« Les Rennais maréchalistes » : différence entre les versions

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Ce comportement des enfants dûment conditionnés est le fait des parents et de l’encadrement. Les propos des enfants, béats, pour ne pas dire benêts, sont à n’en pas douter ceux de l’opinion majoritaire. Ce n’est qu’au fil du temps, et surtout après l’invasion de la zone « nono » (non occupée), par les Allemands fin novembre 1942, que l’impression d’un maréchal qui n’a pas de liberté s’accroît et le S.T.O. organisé par Laval va largement entamer sa popularité sans toutefois la faire disparaître totalement. Mais, dans les bouches rennaises, la ''place du maréchal Pétain'' resta bien, pendant toute la guerre, la [[place de la Mairie]]. ('''*''')  
Ce comportement des enfants dûment conditionnés est le fait des parents et de l’encadrement. Les propos des enfants, béats, pour ne pas dire benêts, sont à n’en pas douter ceux de l’opinion majoritaire. Ce n’est qu’au fil du temps, et surtout après l’invasion de la zone « nono » (non occupée), par les Allemands fin novembre 1942, que l’impression d’un maréchal qui n’a pas de liberté s’accroît et le S.T.O. organisé par Laval va largement entamer sa popularité sans toutefois la faire disparaître totalement. Mais, dans les bouches rennaises, la ''place du maréchal Pétain'' resta bien, pendant toute la guerre, la [[place de la Mairie]]. ('''*''') <ref> ''Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945'', par Étienne Maignen. Éditions Ouest-France - 2013 </ref>


(Le nom du maréchal Pétain sera, après la guerre, effacé de la frise  supérieure ornant les parois du Panthéon rennais).
(Le nom du maréchal Pétain sera, après la guerre, effacé de la frise  supérieure ornant les parois du Panthéon rennais).
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Enfant, - j'avais 5 ans en 1941 - je n'ai jamais entendu  autour de moi, pendant la guerre, des Rennais employer la dénomination "place du maréchal Pétain" pour désigner la [[place de la Mairie]], où nous prenions parfois le tramway ou l'escalier sous le côté sud des arcades donnant [[rue de Coëtquen]]. Je pense que, par habitude, plus que par opposition au régime, les Rennais utilisaient l'ancienne dénomination, plus significative du lieu, et mon grand-père parlait encore en 1944 de la ''rue de Bourbon'', non significative d'un lieu mais ancienne dénomination de la [[rue Edith Cavell]], périmée depuis 29 ans.<ref> '''*''' [[Notes d'un vieux rennais pendant les jours précédant la libération de Rennes]]</ref>
Enfant, - j'avais 5 ans en 1941 - je n'ai jamais entendu  autour de moi, pendant la guerre, des Rennais employer la dénomination "place du maréchal Pétain" pour désigner la [[place de la Mairie]], où nous prenions parfois le tramway ou l'escalier sous le côté sud des arcades donnant [[rue de Coëtquen]]. Je pense que, par habitude, plus que par opposition au régime, les Rennais utilisaient l'ancienne dénomination, plus significative du lieu, et mon grand-père parlait encore en 1944 de la ''rue de Bourbon'', non significative d'un lieu mais ancienne dénomination de la [[rue Edith Cavell]], périmée depuis 29 ans.<ref> '''*''' [[Notes d'un vieux rennais pendant les jours précédant la libération de Rennes]]</ref>


Etienne Maignen
Étienne Maignen


===références===
===références===
<references/>
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Version du 28 juin 2014 à 13:32


21 janvier 1941 : jusqu'où va le pétainisme...

La population rennaise est, dans son ensemble dans les deux premières années de l'occupation, maréchaliste, ce qui ne signifie pas systématiquement collaboratrice et a fortiori pro-nazi. Les opposants se manifestent vigoureusement de temps à autre, comme Le 11 mai [1] et le 17 juin 1941. Mais si les gouvernements de Vichy sont souvent critiqués, surtout en raison des pénuries et du rationnement, la confiance subsiste envers le vieux maréchal. Un exemple illustre cette attitude.

Carte postale avec au verso la mention :" Vendue 1 franc au profit du"Secours National" et du "Comité Central d'Assistance aux Prisonniers"

Le journal indique que le théâtre était comble le 16 novembre pour entendre Alphonse de Chateaubriant souligner la nécessité du rapprochement franco-allemand.

Le 26 décembre 1941, dix écoliers d’Ille-et-Vilaine, à l’instar d'élèves des autres départements, partent pour Vichy, et ces « ambassadeurs de la Jeunesse » d’Ille-et-Vilaine sont salués à leur départ en gare de Rennes par les plus hautes personnalités du département, préfet en tête. Le 31 décembre l’Ouest-Eclair, qui avait copieusement relaté le départ, rapporte les impressions des jeunes à leur retour : certains sont enroués d’avoir trop chanté « Maréchal, nous voilà ! », le maréchal leur paraît bien moins vieux que son image. Une petite fille relate : «  le Maréchal est venu nous parler, il nous a montré le soleil qui brillait et il a dit : « Dites à vos parents que c’est le soleil du Maréchal » et en nous quittant il a déclaré : « Je suis obligé de m’en aller, comme vous partirez vous-mêmes bientôt, parce que, comme vous aussi, j’ai un programme à remplir, celui de sauver la France. »

Une belle ode à la France se termine en 1941 par l'image du maréchal, une louange et un souhait

Ce comportement des enfants dûment conditionnés est le fait des parents et de l’encadrement. Les propos des enfants, béats, pour ne pas dire benêts, sont à n’en pas douter ceux de l’opinion majoritaire. Ce n’est qu’au fil du temps, et surtout après l’invasion de la zone « nono » (non occupée), par les Allemands fin novembre 1942, que l’impression d’un maréchal qui n’a pas de liberté s’accroît et le S.T.O. organisé par Laval va largement entamer sa popularité sans toutefois la faire disparaître totalement. Mais, dans les bouches rennaises, la place du maréchal Pétain resta bien, pendant toute la guerre, la place de la Mairie. (*) [2]

(Le nom du maréchal Pétain sera, après la guerre, effacé de la frise supérieure ornant les parois du Panthéon rennais).

Témoignage

Enfant, - j'avais 5 ans en 1941 - je n'ai jamais entendu autour de moi, pendant la guerre, des Rennais employer la dénomination "place du maréchal Pétain" pour désigner la place de la Mairie, où nous prenions parfois le tramway ou l'escalier sous le côté sud des arcades donnant rue de Coëtquen. Je pense que, par habitude, plus que par opposition au régime, les Rennais utilisaient l'ancienne dénomination, plus significative du lieu, et mon grand-père parlait encore en 1944 de la rue de Bourbon, non significative d'un lieu mais ancienne dénomination de la rue Edith Cavell, périmée depuis 29 ans.[3]

Étienne Maignen

références

  1. Fête de Jeanne d'Arc du 11 mai 1941 : des Rennais manifestent
  2. Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945, par Étienne Maignen. Éditions Ouest-France - 2013
  3. * Notes d'un vieux rennais pendant les jours précédant la libération de Rennes