« 1913, un faux grand compositeur norvégien à Rennes » : différence entre les versions

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Le lendemain, 17 février, l'évêque envoie un émissaire à l'hôtel de ''la Californie'', [[rue Dupont des Loges]] où le compositeur était descendu, mais celui-ci l'a quitté... sans payer et la gérante a déjà appelé la police. Son pensionnaire est parti pour Nantes... à pied. pris en stop par un architecte de Nantes, celui-ci, subjugué par les propos tenus par son passager, le dépose à la porte de l'''hôtel du Grand  Monarque'', à Nantes.
Le lendemain, 17 février, l'évêque envoie un émissaire à l'hôtel de ''la Californie'', [[rue Dupont des Loges]] où le compositeur était descendu, mais celui-ci l'a quitté... sans payer et la gérante a déjà appelé la police. Son pensionnaire est parti pour Nantes... à pied. pris en stop par un architecte de Nantes, celui-ci, subjugué par les propos tenus par son passager, le dépose à la porte de l'''hôtel du Grand  Monarque'', à Nantes.


L'''Ouest-Eclair'' se saisit évidemment de cette affaire de grande illusion. Le 26 février il rapporte les faits relevés par le journal ''Le Matin'' :  Louis de Conchy, dont le père décédé était général, et qui avait trois frères officiers, portait sur sa carte de visite la couronne comtale et les titres d'organiste, de premier prix du conservatoire et de membre du jury du conservatoire; il avait sévi à Cambrai, saint-Omer et Calais, s'y disant ami de l'empereur de Russie et avoir composé le ''Gazouillement de printemps'',  de Conchy n'étant qu'un pseudonyme pour Sinding. Il quitte Cambrai en laissant des impayés puis le voici à Blois. Le 9 mars, le journal, sous le titre "Sinding est revenu à Rennes", annonce que le jeune Sinding, en fait Louis de Conchy, - il a 29 ans - arrêté à Jonzac pour délit de vagabondage, a été , sur mandat d'arrêt du Parquet de Rennes, ramené à Rennes par le train de Nantes, et transféré, vêtu d'une magnifique peau de bique, à la maison d'arrêt. Plusieurs malles que "Sinding" avait laissées à l'hôtel ont été saisies, l'une d'elles contenant un uniforme d'officier belge. Le juge d'instruction l'inculpe de port illégal de décoration car il arborait la rosette d'officier de l'Instruction publique.
L'''Ouest-Eclair'' se saisit évidemment de cette affaire de grande illusion de l'élite rennaise abusée par un jeune musicien  talentueux  et... comédien. Le 26 février il rapporte les faits relevés par le journal ''Le Matin'' :  Louis de Conchy, dont le père décédé était général, et qui avait trois frères officiers, portait sur sa carte de visite la couronne comtale et les titres d'organiste, de premier prix du conservatoire et de membre du jury du conservatoire; il avait sévi à Cambrai, Saint-Omer et Calais, s'y disant même ami de l'empereur de Russie et avoir composé le ''Gazouillement de printemps'',  de Conchy n'étant qu'un pseudonyme pour Sinding. Il quitte Cambrai en laissant des impayés puis le voici à Blois. Le 9 mars, le journal, sous le titre "Sinding est revenu à Rennes", annonce que le jeune Sinding, en fait Louis de Conchy, - il a 29 ans - arrêté à Jonzac pour délit de vagabondage, a été , sur mandat d'arrêt du Parquet de Rennes, ramené à Rennes par le train de Nantes, et transféré, vêtu d'une magnifique peau de bique, à la maison d'arrêt. Plusieurs malles que "Sinding" avait laissées à l'hôtel ont été saisies, l'une d'elles contenant un uniforme d'officier belge. Le juge d'instruction l'inculpe de port illégal de décoration car il arborait la rosette d'officier de l'Instruction publique.


À l'audience, Louis de Conchie apparaît vêtu de sa peau de bique, " la tête largement dégarnie vers le front et frisée par ailleurs, une tête joufflue et pleine, d'où le menton solide proémine". Le journal, ménageant les susceptibilités rennaises indique,  avec quelque ironie cependant :" Nous ne nous attarderons pas sur la manière dont de Conchy pénétra dans le monde rennais et l'emplit de la gloire de son nom et de l'éclat de son talent que beaucoup de salons connaisseurs apprécièrent. Il parut aussi dans les églises".
À l'audience, Louis de Conchie apparaît vêtu de sa peau de bique, " la tête largement dégarnie vers le front et frisée par ailleurs, une tête joufflue et pleine, d'où le menton solide proémine". Le journal, ménageant les susceptibilités rennaises indique,  avec quelque ironie cependant :" Nous ne nous attarderons pas sur la manière dont de Conchy pénétra dans le monde rennais et l'emplit de la gloire de son nom et de l'éclat de son talent que beaucoup de salons connaisseurs apprécièrent. Il parut aussi dans les églises".
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