« Chronique vezinoise sous l'occupation n°02 » : différence entre les versions

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Chez ''Letort'', il y a une cabine téléphonique. ''La cabine téléphonique du village''. Le numéro UN. On téléphone, en même temps, on boit un coup d'cid. Le téléphone est là, surtout pour les urgences, très peu de particuliers en disposent. Quand sa sonnerie se fait entendre suite à un appel, nul dans les parages ne peut l'ignorer, car ''Taïaut'' mon vieux copain, le bon chien du patron, se met à hurler tout durant que tinte la sonnerie. On se le raconte encore actuellement chez les anciens. Le patron, Monsieur ''Letort'', le père ''Letort'', comme on a l’habitude de l’appeler chez nous, a le verbe haut mais combien il est brave, les services qu'il rend ne se comptent plus. Il a perdu une main et travaille avec un crochet. Son épouse le dépasse encore en gentillesse et en amabilité. Le fils, ''Pierrot'', travaille aussi à la forge. ''Pierrot'', mon idole, ma référence me surnomme ''« le  p’tit Russe »'' à cause de mes cheveux très blonds et mes chaussures blanches des dimanches… Blanches! En début de journée... parce que le soir... c’est une autre affaire.
Chez ''Letort'', il y a une cabine téléphonique. ''La cabine téléphonique du village''. Le numéro UN. On téléphone, en même temps, on boit un coup d'cid. Le téléphone est là, surtout pour les urgences, très peu de particuliers en disposent. Quand sa sonnerie se fait entendre suite à un appel, nul dans les parages ne peut l'ignorer, car ''Taïaut'' mon vieux copain, le bon chien du patron, se met à hurler tout durant que tinte la sonnerie. On se le raconte encore actuellement chez les anciens. Le patron, Monsieur ''Letort'', le père ''Letort'', comme on a l’habitude de l’appeler chez nous, a le verbe haut mais combien il est brave, les services qu'il rend ne se comptent plus. Il a perdu une main et travaille avec un crochet. Son épouse le dépasse encore en gentillesse et en amabilité. Le fils, ''Pierrot'', travaille aussi à la forge. ''Pierrot'', mon idole, ma référence me surnomme ''« le  p’tit Russe »'' à cause de mes cheveux très blonds et mes chaussures blanches des dimanches… Blanches! En début de journée... parce que le soir... c’est une autre affaire.


La maréchalerie est pour moi un lieu de spectacles et d’attractions mon deuxième chez moi. Il s’y passe toujours un évènement intéressant. Le ferrage des roues des charrettes par exemple. Cette opération mobilise plus d’une demi douzaine de bonshommes. Elle s’effectue en compagnie du menuisier-charron monsieur ''Galet''. Il y a aussi la castration des chevaux de trait. Des spectacles gratuits, vivants, intéressants que les enfants ne manquent pas de regarder quand ils ne sont pas à l’école. Tiens ! Comment se fait-il que je me sois trouvé si souvent spectateur ? Peut-être y avait-il plus d’un jeudi par semaine. Il est vrai qu'en ce temps là, nous revendiquions, en vain, la semaine des quatre jeudis !
La maréchalerie est pour moi un lieu de spectacles et d’attractions mon deuxième chez moi. Il s’y passe toujours un événement intéressant. Le ferrage des roues des charrettes par exemple. Cette opération mobilise plus d’une demi douzaine de bonshommes. Elle s’effectue en compagnie du menuisier-charron monsieur ''Galet''. Il y a aussi la castration des chevaux de trait. Des spectacles gratuits, vivants, intéressants que les enfants ne manquent pas de regarder quand ils ne sont pas à l’école. Tiens ! Comment se fait-il que je me sois trouvé si souvent spectateur ? Peut-être y avait-il plus d’un jeudi par semaine. Il est vrai qu'en ce temps là, nous revendiquions, en vain, la semaine des quatre jeudis !


'''''Le charron et la menuiserie galet'''''
'''''Le charron et la menuiserie galet'''''