Un membre du Bezen Perrot reconnu à Paris par une Rennaise



31 juillet-2 août 1944 : les collaborationnistes fuient Rennes

Paule Norsbach, 32 ans, d’origine allemande mais de nationalité française était interprète au SD de Rennes, rue Jules Ferry, et entretenait une liaison avec Louis Guervenou « Docteur » ou « Carton », 22ans, du Bezen Perrot . [1] où il s’occupait de la partie administrative au sein de la sûreté allemande mais avait assisté à diverses perquisitions chez des habitants de Rennes. Le 31 juillet 1944, Paule Norbach est repliée à Angers avec les femmes des services allemands.

Cavale d’un couple

Guervenou rejoint Paule dans la nuit du 2 au 3 août 1944. Le 14 août, Paule arrive à Chaumont, où s’était replié le Sicherheitsdienst et elle en profite pour revoir Guervenou à Troyes qu’elle quitte le 22 août avec lui pour Bar-sur-Aube dans une voiture réquisitionnée par le Service Allemand ( Guervenou n’a donc pas participé au massacre de 49 jeunes résistants à la prison de Troyes). Puis ils vont à Chaumont où stationne le Bezen Perrot . Elle retrouve Guervenou le 27 août à Vittel et se rend à Épinal où il séjourne jusqu’au 1er septembre. La ville étant bombardée, ils partent précipitamment sur Saint-Dié, où ils passent deux nuits dans une caserne occupée par les Allemands. Guervenou porte toujours l’uniforme Waffen-SS. Le 4 septembre, en soirée, le couple quitte la caserne, Guervenou au volant.

Une Rennaise à Paris : « Vous êtes un soldat allemand !  »

Seul, avec ses armes, mitraillette, pistolet et grenades, Guervenou gagne un maquis à Xertigny, dans les Vosges, avec lequel il reste une quinzaine de jours jusqu’à l’arrivée des Américains. II rentre alors chez ses parents au Chesnay le 23 septembre et les quitte le 3 octobre pour Paris afin d’y trouver du travail car il n’ira pas comme certains du Bezen jusqu’à s’engager dans la Résistance. L’anonymat dans Paris lui semble sûr. C’est par hasard qu’il se fait prendre. Il raconte : «  Le 7 octobre 1944, vers 14 h, je me trouvais à la station de métro Havre-Caumartin, quand j’ai été reconnu par une dame de Rennes, qui m’a interpellé en ces termes : « Vous êtes un soldat allemand, suivez-moi au commissariat ! » J’ai essayé de m’enfuir, mais cette femme a appelé deux FFI qui m’ont arrêté et conduit au commissariat central, ensuite à la Conciergerie et au Fort de Noizy-le-Sec. » Cette Rennaise est Mme Jagu qui avait de bonnes raisons de le reconnaître. Un groupe du SD, dont faisait partie Guervenou le recherchait. C’est au 107, rue de Dinan, juste avant le pont Saint-Martin, que les Allemands, bien renseignés, se rendirent chez Antoine Jagu, [2] 46 ans, son mari, responsable de secteur FN, dont les membres ont été trahis et piégés par des résistants retournés par le SD. Jagu absent, ils perquisitionnent la maison et l’entreprise de cuirs et crépins Jagu-Bernard Perron, tandis que Guervenou, dans son uniforme allemand, monte la garde.[3] Mme Jagu ne l'avait pas oublié. Guervenou sera interrogé en juillet 1945 sur ses activités. Jagu sera arrêté le 18 février 1944.

Références

https://kristianhamon.blogspot.com/

https://kristianhamon.blogspot.com/2020/05/le-repli-du-bezen-perrot-en-allemagne.html

  1. Le Bezen Perrot à Rennes
  2. Square Antoine Jagu
  3. AntoineJaguhttps://kristianhamon.blogspot.com/2018/02/de-la-chute-de-trois-reseaux-de.html