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=== L'exil du Parlement ===
=== L'exil du Parlement ===


Le 16 octobre, par ordre du roi, le Parlement est exilé à Vannes, un exil qui va durer quinze ans.Une centaine de conseillers avec, à leur tête, le premier président François d’Argouges, père du futur évêque de Vannes, quitte sa résidence de Rennes. Suivent les gens du roi et autres auxiliaires de justice (procureurs, avocats, greffiers, huissiers, sergents, chirurgiens et autres experts), sans oublier les domestiques. Certains artisans et commerçants rennais rejoignent leur clientèle à Vannes. C’est la raison pour laquelle une marée  humaine envahit la cité vannetaise. S'en vont les présidents et conseillers de la cour avec leurs familles et leur domestiques, mais aussi les avocats, procureurs, clercs, huissiers, greffiers, sergents et leurs familles. Dès 1676 le nombre des baptêmes diminue brusquement, passant de 1800 à 1450. <ref> ''L'évolution de la population de Rennes au XVIIe siècle'', par François Lebrun. Persée</ref>  Rennes a perdu en quelques semaines plusieurs milliers d'habitants et va connaître une sinistre occupation militaire, la destruction de ses faubourgs.  ║À partir du 16, les habitants sont tenus de remettre leurs armes à leurs capitaines à l'exception de cinquante par compagnie de la haute ville et vingt-cinq en basse ville et ces armes sont envoyées à Belle-Ïle menacée par les Hollandais. Le 17 au soir des procureurs de la Cour et du présidial sont arrêtés ainsi que des vagabonds et seront libérés.
Le 16 octobre, par ordre du roi, le Parlement est exilé à Vannes, un exil qui va durer quinze ans.  
 
«''Le samedy 12e octobre 1675, Monseigneur le Duc de Chaulnes est arrivé en cette ville, environ les trois heures de l'apres midy, accompagné de plusieurs gentilhommes, de 300 Mousquetaires blancqs et noirs, de 1000 des Mareschaussée, 500 Dragons vestus de jaune, à cheval, 3 compagnies des Gardes françoises et 3 des Gardes Suisses, deux compagnies du régiment de Picardye, 300 hommes du régiment de la Marine, 6 compagnies du régiment de la Couronne, 4 compagnies du régiment de Navailles; et se sont saisiz de tous les postes et faisoint garde jour et nuict. Madame la Duchesse est venue en cette ville, a dessein de se satisfaire de la veüe.
 
«''Le 16 octobre 1675, Monseigneur le Duc a entré au Pallais et y fist inserer une Déclaration du Roy portant que le Parlement seroit transferé à Vennes, et a esté fermé le mesme jour. Le parlement de Bourdeaux est aussy transferé à Gien, 30 lieues dudict Bourdeaux''''.  Journal d'un bourgeois de Rennes au XVIIe siècle
 
Une centaine de conseillers avec, à leur tête, le premier président François d’Argouges, père du futur évêque de Vannes, quittent la résidence de Rennes. Suivent les gens du roi et autres auxiliaires de justice (procureurs, avocats, greffiers, huissiers, sergents, chirurgiens et autres experts), sans oublier les domestiques. Certains artisans et commerçants rennais rejoignent leur clientèle à Vannes. C’est la raison pour laquelle une marée  humaine envahit la cité vannetaise. S'en vont les présidents et conseillers de la cour avec leurs familles et leur domestiques, mais aussi les avocats, procureurs, clercs, huissiers, greffiers, sergents et leurs familles. Dès 1676 le nombre des baptêmes diminue brusquement, passant de 1800 à 1450. <ref> ''L'évolution de la population de Rennes au XVIIe siècle'', par François Lebrun. Persée</ref>  Rennes a perdu en quelques semaines plusieurs milliers d'habitants et va connaître une sinistre occupation militaire, la destruction de ses faubourgs.  ║À partir du 16, les habitants sont tenus de remettre leurs armes à leurs capitaines à l'exception de cinquante par compagnie de la haute ville et vingt-cinq en basse ville et ces armes sont envoyées à Belle-Ïle menacée par les Hollandais. Le 17 au soir des procureurs de la Cour et du présidial sont arrêtés ainsi que des vagabonds et seront libérés.


Madame de Sévigné écrit au comte de Bussy Rabutin et à mademoiselle de Bussy,  le 20 octobre, avec quelque détachement : ''Cette province est dans une grande désolation. M. de Chaulnes a ôté le parlement de Rennes pour punir la ville ; ces Messieurs sont allés à Vannes, qui est une petite ville où ils seront fort pressés. Les mutins de Rennes se sont sauvés il y a longtemps : ainsi les bons pâtiront pour les méchants ; mais je trouve tout fort bon, pourvu que les quatre mille hommes de guerre qui sont à Rennes, sous MM. de Fourbin et de Vins, ne m’empêchent point de me promener dans mes bois, qui sont d’une hauteur et d’une beauté merveilleuses.''  Le 27 octobre elle écrit à sa fille :"On a ôté le Parlement : c'est le dernier coup car sans cela Rennes ne vaut pas Vitré."
Madame de Sévigné écrit au comte de Bussy Rabutin et à mademoiselle de Bussy,  le 20 octobre, avec quelque détachement : ''Cette province est dans une grande désolation. M. de Chaulnes a ôté le parlement de Rennes pour punir la ville ; ces Messieurs sont allés à Vannes, qui est une petite ville où ils seront fort pressés. Les mutins de Rennes se sont sauvés il y a longtemps : ainsi les bons pâtiront pour les méchants ; mais je trouve tout fort bon, pourvu que les quatre mille hommes de guerre qui sont à Rennes, sous MM. de Fourbin et de Vins, ne m’empêchent point de me promener dans mes bois, qui sont d’une hauteur et d’une beauté merveilleuses.''  Le 27 octobre elle écrit à sa fille :"On a ôté le Parlement : c'est le dernier coup car sans cela Rennes ne vaut pas Vitré."
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