« 1913, un faux grand compositeur norvégien à Rennes » : différence entre les versions

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L'''Ouest-Eclair'' se saisit évidemment de cette affaire de grande illusion de l'élite rennaise abusée par un jeune musicien  talentueux  et... comédien. Le 26 février il rapporte les faits relevés par le journal ''Le Matin'' :  Louis de Conchy, dont le père décédé était général, et qui avait trois frères officiers, portait sur sa carte de visite la couronne comtale et les titres d'organiste, de premier prix du conservatoire et de membre du jury du conservatoire; il avait sévi à Cambrai en 1910, à Saint-Omer qu'il quitta avec un superbe piano qui venait de lui être livré et à Calais, s'y disant même ami de l'empereur de Russie et avoir composé le ''Gazouillement de printemps'',  de Conchy n'étant qu'un pseudonyme pour Sinding. Il quitte Cambrai en laissant des impayés ainsi qu'à Rambouillet et Tours. Puis le voici à Blois. Le 9 mars, le journal, sous le titre "Sinding est revenu à Rennes", annonce que le jeune Sinding, est en fait Louis de Conchy, 29 ans; il a été arrêté à Jonzac pour délit de vagabondage, ne possédant pas un sou et, sur mandat d'arrêt du Parquet de Rennes, ramené à Rennes par le train de Nantes, et transféré, vêtu d'une magnifique peau de bique, à la maison d'arrêt. Plusieurs malles que "Sinding" avait laissées à l'hôtel ont été saisies, l'une d'elles contenant un uniforme d'officier belge. Le juge d'instruction l'inculpe de port illégal de décoration car il arborait la rosette violette d'officier de l'Instruction publique.
L'''Ouest-Eclair'' se saisit évidemment de cette affaire de grande illusion de l'élite rennaise abusée par un jeune musicien  talentueux  et... comédien. Le 26 février il rapporte les faits relevés par le journal ''Le Matin'' :  Louis de Conchy, dont le père décédé était général, et qui avait trois frères officiers, portait sur sa carte de visite la couronne comtale et les titres d'organiste, de premier prix du conservatoire et de membre du jury du conservatoire; il avait sévi à Cambrai en 1910, à Saint-Omer qu'il quitta avec un superbe piano qui venait de lui être livré et à Calais, s'y disant même ami de l'empereur de Russie et avoir composé le ''Gazouillement de printemps'',  de Conchy n'étant qu'un pseudonyme pour Sinding. Il quitte Cambrai en laissant des impayés ainsi qu'à Rambouillet et Tours. Puis le voici à Blois. Le 9 mars, le journal, sous le titre "Sinding est revenu à Rennes", annonce que le jeune Sinding, est en fait Louis de Conchy, 29 ans; il a été arrêté à Jonzac pour délit de vagabondage, ne possédant pas un sou et, sur mandat d'arrêt du Parquet de Rennes, ramené à Rennes par le train de Nantes, et transféré, vêtu d'une magnifique peau de bique, à la maison d'arrêt. Plusieurs malles que "Sinding" avait laissées à l'hôtel ont été saisies, l'une d'elles contenant un uniforme d'officier belge. Le juge d'instruction l'inculpe de port illégal de décoration car il arborait la rosette violette d'officier de l'Instruction publique.


À l'audience, Louis de Conchie apparaît vêtu de sa peau de bique, " la tête largement dégarnie vers le front et frisée par ailleurs, une tête joufflue et pleine, d'où le menton solide proémine". Le journal, ménageant les susceptibilités rennaises indique,  avec quelque ironie cependant :" Nous ne nous attarderons pas sur la manière dont de Conchy pénétra dans le monde rennais et l'emplit de la gloire de son nom et de l'éclat de son talent que beaucoup de salons connaisseurs apprécièrent. Il parut aussi dans les églises".
À l'audience, Louis de Conchy apparaît vêtu de sa peau de bique, " la tête largement dégarnie vers le front et frisée par ailleurs, une tête joufflue et pleine, d'où le menton solide proémine". Le journal, ménageant les susceptibilités rennaises indique,  avec quelque ironie cependant :" Nous ne nous attarderons pas sur la manière dont de Conchy pénétra dans le monde rennais et l'emplit de la gloire de son nom et de l'éclat de son talent que beaucoup de salons connaisseurs apprécièrent. Il parut aussi dans les églises".


Le procureur de la République concéda que de Conchy est un escroc mais... admit les circonstances atténuantes. Le tribunal  écarta l'escroquerie pour l'hôtel et un attelage avec poney commandé, la retint pour des partitions achetées chez Bossard-Bonnel <ref> [[Rue Nationale]]</ref> - où il avait commandé un piano dont il n'avait pas pris livraison. Il ne condamna de Conchy qu'à trois mois de prison.<ref> ''Ouest-Eclair'', 22 mars 1913 </ref>
Le procureur de la République concéda que de Conchy est un escroc mais... admit les circonstances atténuantes. Le tribunal  écarta l'escroquerie pour l'hôtel et un attelage avec poney commandé, la retint pour des partitions achetées chez Bossard-Bonnel <ref> [[Rue Nationale]]</ref> - où il avait commandé un piano dont il n'avait pas pris livraison. Il ne condamna de Conchy qu'à trois mois de prison.<ref> ''Ouest-Eclair'', 22 mars 1913 </ref>


===Références===
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