« Clinique Saint-Yves » : différence entre les versions

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===Une clinique spécialisée===
===Une clinique spécialisée===


La '''Clinique Saint Yves''', établie en 1896 au 4 [[rue Adolphe Leray]], fut hôpital militaire complémentaire n°2 pendant la guerre 1914-18 et, lors du [[bombardement du 17 juin 1940]], accueillit de nombreux blessés et fut elle-même atteinte ultérieurement. La clinique est un Établissement de Santé Privé d’Intérêt Collectif (ESPIC) depuis 1979, à but non lucratif, géré par l'association «Œuvres des Augustines de Saint-Yves» depuis 2003. Le 1er janvier [[1979]], après 83 ans de service médico-chirurgical, la clinique Saint-Yves devint Centre Régional de Nutrition et de Diététique, Médecine et Convalescence médicalisée, avec le statut d'établissement congréganiste participant au service public hospitalier.
La '''Clinique Saint Yves''', établie en 1896 au 4 [[rue Adolphe Leray]], fut hôpital militaire complémentaire n°2 pendant la guerre 1914-18 <ref>  [[ Guerre de 1914. Hôpitaux militaires temporaires]] </ref>. Lors du [[bombardement du 17 juin 1940]], elle accueillit de nombreux blessés et fut elle-même atteinte ultérieurement, notamment par le [[bombardement du 8 mars 1943]].
En [[1995]], les 35 lits de convalescence médicalisée furent transformés en lits de réadaptation cardio-vasculaire pour répondre à un besoin dans ce domaine sur le plan régional, puis 20 lits de réadaptation cardio-vasculaire de jours sont ouverts. 2010 voit l'ouverture d'un bâtiment d'accueil pour anorexiques.
 
La clinique est un établissement de santé privé d’intérêt collectif (ESPIC) depuis 1979, à but non lucratif, géré par l'association «Œuvres des Augustines de Saint-Yves» depuis 2003. Le 1er janvier [[1979]], après 83 ans de service médico-chirurgical, la clinique Saint-Yves devint Centre Régional de Nutrition et de Diététique, Médecine et Convalescence médicalisée, avec le statut d'établissement congréganiste participant au service public hospitalier.
En [[1995]], les 35 lits de convalescence médicalisée furent transformés en lits de réadaptation cardio-vasculaire pour répondre à un besoin dans ce domaine sur le plan régional, puis 20 lits de réadaptation cardio-vasculaire de jours sont ouverts. 2010 voit ]]l'ouverture d'un bâtiment d'accueil pour anorexiques.
[[Fichier:Les_quais_en_1857.png|300px|rightt|thumb|Les quais en 1859, avec l'hôpital Saint-Yves à gauche. Vue stéréographique dans ''Narrative of a Walking Tour in Brittany'' Lovell Reeve]]
[[Fichier:Les_quais_en_1857.png|300px|rightt|thumb|Les quais en 1859, avec l'hôpital Saint-Yves à gauche. Vue stéréographique dans ''Narrative of a Walking Tour in Brittany'' Lovell Reeve]]
[[Fichier:Rue_et_chapelle_st_yves.jpeg|250px|left|thumb|La chapelle Saint-Yves et, en arrière-plan, l'ancien hôpital vers 1845<ref>lith. Landais, Rennes d'après nature par H. Lorette. ''Album  breton, Souvenirs de Rennes''</ref>]]
[[Fichier:Rue_et_chapelle_st_yves.jpeg|250px|left|thumb|La chapelle Saint-Yves et, en arrière-plan, l'ancien hôpital vers 1845<ref>lith. Landais, Rennes d'après nature par H. Lorette. ''Album  breton, Souvenirs de Rennes''</ref>]]
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=== Les sœurs  augustines hospitalières===
=== Les sœurs  augustines hospitalières===
'''Avant la Révolution'''
En [[1635]], les Religieuses Chanoinesses Augustines de la Miséricorde de Jésus, dont la maison-mère était à Dieppe, avaient fait des offres à l'évêque et aux échevins pour venir s'installer à Rennes. Les pourparlers durèrent, elles prirent entre temps la direction des hôpitaux de Vannes et de Tréguier, et assurèrent finalement la gestion de l'Hôtel-Dieu Saint-Yves à partir du 27 juin 1644. La ''Maison-Dieu'' pouvait déjà contenir 220 malades. D'abord au nombre de 6, elles se logèrent provisoirement au couvent de la Visitation, avant d'acheter l'Hôtel de la Costardais, proche de l'Hôtel-Dieu, pour la somme de 34 000 livres. Aux termes d'un traité signé avec la ville, elles avaient la charge, sous l'autorité des prévôts, de la marche intérieure de la maison, avec autorité
En [[1635]], les Religieuses Chanoinesses Augustines de la Miséricorde de Jésus, dont la maison-mère était à Dieppe, avaient fait des offres à l'évêque et aux échevins pour venir s'installer à Rennes. Les pourparlers durèrent, elles prirent entre temps la direction des hôpitaux de Vannes et de Tréguier, et assurèrent finalement la gestion de l'Hôtel-Dieu Saint-Yves à partir du 27 juin 1644. La ''Maison-Dieu'' pouvait déjà contenir 220 malades. D'abord au nombre de 6, elles se logèrent provisoirement au couvent de la Visitation, avant d'acheter l'Hôtel de la Costardais, proche de l'Hôtel-Dieu, pour la somme de 34 000 livres. Aux termes d'un traité signé avec la ville, elles avaient la charge, sous l'autorité des prévôts, de la marche intérieure de la maison, avec autorité
sur les servants et servantes. Ce fut à grand peine que les premières religieuses finirent par mettre un peu d'ordre dans l'hôpital dans une grande pauvreté : grâce aux aumônes elles purent acheter des lits et elles reçurent dons : couvertures, draps... En 1896, les sœurs Augustines fondent la clinique Saint-Yves pour continuer le « service des pauvres et des malades par la miséricorde ». En 1675, lors de la [[révolte du papier timbré]], femmes et filles de bonne famille se réfugièrent en grand nombre chez elles pour échapper à la soldatesque des 8 000 hommes de troupe imposés par le roi. Finalement, en 1789 l'hôpital n'abritait que 61 lits pour hommes et 64 pour femmes, soit 100 de moins qu'un siècle et demi plus tôt. Dans ce nombre ne sont pas compris les nourrissons abandonnés, logés dans les combles, dont l'effectif ne fit que croître au long du siècle, preuve des conditions de vie dramatiques que subissait le peuple<ref>''Histoire des hôpitaux de Rennes'', professeur J-C. Sournia. BIU Santé</ref>.
sur les servants et servantes. Ce fut à grand peine que les premières religieuses finirent par mettre un peu d'ordre dans l'hôpital dans une grande pauvreté : grâce aux aumônes elles purent acheter des lits et elles reçurent dons : couvertures, draps... En 1896, les sœurs Augustines fondent la clinique Saint-Yves pour continuer le « service des pauvres et des malades par la miséricorde ». En 1675, lors de la [[révolte du papier timbré]], femmes et filles de bonne famille se réfugièrent en grand nombre chez elles pour échapper à la soldatesque des 8 000 hommes de troupe imposés par le roi. Finalement, en 1789 l'hôpital n'abritait que 61 lits pour hommes et 64 pour femmes, soit 100 de moins qu'un siècle et demi plus tôt. Dans ce nombre ne sont pas compris les nourrissons abandonnés, logés dans les combles, dont l'effectif ne fit que croître au long du siècle, preuve des conditions de vie dramatiques que subissait le peuple<ref>''Histoire des hôpitaux de Rennes'', professeur J-C. Sournia. BIU Santé</ref>.


Pendant l'époque révolutionnaire, sous la direction de la femme de Nicolas Collet<ref>[[Carrier à Rennes]]</ref> fut ouverte une salle de gésine car jusqu'alors les femmes enceintes de plus de sept mois n'étaient pas admises à l'Hôtel-Dieu, et les filles-mères ne bénéficiaient d'aucun secours ni d'aucune pitié du public et des congrégations religieuses. La ville n'établit cette salle d'accouchement pour les filles non mariées que contrainte et forcée et obtint d'ailleurs de la fermer dès 1796, car les fonds que l'Etat avait promis n'avaient pas été versés, et aussi parce que
'''Pendant l'époque révolutionnaire'''
 
Sous la direction de la femme de Nicolas Collet<ref>[[Carrier à Rennes]]</ref> fut ouverte une salle de gésine car jusqu'alors les femmes enceintes de plus de sept mois n'étaient pas admises à l'Hôtel-Dieu, et les filles-mères ne bénéficiaient d'aucun secours ni d'aucune pitié du public et des congrégations religieuses. La ville n'établit cette salle d'accouchement pour les filles non mariées que contrainte et forcée et obtint d'ailleurs de la fermer dès 1796, car les fonds que l'Etat avait promis n'avaient pas été versés, et aussi parce que
l'opinion supportait mal ce « repaire de débauche », cette « pension gratuite pour prostituées »<ref>''Histoire des hôpitaux de Rennes'', par le professeur J.- C. Sournia. BIU Santé - 1969</ref>.
l'opinion supportait mal ce « repaire de débauche », cette « pension gratuite pour prostituées »<ref>''Histoire des hôpitaux de Rennes'', par le professeur J.- C. Sournia. BIU Santé - 1969</ref>.


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Les sœurs reprirent leur vie communautaire de prière et de service des pauvres et des malades. En vue de permettre l'achèvement de la ligne des quais, la translation de cet hospice eut lieu le 21 novembre 1858, au nouvel Hôtel-Dieu construit au nord-ouest de Rennes.
Les sœurs reprirent leur vie communautaire de prière et de service des pauvres et des malades. En vue de permettre l'achèvement de la ligne des quais, la translation de cet hospice eut lieu le 21 novembre 1858, au nouvel Hôtel-Dieu construit au nord-ouest de Rennes.


[[Fichier:Clinique_Saint-Yves.png|450px|center|thumb|Vue de la clinique Saint-Yves (à gauche, la rue Adolphe Leray)]]
[[Fichier:Clinique_Saint-Yves.png|450px|left|thumb|Vue de la clinique Saint-Yves (à gauche, la rue Adolphe Leray)]]


== Sur la carte ==
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[[Catégorie:Hôpital, clinique]]
== Références ==
== Références ==
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