignes mais surtout leur adresse.
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[[Fichier:1 - Marraine de guerre Milisson.jpg]]
[[Fichier:1 - Marraine de guerre Milisson.jpg]]
   
   
Le séjour des Allemands se termine enfin dans notre région. La percée d’Avranches puis l’avance rapide des troupes anglo-américaines les obligent à battre en retraite. Il ne faut pas laisser trainer les bicyclettes. Nos fuyards les confisquent pour s’en retourner plus rapidement chez eux, moins fiers qu’à l’instant de leur arrivée. Les gens du village cachent préventivement leurs deux roues dans les champs de blé et vont pour la plupart passer leur dernière nuit d’occupation à l’abri dans les fossés du chemin vert où ils pensent être en sécurité. On ne sait jamais, le récent massacre exercé sur la population civile par les nazis à Oradour-sur-Glane, demeure bien présent dans les esprits.
Le séjour des Allemands se termine enfin dans notre région. La percée d’Avranches puis l’avance rapide des troupes anglo-américaines les obligent à battre en retraite. Il ne faut pas laisser traîner les bicyclettes. Nos fuyards les confisquent pour s’en retourner plus rapidement chez eux, moins fiers qu’à l’instant de leur arrivée. Les gens du village cachent préventivement leurs deux roues dans les champs de blé et vont pour la plupart passer leur dernière nuit d’occupation à l’abri dans les fossés du chemin vert où ils pensent être en sécurité. On ne sait jamais, le récent massacre exercé sur la population civile par les nazis à Oradour-sur-Glane, demeure bien présent dans les esprits.




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Outre le repos dont ils ont grandement besoin après leur dure campagne qu’ils ont menée en Normandie, des spectacles sont organisés pour distraire cet effectif très important de militaires. Madeleine est invitée à celui notamment donné au bas du champ de Lebastard. Je me rappelle y être aussi présent auprès de mon copain de la Canon Company du 13th Rgt Inf. Même si nous ne saisissons peu sinon rien des conversations qui sont échangées sur le grand podium dressé en contrebas du pré, qui présente presque la forme d’un amphithéâtre, nous apprécions chansons et musique aux rythmes nouveaux. C’est l’occasion aussi pour les GIs de distribuer des friandises aux spectateurs civils présents. Le spectacle est ouvert à tous. Qu’elle est belle cette liberté nouvellement retrouvée en compagnie de sympathiques amis.
Outre le repos dont ils ont grandement besoin après leur dure campagne qu’ils ont menée en Normandie, des spectacles sont organisés pour distraire cet effectif très important de militaires. Madeleine est invitée à celui notamment donné au bas du champ de Lebastard. Je me rappelle y être aussi présent auprès de mon copain de la Canon Company du 13th Rgt Inf. Même si nous ne saisissons peu sinon rien des conversations qui sont échangées sur le grand podium dressé en contrebas du pré, qui présente presque la forme d’un amphithéâtre, nous apprécions chansons et musique aux rythmes nouveaux. C’est l’occasion aussi pour les GIs de distribuer des friandises aux spectateurs civils présents. Le spectacle est ouvert à tous. Qu’elle est belle cette liberté nouvellement retrouvée en compagnie de sympathiques amis.


Musique, chansons et théâtre ne suffisent pas complètement au repos du guerrier. La présentation sur les planches de telles distractions n’exerce pas l’effet suffisant pour calmer ou modérer les ardeurs de tous ces jeunes militaires. Il manque l’ingrédient principal, l’indispensable récréation, celle de jeunes femmes. On note alors, qu’à Vezin, entre le café Bigot et la demeure de madame Bouget la couturière, s’est miraculeusement créé un lieu où d’aimables représentantes de la gent féminine, venues de Rennes, s’exercent contre rétribution, à redonner du courage à nos libérateurs pour leurs prochaines campagnes. Comme déjà précisé dans une des chroniques vezinoises, ce lieu n’a rien de légal, il n’est indiqué sur aucun plan, aussi les militaires qui ont connaissance de son existence sans en connaitre le lieu, errent la nuit dans le village en frappant à de nombreuses portes ou volets. Excédé par leurs continuelles visites nocturnes, le beau-père de Madeleine, un soir, leur verse sur la tète, depuis l’étage, le contenu d’un pot de chambre déjà bien visité.
Musique, chansons et théâtre ne suffisent pas complètement au repos du guerrier. La présentation sur les planches de telles distractions n’exerce pas l’effet suffisant pour calmer ou modérer les ardeurs de tous ces jeunes militaires. Il manque l’ingrédient principal, l’indispensable récréation, celle de jeunes femmes. On note alors, qu’à Vezin, entre le café Bigot et la demeure de madame Bouget la couturière, s’est miraculeusement créé un lieu où d’aimables représentantes de la gent féminine, venues de Rennes, s’exercent contre rétribution, à redonner du courage à nos libérateurs pour leurs prochaines campagnes. Comme déjà précisé dans une des chroniques vezinoises, ce lieu n’a rien de légal, il n’est indiqué sur aucun plan, aussi les militaires qui ont connaissance de son existence sans en connaitre le lieu, errent la nuit dans le village en frappant à de nombreuses portes ou volets. Excédé par leurs continuelles visites nocturnes, le beau-père de Madeleine, un soir, leur verse sur la tète depuis l’étage, le contenu d’un pot de chambre déjà bien visité.


Madeleine et Henriette refusent de mettre brusquement fin aux sympathiques contacts qu’elles ont établis avec quelques soldats devenus des amis. Leur départ est bien triste pour beaucoup d’entre nous, un grand vide se crée soudain dans notre petit village. Elles font promettre à leurs amis de leur écrire et promettent, elles aussi de ne pas les laisser sans leur  envoyer de leurs nouvelles. C’est ainsi que s’établit une correspondance entre les deux sœurs Pécoil et leurs camarades de la 60th et 64th Chemical Company. Certes ce ne fut pas une correspondance suivie mais par exemple Carl E.Johnson adressa à Madeleine plusieurs courriers.
Madeleine et Henriette refusent de mettre brusquement fin aux sympathiques contacts qu’elles ont établis avec quelques soldats devenus des amis. Leur départ est bien triste pour beaucoup d’entre nous, un grand vide se crée soudain dans notre petit village. Elles font promettre à leurs amis de leur écrire et promettent, elles aussi,, de ne pas les laisser sans leur  envoyer de leurs nouvelles. C’est ainsi que s’établit une correspondance entre les deux sœurs Pécoil et leurs camarades de la 60th et 64th Chemical Company. Certes ce ne fut pas une correspondance suivie mais par exemple Carl E.Johnson adressa à Madeleine plusieurs courriers.


- '''Sur celui du 3 Novembre 1944''' : ''Il informe qu’il est en Hollande, qu’il « travaille » beaucoup et surtout la nuit. Dans le froid qu’il rencontre il rêve à un bon feu de cheminée chez lui, aux USA. Que Robert (Randolph) est au lit après avoir reçu la lettre d’Henriette – Que Steve ne travaille purd’hui,, il est au quartier Général. Il transmet ses salutations à toute la famille et la remercie pour leur chaleureux accueil à Vezin-le-Coquet.
- '''Sur celui du 3 Novembre 1944''' : ''Il informe qu’il est en Hollande, qu’il « travaille » beaucoup et surtout la nuit. Dans le froid qu’il rencontre, il rêve à un bon feu de cheminée chez lui, aux USA. Que Robert (Randolph) est au lit après avoir reçu la lettre d’Henriette – Que Steve ne travaille pas aujourd'hui, il est au quartier Général. Il transmet ses salutations à toute la famille et la remercie pour leur chaleureux accueil à Vezin-le-Coquet.
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Les fréquents déplacements de nos amis sont probablement dus au fait qu’ils appartiennent à une unité de décontamination. Les lieux qu’ils visitent correspondent à des régions où ont été installés, par les nazis, des camps de concentration.
Les fréquents déplacements de nos amis sont probablement dus au fait qu’ils appartiennent à une unité de décontamination. Les lieux qu’ils visitent correspondent à des régions où ont été installés, par les nazis, des camps de concentration.


Madeleine relate quelques autres souvenirs de l’époque de l’Occupation. Elle évoque le tragique drame vécu par madame Simone Fourché de Vezin, née le 14 juin 1905 à Rennes I&V qui, séparée de son mari, vit à Rennes. Elle est installée chez sa belle-sœur madame Tuloup, qui tient une épicerie, [[rue de Paris]]. Simone Fourché appartient à un réseau de résistance et détient un poste radio émetteur récepteur. Elle est arrêtée le 12 avril 1943 à Rennes et déportée (Nuit et brouillard - Nacht und Nebel) en camp de concentration. Les prisonniers du camp où elle est détenue sont transférés dans d’autres camps au fur et à mesure de l’avancée des Alliés. C’est au cours d’un de ces transferts à pieds, sur une route, qu’elle est reconnue par un Vezinois, prisonnier de guerre français, Monsieur Frin, qui se trouve là au moment de son passage. Son attention est attirée par la chute sur la route de Madame Simone Fourché, quelqu’un la relevant. Extraordinaire concours qui fait se rencontrer deux personnes du même village, en un lieu aussi lointain, parmi cette foule de personnes déplacées dans le tumulte de la guerre. Madame Fourché est plus tard libérée par les Alliés mais décèdera des suites des maltraitances qu’elle a subies le 7 janvier 1945 à Lyon pendant son retour de déportation. Son parcours de déportée : Lauban – Ravensbrück – Flossenburg - Graslitz. Matricule79960.
Madeleine relate quelques autres souvenirs de l’époque de l’Occupation. Elle évoque le tragique drame vécu par madame Simone Fourché de Vezin, née le 14 juin 1905 à Rennes I&V qui, séparée de son mari, vit à Rennes. Elle est installée chez sa belle-sœur madame Tuloup, qui tient une épicerie, [[rue de Paris]]. Simone Fourché appartient à un réseau de résistance et détient un poste radio émetteur récepteur. Elle est arrêtée le 12 avril 1943 à Rennes et déportée (Nuit et brouillard - Nacht und Nebel) en camp de concentration. Les prisonniers du camp où elle est détenue sont transférés dans d’autres camps au fur et à mesure de l’avancée des Alliés. C’est au cours d’un de ces transferts à pieds, sur une route, qu’elle est reconnue par un Vezinois, prisonnier de guerre français, Monsieur Frin, qui se trouve là au moment de son passage. Son attention est attirée par la chute sur la route de Madame Simone Fourché, quelqu’un la relevant. Extraordinaire concours qui fait se rencontrer deux personnes du même village, en un lieu aussi lointain, parmi cette foule de personnes déplacées dans le tumulte de la guerre. Madame Fourché est plus tard libérée par les Alliés mais décédera des suites des maltraitances qu’elle a subies, le 7 janvier 1945 à Lyon pendant son retour de déportation. Son parcours de déportée : Lauban – Ravensbrück – Flossenburg - Graslitz. Matricule 79960.


Madeleine est certaine que Madame Tuloup, belle-sœur de madame Fourché, ainsi que sa fille Madeleine Tuloup furent prises dans une rafle à Rennes et déportées elles aussi en Allemagne. Toutefois mes recherches n’ont pas permis d’en obtenir la confirmation.  
Madeleine est certaine que Madame Tuloup, belle-sœur de madame Fourché, ainsi que sa fille Madeleine Tuloup furent prises dans une rafle à Rennes et déportées elles aussi en Allemagne. Toutefois mes recherches n’ont pas permis d’en obtenir la confirmation.  
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Le 11 septembre 2016-09-10
Le 11 septembre 2016-09-10
Albert René Gilmet
Albert René Gilmet
[[Catégorie:Vezin-le-Coquet]]
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